vendredi 14 février 2014

"Jusqu'à ce que la mort nous sépare."

"C'est le vœu que nous avons prononcé, Patrick et moi, lorsque nous nous sommes mariés.
J'avais dix-huit ans et la mort n'était pour moi qu'un concept très lointain.
J'ai appris que le prix à payer pour avoir le privilège d'accompagner celui qu'on aime jusqu'à son dernier souffle est exorbitant. Pourtant, je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. Vingt et un mois, c'est long, quand on se bat contre un ennemi aussi terrible que le cancer.
Maintenant, je suis échouée de l'autre côté du combat, seule, et je dois encore trouver la force de continuer.
Personne ne m'a dit à quel point ce serait dur de vivre sans mon mari. C'est comme de réapprendre à marcher, mais avec une seule jambe."

Lisa, l'épouse de l'acteur Patrick SWAYZE décédé en 2009



Le combat de David,

notre combat à tous les trois


J'ai décidé de créer ce blog pendant la maladie de mon mari David. Il savait que je l'avais commencé et m'encourageait à le continuer et à le publier, sans jamais avoir cherché à le lire. Il avait confiance et savait que jamais je n'écrirais quelque chose qui pourrait lui nuire.

Avant toute chose, je souhaite m'excuser pour les fautes d'orthographe ou de grammaire, que vous risquez de trouver. En effet, ce blog est le fruit d'heures et d'heures de travail fastidieux. A un moment donné, je n'en pouvais plus de le relire, car mes yeux se croisaient !!! Alors, merci pour votre indulgence.
Ce blog a vu le jour, car :
  
1) - écrire au quotidien ce que nous traversions tous les trois était pour moi un soulagement, un moyen d'expression et de confession, car, comme vous pourrez le lire, je n'ai jamais fait part, à qui que ce soit, de la nature précise du malheur dans lequel nous avons évolué durant une année ;
  
2) - j'ai souhaité rendre le plus bel hommage à la plus belle des personnes que j'ai connue : David mon mari.
A mes yeux, il avait en lui la panoplie complète de l'homme et du papa de rêve, avec un cœur énorme : courageux, droit, intelligent, loyal, juste, gentil et foncièrement honnête. Il était aussi mon confident et mon meilleur ami. Vous savez, cette personne sur qui vous pouvez toujours compter, celle qui sait ce que vous pensez alors que vous n'avez pas encore ouvert la bouche pour vous exprimer... Son seul défaut ? Il travaillait trop. Mais est-ce véritablement un défaut ? Pas à mes yeux...


Mon Papa était un bosseur, il était compréhensible que je sois attirée par quelqu'un du même genre !!! Ils se ressemblaient tant... Au point de souhaiter reposer côte à côte pour l'éternité, sur notre belle colline du Gloeckelsberg, dans le "plus beau village du monde" - dixit David ;

Mon Papa - Noël 2002

3) - pour Marianne, pouvoir lire un jour l'histoire de son Papa sera pour elle un moyen de mieux le connaitre. Il m'appartient de tout faire pour qu'elle ne l'oublie jamais.
Dans mon "challenge", je souhaiterais que vous aussi, amis, proches et connaissances, apportiez votre pierre à l'édifice pour elle, en laissant des commentaires, en racontant vos souvenirs et vos anecdotes d'avec David, à la fin de ce blog. Dans quelques temps, je l'imprimerai et elle pourra le garder en souvenir de son merveilleux Papa.
Pour ceux qui ne souhaitent pas que leur témoignage figure au bas de ce blog, vous pouvez me l'envoyer à l'adresse suivante : blog.cathydavid@gmail.com
Merci beaucoup pour votre participation. Elle est très importante à mes yeux, et m'aidera dans ma mission ;

4) - j'espère aussi pouvoir aider des personnes, vivant ce que nous avons vécu, à trouver force et courage dans leur accompagnement de fin de vie.
Souvent des personnes me disent qu'elles n'arriveraient pas à assumer un tel acte. Moi, je suis persuadée du contraire pour la plupart d'entre elles. En effet, de par cette "expérience", j'ai aussi appris, que nous ne nous doutons pas de la force qui nous habite. Cette force peut nous permettre de soulever des montagnes. Il faut simplement oser se lancer, et après, c'est merveilleux.
C'est justement lorsqu'il n'y a plus rien à faire, qu'on peut tout faire ! Le seul objectif étant alors de se donner tous les moyens pour que la fin de vie soit aussi vivante que possible, jusqu'à la dernière seconde. A ce moment, on sait qu'on a offert un cadeau inestimable, car on n'attend rien en retour ;
  
5) - après l'avoir écrit, je l'ai fait lire à une amie qui m'a dit "- ce blog est un magnifique et formidable message d'Amour". C'est exactement ce que je souhaitais.
Il sera donc mis en ligne le 14 février, pour la fête des amoureux.
 
En ce vendredi 14 février 2014,
voilà mon cadeau de Saint Valentin pour David :
une magnifique gerbe en forme de cœur déposée sur sa tombe

Pour le respect de sa personne et sa dignité, vous ne trouverez aucune photo de lui des derniers jours de sa vie. En effet, jusqu'au bout, il lui arrivait de refuser certaines visites, ne se sentant pas "présentable".
Tout comme, je n'irai pas dans des descriptions détaillées dans certains cas de figure, car il nous arrivait de vivre des scènes vraiment difficiles et éprouvantes, et qui resteront dans le domaine du privé.
Durant la maladie de David, tout comme lors de son décès, et encore aujourd'hui, des personnes ont (eu) des comportements pas toujours très corrects vis-à-vis de nous, et égoïstement, en oublient que Marianne et moi sommes les premières touchées par ce deuil. Ce blog n'ayant pas pour vocation de régler des comptes, loin de là, je n'y ferai pas d'allusions.

"Aimer les braves gens qui m'entourent, fuir les méchants,
jouir du bien, supporter le mal, et me souvenir (...),
voilà mon optimisme. Il m'a aidé à vivre.
Puisse-t-il vous aider aussi."
André Maurois
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EN HOMMAGE A DAVID, MON ÉPOUX CHÉRI 

 
03 juin 2006

Je suis Cathy et j'ai 37 ans.

Mon mari s'appelait David. Il est mort à l'âge de 46 ans et une partie de moi l'est aussi...

Pour ceux qui le connaissent un peu moins, David a vu le jour le 18 janvier 1967 à Nancy.
Après un court passage décevant de deux ans à Perpignan, à 18 ans, il vient vivre dans sa région de cœur depuis toujours : l'Alsace.
Il obtient son DUT en Gestion des Entreprises en 1987 à l'IUT de Nancy, et devient guichetier au sein de la banque BNPParibas à Belfort.
Dix-sept années plus tard, frôlant le burn out dans son travail de responsable d'agence bancaire, il réfléchit à une reconversion professionnelle des plus surprenantes.
Certains de ses amis étant conducteurs de tramway, il constate qu'ils gagnent bien mieux leur vie que lui en tant que directeur d'agence bancaire !!! Au vue du nombre d'heures qu'il réalisait quotidiennement, son salaire était bien en-dessous du SMIC horaire...
A partir de là, il se renseigne beaucoup sur ce métier. Nous en discutons énormément, une telle décision ne se prenant pas à la légère, et avec tout mon soutien, il prend l'initiative de tenter sa reconversion dans ce domaine.
En 2005, pour se donner une chance de réussir, il s'offre, dans le plus grand secret, le permis transports en commun sur deux semaines de congés payés, et sur ses deniers personnels.
S'il décroche ce sésame, encore rien ne sera acquis, puisqu'il ne lui donnera que la possibilité de postuler à la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS)...
Il obtient son permis avec succès.
A partir de là, il décide d'envoyer sa candidature à la CTS.
Après toute une flopée de tests en tout genre, il finit par être embauché le 05 septembre 2005, quittant ainsi ses fonctions, après dix-huit années d'une carrière réussie.
 
En dressant rapidement le curriculum de mon mari, on comprend vite à quelle force de caractère on a à faire... Quel volonté, quel courage, quel exemple...

David à l'entrée de son bus à l'occasion des Journées de la Sécurité Routière...
... Marianne est au volant ! - 09 juin 2012

Notre petite fille s'appelle Marianne et a 4 ans. Elle est mon rayon de soleil au quotidien.

Juin 2012


 Un dessin recto-verso de Marianne - 19 février 2014



P... de maladie, elle a détruit tout ce que je j'avais. Comme un tsunami, elle a tout détruit sur son passage. Elle nous bouffe notre énergie et notre foi en l'avenir, elle nous prend ceux que nous aimons, et nous laisse anéantis par le chagrin et le désespoir...
Je suis veuve, et aujourd'hui, j'ai envie d'en parler pour que les gens sachent ce que Marianne et moi avons vécu, et maintenant, ce que nous traversons au quotidien, ce que nous ressentons, les idées qui nous traversent l'esprit, la douleur qui emplit mon cœur dès que je prononce son prénom...
Ma vie fauchée en plein vol et mon quotidien abîmé depuis ce jour où la vie m'a enlevé l'homme que j'aimais par dessus tout...
Aussi, parce que cet Amour que j'ai connu avec lui, c'était vraiment de l'Amour. Cet Amour que j'ai connu avec lui j'en ai plein en réserve, c'est l'héritage qu'il m'a laissé. Je l'ai stocké précieusement quelque part au fond de moi. Il m'a aimée pour ce que j'étais, sans conditions, il m'a parfaitement aimée, et je l'ai aimé, profondément, passionnément...
Il fut mon mari, mon complice, mon amant, mon frère, mon confident, mon tout !

J'ai connu cet Amour là que d'aucuns passeront toute une vie à chercher ; j'ai cette chance...
Mais il s'en est allé, épuisé par des mois de souffrances, par des mois de combat acharné, par des mois où son corps a été sollicité encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

Personne n'a le monopole de la souffrance et du désespoir, ni moi, ni personne. La souffrance ne se pèse pas, elle se vit, elle se ressent, chacun à sa façon, de manière très intime.
Mon chagrin est immense et je ne sais pas si j'arriverai un jour à trouver la paix et la sérénité que j'ai perdues avec son départ. Cette hantise et cette peur du lendemain. 

Il me manque encore beaucoup, mais j'apprends à vivre avec tout ça, même si je sais que de toute évidence, j'ai pris perpète. Parce que je suis condamnée à porter ce souvenir et l'image de sa disparition en moi pour toujours.

C'est dans ce genre de situations là que les mots "jamais" et "toujours" prennent tout leur sens.
Mais, c'est ma vie, et j'en suis fière.

Non, ma vie n'est pas tournée vers mon passé ! Bien au contraire, je m'en sers uniquement pour avancer. Je suis juste plus riche de cette expérience. Je suis plus forte aussi. C'est pour ça que je veux vivre !
Oui, je veux vivre et j'en ai le droit ; le devoir même ! Même si souvent, j'ai encore l'impression que ma vie est un gouffre sans fin, même si souvent, l'envie d'avancer est bien présente mais j'ai encore cette fichue sensation que c'est une montagne sans sommet que j'essaie de gravir, avec l'énergie du désespoir...
J'ai envie de vivre, et d'avancer. Je ne supporte plus cette solitude forcée qui m'a été infligée par cette vie. Ca ne changera jamais tout seul. Donc il faut que je me bouge !

Mais ma condition fait peur...  : qui voudrait s'encombrer d'une personne qui vit avec le souvenir, encore très présent, de l'homme qu'elle a aimé, qui n'a pas choisi cette séparation imposée par la fatalité... Il ne s'agit pas d'un divorce ; donc finalement c'est beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît !

Ou alors j'inspire de la complaisance ou de la pitié : "- oh ma pauvre, ça ne doit pas être facile !", ou encore "- oh, je suis désolé(e) !!!" - Évidemment que ce n'est pas facile ! Et puis vous êtes désolé(e) de quoi ? Je sais, ça peut paraître dur et agressif dit comme ça, mais vous savez au bout de la 312 ème fois où l'on vous dit qu'on est désolé(e), je ne vois pas quoi répondre d'autre à part ça.

Ce n'est pas de cela dont j'ai besoin ? Pas de fausse complaisance, et surtout pas de pitié par pitié !
J'ai besoin que les gens soient naturels et authentiques avec moi ! Qu'ils me regardent comme une personne normale, parce que je suis normale !!!

Oui, je suis une personne normalement constituée, qui a vécu un drame certes, mais je ne suis pas un drame à moi toute seule ! Cet épisode de ma vie fait et fera partie de moi jusqu'à mon dernier souffle, mais mon cœur, même s'il a été brisé, est en phase de reconstitution. Il se reconstruit jour après jour, et il se remet à battre, doucement, mais sûrement.

Non, c'est sûr, ce n'est pas simple et croyez bien que je ne souhaite à personne de ressentir ce que je ressens au fond de moi, ce vide immense... qui ne s'emplit jamais. Cette sensation de manque permanent, cette frustration de savoir que même si je prononce son prénom pour l'appeler, il ne me répondra plus jamais.

Mais ce sont tous ces ressentis qui me permettent aujourd'hui de voir la vie du bon côté et de n'avoir qu'un seul objectif, qu'une seule volonté : être à nouveau heureuse. J'ai droit, comme tout le monde je pense, à ma part de bonheur et je suis sûre qu'elle m'attend à nouveau quelque part !

Mais globalement, je vais bien, j'ai gardé le sourire malgré tout... parce que j'aime sourire, j'adore rire, je suis tombée dedans quand j'étais petite ! Et je n'ai jamais eu envie de perdre ce côté de moi que j'aime et surtout qu'il aimait...

Certes, il m'arrive aussi de trébucher, mais je me relève aussitôt, et je vais bien ! J'ai encore des moments de doutes et de questionnements c'est sûr mais je pense que le temps fera beaucoup, il faut simplement que je me l'accorde.

Il arrive aussi que l'on nous juge, nous ces femmes. On nous regarde, on nous épie, à l'affût du moindre faux pas, de la moindre faille...
Au mois d'octobre dernier, j'ai assisté à une conversation entre un homme et une femme (loin d'être irréprochables dans leur petites vies tranquilles), au sujet d'un jeune homme ayant perdu sa jeune épouse quelques années plus tôt. Je n'ai rien relevé de ce qu'ils disaient. Assise à la même table, j'ai simplement écouté, et j'ai trouvé leur échange plus que pathétique... :
   
   Elle : "- Après le décès de sa femme, il s'est mis avec une autre..."
   Lui : "- Quoi ? Il a refait sa vie ???"
   Elle : "- Mais oui, que veux-tu, c'est malheureux, mais à l'époque un homme ne restait pas seul !!!"

Parce que c'est tellement facile de juger quand on ne sait pas...
Quand on ne sait pas ce que c'est que de s'endormir seul dans le lit que l'on a occupé pendant si longtemps avec la même personne,
Quand on ne sait pas ce que c'est de ne plus ouvrir les yeux sur personne le matin,
Quand on ne sait pas ce que c'est que de poser la main sur l'oreiller d'à côté et de n'y trouver personne,
Quand on ne sait pas comme la solitude peut nous bouffer de l'intérieur tellement elle devient insupportable à gérer,
Quand on ne sait pas ce que c'est que d'avoir besoin d'être aimer et de se sentir aimée,
Quand on ne sait pas ce que c'est de rentrer chez soi le soir et de n'avoir personne avec qui partager sa journée,
Quand on ne sait pas que l'on aurait tout donné pour que tout ça ne soit jamais arrivé, et pourtant ...

Mais enfin, que nous diraient-ils ceux qui nous ont quittés s'ils le pouvaient ? ... croyez vous qu'ils nous diraient "- Pleure jusqu'à la fin de tes jours" ? Non je ne crois pas, ils nous diraient "- Vis, aime, en souvenir de ce que nous avons vécu, en souvenir de notre histoire, en souvenir de notre amour..."
Alors, même s'il reste encore du chemin à parcourir pour arriver dans cet état de (presque) bien être, même si je sais que ce chemin sera semé d'embûches, j'y arriverai parce que je veux y arriver, j'en suis certaine, toujours protégée et guidée par mon Etoile, mon Amour.

"On est maître de notre souffrance,
          et on est maître de notre bienêtre."     

Gilles Deslauriers


03 juin 2006



Ce que vous pourrez lire ci-après est notre histoire,
notre autobiographie.
Cette histoire a été une année de notre vie.
Une année de souffrances,
dont nous ne sommes pas sorties indemnes.
Une souffrance qui sera gravée en nous à tout jamais,
tel un traumatisme profond.


Dimanche 19 août 2012

Dans deux jours, nous serons dans l'avion pour Boston !!! J'adore tellement cette région américaine qu'on appelle la Nouvelle Angleterre - c'est tellement beau ! -, et je vais enfin la faire découvrir à mon chéri !!!
David est au travail, Marianne fait sa sieste. Je devrais en profiter pour commencer à préparer les bagages. J'ai super envie de me projeter dans ce voyage, je me réjouis à fond, et pourtant, quelque chose me turlupine.
Je n'ai pas à réfléchir bien longtemps pour savoir quoi.
Dimanche dernier, au lever, David s'est évanoui devant Marianne. Il est tombé du canapé à plat ventre entre celui-ci et la table basse.
Je l'ai aidé à se relever ; tout allait apparemment bien, et nous avons mis ça sur le compte d'une chute de tension.

Parallèlement, cela fait presque 10 jours, qu'il a une petite migraine en permanence.
N'étant pas de nature à avoir ce genre de problème, il est allé voir son généraliste jeudi, histoire que nous partions en vacances rassurés.
Un scanner lui a été prescrit. Nous avons rendez-vous demain matin.
Ces derniers jours je me suis un peu renseignée sur internet, et j'ai cherché les symptômes observés en présence d'une tumeur au cerveau.
Ce que j'ai trouvé ne me rassure pas vraiment : point n° 1 : céphalées - point n° 2 : évanouissements...
Ma Julia vient de m'envoyer un sms pour nous souhaiter de bonnes vacances... Je réponds simplement que je la remercie... Je sens que nous ne sommes pas encore partis...

Lundi 20 août 2012

La journée commence mal... David éprouve beaucoup de difficultés à se lever, puis d'un coup, il bondit, et vomit par la fenêtre dans les géraniums... Nous voilà au point n° 3 trouvé sur internet : vomissements...
Mon pauvre Amour, mais que t'arrive-t-il ? Je ne trouve rien d'autre à lui dire que :

"- Va t'habiller et on part faire ce fichu scanner, au-moins, on serra fixés, et on pourra te soigner".
Je viens de comprendre que quelque chose de grave était entrain de nous arriver.

Nous sommes pris en avance. Après quelques instants d'attente, les médecins radiologues nous appellent pour nous annoncer qu'ils ont effectivement trouvé une masse de 4 X 5 cm au cerveau, et que nous avons rendez-vous chez le médecin de famille à 13h40.
Boum et voilà comment le ciel nous tombe sur la tête.

Nous rentrons pour essayer de manger quelque chose, puis nous nous rendons chez le docteur.
"- Je ne m'attendais pas à un tel résultat", nous dit-il... Nous non plus, pensais-je...
Il nous explique que seul le CHRU de Hautepierre est en mesure d'opérer le cerveau.
Il compose le numéro du service de neurochirurgie, explique le cas. On nous demande de venir vers 15h00.

Il faut savoir qu'à partir du moment où quelque chose est trouvé au niveau du cerveau, le patient devient une vraie urgence. Avec le cerveau, tout peut arriver à n'importe quel moment.
Nous voilà sur l'autoroute, en direction de l'hôpital.
Une fois arrivés, nous sommes tout de suite pris en charge par un interne qui fait quelques vérifications neurologiques.
L'examen est parfait. Tout de suite je me dis que ça ne doit pas être grave, puisque tout fonctionne correctement...
L'interne nous fait patienter en salle d'attente pour faire un compte rendu à son chef, puis revient pour nous dire que David allait être hospitalisé pour faire une biopsie, voire l'exérèse de la tumeur.
Parfais me dis-je rassurée, là au-moins, ça ne rigole pas, ils passent à l'action tout de suite. Tout va bien se passer, c'est obligé !

Nous discutons un peu avec David, puis nous prenons la décision que j'allais vite rentrer pour chercher des affaires de rechange et de toilette.
Le temps de faire les 30 minutes de trajet aller-retour, rassembler quelques affaires, passer quelques coups de fil et me revoilà dans la chambre de David. Nous rangeons la chambre, puis discutons de choses et d'autres, mais nous ne sommes pas spécialement inquiets. En fait, jusqu'à présent, personne ne nous a inquiétés !
Je fais en sorte de ne pas rentrer trop tard, pour pouvoir m'occuper un peu de Marianne, la pauvre ne nous a pas beaucoup vu aujourd'hui...
Une fois Marianne couchée, je m'attelle à une grosse tâche : annuler notre beau voyage en Nouvelle Angleterre (USA). J'écris une quantité phénoménale de mails et passe plein de coups de téléphone pour annuler tous nos hôtels un par un, notre location de maison, nos billets d'avions, notre voiture de location, etc... Heureusement, le décalage horaire est en notre faveur, mais j'y passe la nuit !

Mardi 21 août 2012

Les vomissements matinaux sont au rendez-vous. Depuis son hospitalisation, David est shooté aux corticoides pour réduire l'oedème cérébral, de manière à rendre la tumeur plus accessible lors de l'opération, si j'ai bien tout compris ?
Je ramène un vaporisateur d'eau à David, car il fait une chaleur étouffante dans sa chambre !
Aujourd'hui, nous faisons la connaissance du neurochirurgien qui va s'occuper de David : le Dr Cordo. Il nous donne le planning des prochains jours :
- vendredi : Irm + scanner du corps. Pour vérifier que la tumeur trouvée dans le cerveau n'est pas une métastase d'un cancer qui serait apparu ailleurs.

En effet, les tumeurs au cerveau sont plus fréquemment secondaires et plus rarement primaires,
- samedi et dimanche week-end à la maison,
- lundi sera un grand jour, celui de l'opération.
Le Dr Cordo nous paraît très sympathique. Sud-américain (genre Antonio Banderas, por favor !!!), jeune, peut-être mon âge avons-nous évalué. Il a un tout petit accent. David pense que c'est un accent du sud de la France, un peu chantant ; mais je lui dis que je suis absolument certaine qu'il est sud-américain, je connais trop bien ce bel accent hispanique, celui de mon cher Papa, je ne pourrai jamais l'oublier, et que je reconnaitrais parmi tous.
J'ai préparé toute une liste de questions. A la vue de celle-ci, il s'installe sur le lit, et y répond patiemment.
Nous réitérons ce programme des questions-réponses avec lui quotidiennement ! C'est cool, car rien de pire que de ne pas oser demander. Par-contre, j'ai appris une chose, si on ne demande pas, personne ne dit rien. J'ai même l'impression par moment que les médecins n'attendent qu'une seule chose, c'est qu'on les interroge. Quand on leur tend une perche, ils la saisissent.

Mercredi 22 août 2012

Aujourd'hui, j'emmène Marianne rendre une visite à son Papa. Quelle chaleur dans cette petite chambre ! Le personnel est vraiment sympa : tous les après-midis, nous avons droit à des carafes d'eau avec des glaçons, ça fait vraiment du bien. Marianne s'amuse avec le vaporisateur d'eau de Papa... Et dire que j'avais acheté ce vapo pour aller l'accoucher ! ; il aura fini par servir, même périmé !!!

Une fois Marianne couchée, les soirées sont assez longues, et propices à faire des bêtises (c'est pas que je m'ennuie, loin de là, je ne sais pas m'ennuyer !), comme par-exemple éplucher, sur Google, des pages et des pages d'explications des tumeurs cérébrales.
En fait, ce que j'y lis n'a vraiment rien de rassurant...
Pour résumer en quelques lignes, on a 4 grades de tumeurs avec les spécificités suivantes :
- grades 1 et 2 : bénigne, évolution lente, mais peut muter dans un grade supérieur si non opérable
- grade 3 (cancer) : maligne, évolution rapide, peut laisser un peu de répit au patient, mais finira tôt ou tard en grade 4.
- grade 4 (cancer) : maligne, évolution très rapide, invasive, infiltrante, encore appelée : glioblastome ou astrocytome, et celle-ci ne laisse aucune chance au malade. Certains lui ont donné un surnom effrayant, mais qui veut malheureusement tout dire : "Terminator".
Un témoignage que j'ai lu, est celui d'une personne qui disait que tant que le médecin ne prononçait pas le mot de "glioblastome", tous les espoirs était permis. Par-contre si ce mot affreux était prononcé cela signifiait une condamnation à mort...

J'ai passé plusieurs soirées et nuitées à lire des choses hyper déprimantes dans le même style.
J'ai aussi beaucoup pleuré, j'avais envie de me révolter, mais contre qui, contre quoi, personne n'y pouvait rien...
De toute façon, il ne faut en aucun cas dramatiser, puisque nous ne savons pas encore de quelle type de tumeur il s'agit réellement ; bien que, le Dr Cordo nous a gentillement fait comprendre que, vu l'aspect qu'elle a sur l'image, les probabilités que cette tumeur soit maligne sont de 99%...

Vendredi 24 août 2012

Une Irm du cerveau est prévue aujourd'hui. Celle-ci servira de support au Dr Cordo pour la préparation de l'opération de lundi.
Retour de David à la maison. Officiellement, il est hospitalisé, mais a obtenu une permission pour le week-end.
Je lui fais donc la surprise de venir le chercher en New Beetle, cette chère voiture que nous sommes arrivés à nous offrir il y a deux mois.
Avant d'acheter la maison, David possédait une Coccinelle. Il a dû s'en séparer, pour augmenter son apport pour le crédit.
Depuis, il économisait chaque centime pour un jour en racheter une.
Il faut dire qu'elle ne nous a pas beaucoup porté chance depuis que nous l'avons acquise.           
Il est super content à l'idée de rentrer et en plus dans sa voiture chérie, avec sa chérie !!!
Samedi 25 août 2012

Ce week-end a vraiment un goût particulier... C'est un beau samedi qui se prépare, on a envie d'en profiter, et en même temps, on a une appréhension concernant l'avenir...
Nous décidons cependant de profiter de ce tout petit moment de répit, et partons nous promener un peu. Nous mettons le cap sur Colmar. Nous adorons tous les deux cette très jolie ville. Nous marchons un peu dans les quartiers historiques, et offrons quelques tours de carrousel à Marianne, notre petite chérie de trois ans.

Colmar - 25 août 2012

La journée est aussi agréable que possible, surtout que sachant ce qu'il nous arrive, nous sommes à l'écoute du moindre symptôme lié à la maladie. On nous a prévenus que des crises d'épilepsie pouvaient survenir à n'importe quel moment.
Je n'arrête pas de demander à David s'il est fatigué, s'il a mal à la tête, ou encore s'il désire s'asseoir un peu, ou même rentrer... Je dois vraiment le saouler ce jour là... !

25 août 2012

Dimanche 26 août 2012

Petit-déjeuner du 26 août 2012

Le cœur devient lourd au fur et à mesure que la journée défile. Nous préparons le sac de David et appréhendons le lendemain, enfin, plutôt moi, car David n'a jamais montré le moindre signe de crainte ou de stress.
Le soir même, nous nous rendons à l'hôpital de Hautepierre, 8ème étage, service de Neurochirurgie, où la chambre de la semaine passée attend David.
Après maintes recommandations (je ne vous fais pas de dessins, vous me connaissez !), je finis par quitter David, le cœur lourd comme une pierre.


Je le laisse, dévorée d'angoisse et assurée de passer une nuit blanche.
Dehors, le temps est à l'image de mon état d'esprit : il pleut.

Lundi 27 août 2012
Le jour J tant attendu depuis une semaine est enfin arrivé ! L'opération débute à 7h30. J'espère que le Dr. Cordo a passé une excellente nuit bien reposante !!!

David est transféré en salle de réveil à 14h00. Line, l'infirmière du service de neurochirurgie que je connais, m'appelle à titre personnel pour me dire que tout s'est bien passé, et que je pourrai passer pour 17h00.

A l'heure convenue, je me rends dans le service et on m'annonce un petit changement de programme : il était prévu que David fasse un petit séjour en soins intensifs après l'opération, mais comme tout s'est très bien passé, ils ont décidé de sauter cette étape, et de le ramener directement dans sa chambre, mais du coup, ils le gardent un peu plus longtemps en salle de réveil. Retour prévu en chambre : 20h30...
Que fais-je ? J'attends ou pas ? Je vais rentrer, sachant que Marianne m'attend, et qu'en plus, David dormira à son retour. Je décide donc de reporter ma visite au lendemain.
Surprise ! À 20h30 pile, mon chéri m'appelle... Un peu dans les choux, certes, mais quand même, il a fait l'effort de me téléphoner pour me rassurer. Qu'il est bien cet homme !
Etant donné, que la partie du cerveau touchée concerne la mémoire et le comportement, j'avais un peu peur qu'il ne m'oublie après l'intervention !!! Heureusement, il n'en est rien.
Avant l'opération, il m'avait dit que même s'il me reconnaîtrait à son réveil post-opératoire, il me fera croire que non... Je craignais qu'il ne me fasse la blague et qu'il me prenne pour une infirmière... Il devait être drôlement dans les vapes pour oublier son projet, car il n'était jamais le dernier pour délirer !!!

Mardi 28 août 2012
David va bien. Il est très fatigué, mais il va bien !

Le Dr Cordo me dit qu'il est très satisfait de son opération, puisqu'il a réussi à faire l'exérèse complète de la masse.
Je suis évidemment très heureuse de cette nouvelle, mais d'un autre côté, je suis consciente que si nous devions avoir à faire à un glioblastome, une exérèse complète serait une utopie.

En effet, les cellules de cette tumeur sont si minuscules et indétectables au microscope, que forcement, il en restera toujours un peu... Et ce peu suffira pour faire repartir la bête.
Il faut simplement espérer que celle-ci sommeille très très longtemps...

David gardera toujours son beau sourire

Mercredi 29 août 2012

Le Dr Cordo a enlevé le bandage de la tête de David. Ce génie n'a pas coupé ses cheveux. Lorsque nous nous sommes rencontrés dans le couloir, il m'a dit :
"- Vous avez vu , je n'ai par touché  un seul de ses cheveux !!!
Je lui ai dit qu'il avait fait un très beau travail.
Seule une balafre de 27 cm traverse la tête de David de part et d'autre, décorée de 24 agrafes.

Vendredi 31 août 2012
C'est le grand Jour : j'ai le droit de ramener mon chéri à la maison. Je décide d'aller chercher David en New Beetle. De cette manière, je suis certaine de lui faire plaisir.
David ne souhaite pas prendre le volant, ce que je conçois aisément. C'est donc avec fierté, et satisfaction que je conduis David, petit chéri d'Amour à Blaesheim, le plus beau village du monde.


"Le plus beau village du monde" vu du ciel
Photo que j'ai prise sur un vol Strasbourg-Paris Orly au décollage

Quel bonheur de faire une dernière fois, et dans le bon sens, le trajet de toutes les angoisses !
Quel bonheur de rouler vers la maison de notre petite chérie, de notre chatte Gala, mon Amour à côté de moi, et derrière nous, les souffrances, les peurs, les heures noires...
Les mauvais jours sont oubliés. La vie recommence, la vie est belle.

Notre New Beetle, cette voiture dont David a tant rêvée,
qu'il a tant méritée, et dont il a si peu profitée...

Mardi 04 septembre 2012
Aujourd'hui, Marianne fait sa rentrée en petite section de maternelle. Cela fait plusieurs mois qu'elle attend ce jour historique pour elle.
Malgré la fatigue intense liée à l'opération, David tient à nous accompagner. Jour après jour, il se surpasse. Il est épuisé, mais malgré cela, il ne se laisse pas abattre. Je suis tellement fière de lui. Et dire que c'est l'homme que j'ai épousé. J'aime son courage, son sens du défi, il n'a jamais peur de rien, ou du moins, il ne le montre pas. Il assume ses choix et ses décisions. Il me fait tellement penser à mon Papa, que le court de la vie nous a malheureusement pris prématurément. Saleté de maladie.


En revenant de l'école, David compose le numéro du Dr. Cordo pour avoir les résultats d'analyse de la tumeur retirée.
Le Docteur lui dit simplement : "- Jeudi après-midi, vous venez à l'hôpital pour passer une Irm post-opératoire, je souhaiterais que vous veniez me voir avant, afin que nous discutions un peu..."
Il est évident que c'est une manière de commencer à annoncer une mauvaise nouvelle. Il faut dire que le Dr. Cordo ne s'est jamais caché derrière de faux espoirs. Il nous a toujours dit que, vue l'apparence de la tumeur sur l'imagerie, il pense qu'elle est cancéreuse. J'ai appris par la suite qu'il était relativement aisé pour un neurochirurgien de se faire une idée précise des tumeurs auxquelles il avait à faire, car celles-ci avaient des particularités qui ne pouvaient laisser planer aucun doute.
A ce moment, nous ne nous doutons pas qu'il reste 1 an de vie jour pour jour à David.

Jeudi 06 septembre 2012
Depuis son opération, David est toujours extrêmement fatigué. Cette fatigue indescriptible ne le quittera plus jamais.
En début d'après midi, nous nous rendons au bureau du Dr Cordo.
Il nous reçoit et nous fait part des résultats qui lui ont été confirmés par l'anatomopathologiste, suite à l'exérèse de la tumeur qu'il a effectuée sur David : Glioblastome - grade IV.
Et voilà que ce fameux mot venait d'être prononcé. Le mot "Terminator" n'arrête pas de résonner dans mon esprit. J'ai la tête qui tourne, tout devient flou dans mon esprit. Je me ressaisis tant bien que mal pour ne pas laisser paraître mon malêtre.
David, n'ayant jamais surfé sur le web, ne se doute pas de la gravité de la situation, et moi, je ne montre rien du choc que j'étais entrain d'endurer...
Durant tout le temps de sa maladie, David n'a jamais fait la moindre recherche sur internet, concernant le mal qui le ronge.
En effet, je l'en avais dissuadé en prétextant que de toute façon, sur le web, on ne trouve que des témoignages négatifs, l'espèce humaine étant, malheureusement, ainsi faite. Quand tout va bien, c'est "normal", et on ne l'écrit pas.
David, de nature très raisonnable, s'était laissé convaincre par mes arguments.
S'il avait vu tous ces messages négatifs, jamais il ne se  serait battu autant, puisqu'il aurait compris que les jeux étaient déjà faits... Moi, je voulais et continuais à croire que nous ferions peut-être exception.
"Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connait ;
tu pourrais ne pas te perdre."

Nahman de Bratslav

Nous nous rendons au rez-de-chaussée pour passer cette fameuse Irm. Là, une fois David parti en salle d'imagerie, je craque sur mon siège.
Une vieille dame attend sur son fauteuil roulant d'être prise en charge pour son IRM. Elle n'arrête pas de me parler de sa vie, ses combats à la guerre, et moi, je n'ai envie que d'une seule chose : qu'elle me laisse dans mon coin, tranquille, avec mon chagrin.

J'erre dans cette salle d'attente. Je vais marcher un peu dans les couloirs.
Je me trouve par-hasard devant la chapelle de l'hôpital. Je n'y entre pas, mais je dis à Celui qui se trouve de l'autre côté de la porte : "- Je t'ai adressé hier soir ma dernière prière. Je ne t'ennuierai plus, sois tranquille. Je ne te demanderai plus jamais rien. Plus jamais ! Je sais maintenant que c'est inutile." Je tourne les talons et m'en vais. Je suis tant en colère.

David ne va pas tarder à revenir, pourtant il faudrait que je m'aère, que je reprenne pied, que je me calme, que je retrouve surtout la force de lui sourire. Je porte sur tout ce qui m'entoure un regard désespéré. Le destin nous avait encore une fois choisi.
C'était maintenant la 2ème fois en l'espace de 8 ans qu'il nous file des trucs pas possibles avec des condamnations à mort immédiates. Qu'allons nous encore avoir à endurer et supporter ?

Petit à petit je recouvre mes esprits.
J'ai été sonnée comme un boxeur envoyé au tapis et je reviens à moi.
9 à 15 mois, quand même, c'est mieux que rien... (à force d'endurer, on se contente de peu...).
On peut trouver le remède miracle en un an, ou une nouvelle thérapie, qui sait ?
On peut se battre ! Une chance sur un million... Pourquoi pas pour nous ? On va se battre !

"Celui qui combat peut perdre,
mais celui qui ne combat pas a déjà perdu"

Bertolt Brecht
Quand le moment du retour de David se rapproche, je me sens capable de faire bonne figure.
Je lui affirme : "- Tout va bien se passer". Il me sourit, et je reçois ce sourire comme un coup de poignard.

Vendredi 28 septembre 2012

Premier rendez-vous avec le Dr. Tobago, un médecin homéopathe spécialisé dans le traitement des cancers, au centre de radiothérapie de la clinique de la Robertsau.
Nous sommes allés le consulter afin de mettre en place un traitement parallèle dans 2 buts :

- aider David à supporter les traitements conventionnels dans le cas des tumeurs cérébrales ;

- optimiser les chances de rémission et pourquoi pas de guérison en prenant des traitements naturels complémentaires (bien que les chances de s'en sortir pour David sont infimes, je ne perds pas espoir, un minuscule espoir qui me boostera pendant une année entière).
 

Arrivés chez son médecin, il nous met rapidement les pendules à l'heure... : "- Vous savez, peu de personnes se sortent d'un glioblastome, mais nous allons tout faire pour que vous fassiez partie de celles-ci"... Waouhhhh, t'as rien demandé, et tu t'en prends plein la tronche...
L'espace de quelques secondes, je me demande si nous avons bien fait de venir...

David n'a jamais évoqué cette phrase prononcée par ce médecin... Peur ?, déni ?, je ne le saurai jamais avec certitude.
La suite de l'entretien se déroule tout à fait normalement. Très souriant, je finis même par le trouver sympathique.
Nous repartons avec 3 ordonnances. Nous filons dans une pharmacie spécialisée près de la frontière allemande, afin d'acheter tous les médicaments homéopathiques prescrits.
Évidemment, tout n'est pas disponible de suite, et nous sommes invités à repasser le lendemain, pour récupérer les produits manquants.

En rentrant, je m'attelle de suite à faire un tableau "matin-midi-soir-couchée-nuitée" pour y répertorier chacun des médicaments. Il faut avouer que pour nous, cela n'est pas forcément évident, d'autant plus qu'il y en a un nombre très conséquent.

"- Je vais m'en sortir, ne t'en fais pas. J'en suis sur, on va se battre ensemble" - me dit David.
Mais la volonté n'exclut pas la lucidité et nous avons décidé de mettre en ordre nos affaires. Au cas où, prendre des précautions n'a jamais fait mourir personne.

Mercredi 03 octobre 2012
Aujourd'hui est un grand jour : nous avons rendez-vous avec le Pr Pâques, le médecin qui va s'occuper de David et qui va superviser le protocole mis en place.
Il est oncologue, mais est en plus spécialisé en radiothérapie. Depuis son arrivé au centre Paul Strauss, il a mis un gros coup de fouet au service de radiothérapie, qui a du coup, beaucoup évolué.


Dans la salle d'attente, je prends un magazine dans la pile, sans rien voir de ce qu'il contenait... je suis rongée par l'angoisse, David semble toujours aussi serein.
Quand il vient nous chercher, il me fait légèrement "peur"... Pas très avenant, je dirais même antipathique, il dégage une certaine rigidité...
Une fois dans son bureau, il devient souriant, et très correct. On a parfois du mal à savoir si son humour est du "lard ou du cochon", mais moi j'aime bien. C'est le genre de personnage qu'on aime ou qu'on n'aime pas, sans demi mesure.
Il nous explique le protocole en long, en large, en travers, avec une grande quantité de schémas à l'appui. Nous nous sommes présentés à l'entretien avec toute une liste de questions, que nous n'hésitons pas à poser, et auxquelles il répond volontiers, en nous incitant à en poser davantage si nous en avons envie.
Nous avons appris que les cheveux de David tomberaient au court de la 3ème semaine de traitement, au niveau de la partie irradiée.

A force de lire des centaines d'articles sur le web, j'ai malencontreusement utilisé le mot "survie".
Le Professeur Pâques m'a immédiatement reprise en disant : "- Moi, je ne parle pas en survie, mais en guérison"... À ce moment précis, je me dit qu'il allait me le sauver... C'était maintenant certain. Youpi, qu'elle joie de se sentir rassurée de la sorte.

Le point négatif de notre entretien, c'est que le Professeur Pâques nous apprend que David n'a plus le droit de conduire, sans passer devant la commission des permis de conduire à la Préfecture, et après avoir obtenu leur autorisation...
En fait, avec une tumeur au cerveau, le risque de faire des crises d'épilepsie est très important.
Aucune loi n'interdit une personne porteuse d'une tumeur au cerveau de conduire, mais s'il y a le moindre risque de déclencher ce type de crises, cela devient illégal.

Bien que David n'en avait jamais fait à ce jour, nous savons que le fait d'avoir à obtenir quelque chose de l'administration serait compliqué, car cela est toujours compliqué avec elle...

Lundi 08 octobre 2012

David se rend au centre Paul Strauss en taxi ambulance.
Au programme, densimétrie osseuse, durant laquelle est confectionné un masque (genre de moule) de la tête et des épaules de David.
Ce masque sera utilisé à chacune des 30 séances de radiothérapie. L'objectif étant de faire en sorte que David ait toujours la même position au millimètre près afin que les radiations soient hypers précises. La partie irradiée s'arrêtera à 2 millimètres du nerf optique gauche... Je vous laisse imaginer les dégâts si la précision venait à manquer...

Jeudi 11 octobre 2012
Rendez-vous chez le Dr. Jolitier. Je ne sais pas trop quoi penser de cette jeune oncologue. Elle n'est pas spécialement avenante... Mais bon, je me dis simplement : "- Elle a fait médecine, avec une grosse spécialisation. Elle travaille au centre Paul Strauss, c'est qu'elle "tient forcément la route". Je décide donc de lui faire confiance.
Elle nous explique sa mission, qui est la prise de chimiothérapie. Ce traitement consiste à prendre un cachet antivomitif au moment du lever, puis environ 20 minutes plus tard, un cachet de Témodal, et cela, 7 jours sur 7 pendant toute la durée de la radiothérapie.

Au cours de l'entretien, nous osons la super question : le traitement peut-il rendre stérile ? L'oncolgue nous répond que "oui", au-moins pendant les 2 années qui le suivent ; après, personne ne peut savoir. Aussi, elle nous propose de nous prendre un rendez-vous au CECOS, le centre de conservation basé dans les locaux du CMCO de Schiltigheim.
Nous y sommes attendus le lendemain matin pour faire le nécessaire, et garder tout ce petit monde bien au frais ! 
Le médecin du CECOS nous informe que nous recevrons un courrier par an dans lequel nous devrons nous prononcer quant au devenir de ce petit trésor, à savoir, le garder ou le donner ou le détruire. Au moins, nous n'aurons pas de regrets à ce niveau. Faire tout ce qu'il faut, on ne sait jamais !

Pour la petite histoire, le fameux courrier m'est arrivé la semaine suivant le décès de David...

Lundi 22 octobre 2012
Première séance de radiothérapie.
Le réveil sonne à 6h00. David prend son anti-vomitif et doit rester à jeun. Environ 20 minutes plus tard, il prend ses cachets de chimiothérapie, se lève et se prépare. Le taxi ambulance arrive peu de temps après, pour conduire David au centre Paul Strauss.
Il a rendez-vous à 7h30 pour sa première séance de radiothérapie.
Tout se passe bien.

À 8h30, il est de retour pour prendre son petit déjeuner, et "profiter" de sa journée, entre siestes, promenades et reportages à la télé.
David est un fou des reportages d'histoire et de géographie. Il a une culture générale vraiment impressionnante, et est capable de vous faire un exposé oral, sans préparation, de n'importe quel sujet... ! 

Mercredi 07 novembre 2012
Chose promise, chose due... Les cheveux sont tombés aujourd'hui, soit 2 semaines 1/2 après le début du traitement. Il suffisait de les empoigner, et ils restaient dans la main. Nous avons donc coiffé à fond pour en faire tomber au maximum, afin d'éviter que David ne les perde sans cesse pendant X jours. C'est donc une chose de réglée !

Mardi 04 décembre 2012
Nous voilà arrivés au terme du traitement radiothérapie avec chimiothérapie concomitante.
Tout s'est passé normalement, et David semble relativement en forme, hormis cette fatigue intense dont il n'arrive pas à se défaire.
Il a maintenant droit à 1 mois de vacances, comprenez "sans traitements lourds".
Cependant, le Dr Tobago lui a prescrit toute une flopée de médicaments homéopathiques pour éliminer les éléments toxiques laissés dans son corps.
Je suis obligée de créer un calendrier spécial, sur lequel je note quoi prendre quel jour. Tout est tellement précis... Du genre : jour 1 tant et tant de grains de machin X fois par jour, jour 2 tant et tant de grains de bidule X fois par jour... etc... Fastidieux, mais efficace. Pour preuve, David n'a jamais vomi pendant ses 6 semaines de traitement vraiment lourd. 

Ca y est, Marianne a posté sa lettre au Père Noël. Nous avons fait du découpage, du collage, et elle a souhaité formuler des voeux bien particuliers pour une petite fille de 3 ans...
J'en suis encore à espérer que ses (je pourrais aussi dire "nos") vœux vont peut-être se réaliser... Il parait que le miracle de Noël existe, pourquoi ne serions-nous pas tirés au sort cette année ???

                                                                Marianne qui poste sa lettre au Père Noël

Mercredi 12 décembre 2012

La vie est belle, tellement belle.
David est toujours fatigué, mais à part ça, il va vraiment bien !

Avec David, nous avons décidé de faire une excursion à Europa Park, et d'y emmener Marianne et ma Maman.

Ah ma Maman ! Quelle femme, quel pilier pour nous dans notre combat. Durant toute la maladie de David, elle aura été présente pour nous aider pour tout ce qui lui était possible. C'est à elle seule que j'arrivais à me confier ; forcément, elle était la seule dans mon entourage à pouvoir comprendre ce que je ressentais, pour l'avoir vécu et ressenti elle aussi.
À plusieurs reprises des personnes m'ont dit fièrement :
"- Tu sais, je sais ce que tu vis et ce que tu ressens".
Ma seule réponse était un sourire. Je n'allais pas entrer dans des discussions stériles que j'étais la seule à pouvoir comprendre, au risque de passer pour je ne sais trop qui ou quoi.
Il y a des situations que l'humain est incapable de ressentir tant qu'il ne les a pas vécues. Par exemple, on ne sait pas ce que c'est que d'aimer son enfant tant qu'on n'est pas devenu parent (je prend cet exemple, car il touche plus de personnes directement, que si j'avais pris celui de la maladie ou du décès).
Bref, ma Maman est une personne exceptionnelle, vraiment exceptionnelle.


Durant cette journée outre-Rhin, nous avons passé de très bons moments, mais nous avons aussi eu très froid !!!

Dans la maison du Père Noël

Devant la maison de Hansel et Gretel à Europa Park

Lundi 17 décembre 2012
Aujourd'hui, Maman, David et moi partons pour Heidelberg en Allemagne, à la conquête du marché de Noël.
Marianne est à l'école puis va chez sa Tatie.
Nous avons sillonné la ville en long en large en travers, sous la pluie et nous avons fait quelques achats. C'était chouette, mais comme d'habitude, ça ne vaut pas nos marchés de Noël. Une fois de plus, nous nous rendons compte que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs !



Lundi 24 décembre 2012
Noël... à mes yeux, la plus belle fête au monde ! Je prépare toujours très activement cette événement, et cela tout au long de l'année.

Dès que je trouve un cadeau qui conviendrait parfaitement à une personne, je l'achète, même si nous sommes au mois de février !
Il m'arrive d'offrir un présent à quelqu'un qui ne s'y attend pas forcement. Un tel acte me procure un plaisir immense, peut-être bien supérieur au plaisir qu'éprouve le destinataire du paquet... Pour moi, c'est ça qui rend l'esprit de Noël aussi magique : le bonheur que je peux lire sur le visage des gens.
J'adore aussi décorer le sapin, emballer les cadeaux, préparer le repas, passer en boucle les magnifiques chants d'hiver.
Quoi de plus beau que les illuminations qui créent des étoiles dans les yeux des petits... et des grands !

La nuit dernière, le Père-Noël est déjà venu déposer les cadeaux au pied de notre sapin. Et oui, il a tellement de travail avec nous qu'il préfère commencer sa tournée une nuit plus tôt.

Ce soir, nous accueillerons des personnes de notre famille pour passer le réveillon. Nous serons sept adultes et Marianne.
Cette année particulièrement, j'aurais souhaité que davantage de personnes partagent ce moment avec nous, une période que David a lui aussi fini par adopter à sa juste valeur ces dix dernières années, tellement précieux à mes yeux. Mon insistance n'a pas eu raison des traditions de "roulement" qui ont pris place dans les familles pour les fêtes de fin d'année.

Je suis la seule à le savoir, mais c'est le dernier Noël de David.

 
                                    Notre beau sapin 2012                            Marianne et son Papa - 24/12/12

 
                                           La princesse Marianne                            Marianne et son Papa - 25/12/12
                                           et Théo son chevalier !

Quand je vous dis que nous sommes une famille de filles...

Sophie la sœur de David

Laurent notre BEAU-frère !
  
Vendredi 28 décembre 2012

A 9h, nous avons rendez-vous avec le Dr. Cordo, le neurochirurgien de Hautepierre.
Il prend des nouvelles de l'état de santé général de David, ausculte sa belle cicatrice sur le crâne, son chef-d'œuvre en quelque sorte, et nous annonce qu'en ce qui le concerne, nous en avons fini avec lui. Du moins, en l'état actuel des choses, il ne voit pas la nécessité de nous revoir. Il nous précise quand même qu'en cas de récidive, il opérerait à nouveau David, si la localisation de la tumeur le permettrait toujours. Il nous a aussi précisé qu'il lui était déjà arrivé d'opérer 3 fois un même patient...


Bref, que des paroles positives... Et je l'en remercie, car même si au fond je sais vers quel mur nous nous dirigeons lentement, des paroles réconfortantes de la part de spécialistes retentissent toujours comme une petite bouffée d'oxygène et d'espoir pour nous.

Lundi 31 décembre 2012
Nous passons la soirée de la Saint Sylvestre avec nos amis Laurence et Jean-Mathieu chez Caroline et Jérôme à la Robertsau.
Soirée très agréable, mais un peu tristounette dans nos cœurs.

Tous le monde s'est donné beaucoup de mal pour assurer une ambiance très correcte.

Dans la semaine précédente, ma Laurence m'a avoué s'interroger depuis un certain temps sur ce qu'elle allait dire à minuit à David... Je la comprends et la reconnais bien avec son tact légendaire.

David et moi avons vraiment beaucoup de chance, car nous avons des amis en or. Des amis sur lesquels nous avons toujours pu compter. Aujourd'hui encore, malgré les épreuves que nous devons traverser, ils sont constamment présents.
Julia et Victor

Lucie et Christophe

Cathy et David

 Marianne et Tim

Lundi 07 janvier 2013

A partir d'aujourd'hui, David recommence son traitement de chimiothérapie. Celui-ci consiste en la prise de cachets Témodal durant 5 jours, puis un repos durant 23 jours.
Si tout se passe bien, dans un mois, la posologie sera doublée, puis triplée dans 2 mois.
Avant chaque début de cure de 5 jours, David devra faire une prise de sang pour vérifier que son organisme élimine bien les déchets laissés par ce très fort traitement. La cure est prévue durer 6 cycles, soit 6 mois.

Les exclamations et les certitudes euphoriques me deviennent insupportables :
"Et bien te voilà guéri !" - "Maintenant que le cauchemar est passé, quels sont vos projets ?" - "Tu vois bien qu'on guérit parfois du cancer ! Tu avais bien tort de t'inquiéter !..."

Samedi 12 janvier 2013
Le premier cycle de chimiothérapie est maintenant terminé pour mon chéri. Heureusement que nous avons sérieusement administré le traitement homéopathique en parallèle, car malgré cela, quelques vomissements l'embêtent ce soir...

Obligés de faire 2-3 haltes en chemin, nous peinons à arriver chez nos amis Anne et Olivier à Bischheim, chez lesquels nous sommes invités à passer la soirée. Je propose à David de rebrousser chemin, mais non, il tient à ce que nous nous rendions chez nos hôtes... 

Durant les mois de maladie, lorsque nous arrivions chez quelqu'un, notre première mission était toujours de repérer les toilettes quand nous ne savions pas où elles se situaient, puis nous nous arrangions pour que David soit assis à la place qui y conduisait le plus rapidement possible.
Nous n'avons pas fait exception à cette petite habitude ce soir-là...
Heureusement, David s'écoute toujours et mange donc en quantités plus que raisonnable, et tout se passe bien.

Olivier est médecin spécialiste et adore, durant ses rares moments de temps libres, s'adonner aux joies de la cuisine. Il cuisine divinement bien !
Quelle n'est pas ma surprise lorsque, au moment de mettre ma première cuillerée de soupe de potiron en bouche, il nous demande :
"- Et quelle est le nom exact de la tumeur retirée ?"

Je n'ai absolument pas prémédité cette question, et je vous promets que j'étais à deux doigts de m'étouffer avec ma soupe... Comme à l'accoutumée, je ne laisse rien paraître.
Fidèle à ce que j'ai secrètement mis en place en moi depuis début septembre, je lui réponds calmement :
"- Oh, tu sais Olivier, moi et ces noms barbares... je n'arriverai jamais à les retenir... Désolée, mais je ne me souviens pas."
Mon fardeau de la maladie de David est d'autant plus lourd à porter que je ne peux en parler à quiconque... Par respect pour mon mari, j'ai, au mois de septembre, pris le lourd engagement de garder cet énorme secret pour moi et rien que moi. 
En effet, il est pour moi impensable de discuter de la nature exacte de sa tumeur, tout comme de son pronostic vital à qui que ce soit, alors que lui même ne le connait pas... J'en ai pris l'engagement personnel, et je m'y tiendrai jusqu'au bout.
Lorsque vers la fin de sa vie, j'ai enfin dévoilé mon secret à des personnes proches de mon mari, parce qu'à un moment donné il a bien fallu le faire, leur réaction m'a prouvé que mon choix de ne jamais rien dire à personne était le bon... : dans les jours qui ont suivi mon "aveu", le téléphone s'est mis à sonner et des mails sont tombés avec des "oh ma pauvre..."...
Comme si j'avais besoin de ça !

A ce moment, je me suis félicitée de mon choix de me taire, car visiblement si j'avais parlé, le respect vis à vis de mon mari n'aurait pas été à la hauteur de ce que j'exigeais pour lui. De plus, mon mal être et ma gêne vis-à-vis de lui auraient été très profonds.
Heureusement, le nombre de fois où on m'a posé une question aussi précise sur le mal qui ronge mon mari n'a été que de deux... Tout à fait gérable.
J'en profite pour m'excuser auprès d'Olivier pour mon petit, tout petit mensonge. Mais il est quelqu'un de très intelligent, et je sais qu'il comprendra. D'ailleurs, je suis intimement persuadée qu'il avait déjà compris ce soir-là...

Jeudi 18 janvier 2013
Aujourd'hui, nous fêtons l'anniversaire de David. Nous avons invité toute la famille de manière à passer un bon moment. Je me doute de manière quasi-certaine que ce 46ème anniversaire est son dernier, mais j'arrive néanmoins à faire abstraction de la situation catastrophique et à profiter pleinement du moment présent.

Le dernier anniversaire de David

Lundi 04 février 2013

La prise de sang de David était bonne. Il commence donc une nouvelle cure de Témodal, mais celle-ci sera doublée.

Samedi 16 février 2013

Ce matin nous avons rendez vous avec le Dr Schnitt pour tenter de récupérer le droit de conduire.

Si un jour vous deviez être confronté à un cas similaire - ce que je ne vous souhaite pas du tout -, sachez qu'il faut dans un premier temps prendre contact avec la préfecture, ce que j'ai fait par mail. Celle-ci vous répond en joignant la liste des médecins qui siègent à la commission des permis de conduire. On en choisit un avec lequel on prend rendez vous.
Nous nous rendons donc à son cabinet. Celui-ci fait passer quelques petits tests neurologiques à David. Après, il nous dit que les tests sont bons, mais que ça l'embête de donner un accord pour conduire car nous ne connaissons pas le pronostic final dans ce cas de pathologie. Et là, je ne peux m'empêcher de répondre :
"- Mais dans ce cas-là, à quoi sert cette commission, puisque vous n'osez prendre aucun risque ? Personne n'est à l'abri d'une récidive, que ce soit pour un cancer, une rupture d'anévrisme, une crise cardiaque... D'ailleurs qui vous dit que vous n'allez pas faire un AVC tout à l'heure en rentrant chez vous ??? À ce compte, tout le monde devient potentiellement dangereux..."
"- Bon d'accord, je ne bloque pas la situation. Dans ce cas, je souhaite avoir un deuxième avis." - nous répond-il.
Nous acceptons tout de suite. Il nous donne les coordonnées d'un confrère Professeur neurologue qui exerce à l'hôpital de Hautepierre et qui siège aussi à la commission des permis de conduire. 
"- Si celui-ci vous donne son aval, c'est bon, je vous signerai votre autorisation". Nous promet-il.

Nous sommes sortis de la consultation.
Intérieurement, j'étais comme une lionne en cage, prête à sauter sur ma proie et à la déchiqueter !!! J'avais sorti mes armes de combat... Je ne supporte pas ce genre d'injustice, et j'étais bien décidée à ne pas nous laisser marcher dessus.

David ne disait trop rien, mais avait plaisir à me voir me démener de la sorte ! Depuis que le diagnostic de sa maladie avait été posé, il parlait beaucoup moins qu'autrefois... Même s'il me disait être très confiant, il était devenu très songeur et ne se dévoilait que peu sur ses craintes et ses peurs. Les fois où il le faisait, il terminait en disant : "- De toute façon, moi, je me bats pour gagner", ou encore "- Mourir ?, moi ?, jamais !"

Lundi 25 février 2013

J'appelle l'hôpital de Hautepierre pour prendre le rendez vous chez ce Professeur neurologue...
- "Je peux vous proposer un rendez-vous le 23 novembre" me dit gentiment sa secrétaire...
Et, je ne peux m'empêcher de rétorquer :
- "De quelle année ???"
Je l'entends qui éclate de rire. Évidemment, elle comprend l'absurdité de sa proposition, mais elle n'a malheureusement pas d'autres possibilités.

Je suis tellement déçue. J'avais vraiment envie d'obtenir cette permission pour David pour qu'il puisse un peu vadrouiller cet été... L'hiver a été long, il en a assez de faire ses promenades de 1h30 dans Blaesheim. Il a tout vu, connaît tout par cœur !!!
La secrétaire le constate et m'interroge un peu plus sur les raisons de notre demande de rendez vous.
Après avoir entendu mes explications, elle me dit :
- "Mais ce n'est pas du tout un soucis ! En fait, ils sont deux Professeurs neurologues à siéger dans cette commission, et le deuxième se trouve à Sélestat. Je suis certaine qu'il aura des possibilités de rendez-vous plus tôt."
- "Merci, merci beaucoup, je l'appelle de suite !!!"

Effectivement, les délais sont bien moins longs. On me propose un rendez vous pour le lendemain matin !
Je me permets de refuser, en expliquant qu'une IRM est prévue le 08 mars, et qu'il serait peut-être judicieux d'attendre les résultats qui nous seront communiqués le 12 mars, pour que le Professeur puisse avoir tous les éléments en main.
Le rendez-vous est donc pris pour le 13 mars.

Lundi 04 mars 2013

La prise de sang de David était bonne, mais les indices commencent à baisser un peu.
David commence donc une nouvelle cure de Témodal, mais celle-ci sera presque triplée. 
Parallèlement, le Dr Tobago nous a donné une nouvelle panoplie de grains à prendre à des moments hyper précis. Nous avons aussi rajouté des gouttes et des grains à prendre à partir de 10 jours avant la prise de sang mensuelle qui devraient faire remonter les plaquettes, et les globules rouges et blancs, pour ainsi avoir une prise de sang correcte...

Le pauvre David se voit aussi contraint et forcé par son épouse, d'adopter un régime alimentaire spécifique : boudin noir, foie de veau, lentilles...

Vendredi 08 mars 2013

C'est le jour de mon anniversaire, mais c'est surtout le jour de l'IRM  de contrôle de David... Peut-être lui porterai-je chance ? J'ai comme un gros doute ! - La chance est rarement avec moi (Tout ce que j'ai réussi à gagner dans ma vie est un scoubidou Supermut, quand j'avais 10 ans !). Nous croisons fort les doigts, et espérons, toujours et encore.
Le soir même, nous fêtons mon anniversaire avec ma famille, là encore, une forte appréhension de dernier se fait ressentir en moi...

Mardi 12 mars 2013

Nous avons rendez-vous avec le Professeur Pâques pour le résultat de l'IRM passée vendredi dernier.

En rentrant dans la salle de consultation, j'aperçois sur l'écran deux images de cerveau. Sur les deux, je distingues des tâches blanches fluorescentes, mises en évidence grâce à l'injection d'un produit dit "de contraste"... Oh oh, ce n'est pas bon signe...

Il commence par poser une longue série de questions à David. Il m'en pose aussi beaucoup. En effet, le conjoint joue un rôle très important dans la détection de la récidive, car c'est lui qui peut constater un changement de comportement ou autre.

Pendant qu'il interroge David, je rentre dans une réflexion qui m'amène à la conclusion que quelque chose a été trouvé sur l'image, sinon, il ne "creuserait" pas de cette manière...
Au vu des réponses données par David, le Professeur semble satisfait. 

Il nous explique alors que, pour pouvoir interpréter les images, il avait besoin de précisions venant de nous.
L'image montre une légère évolution de la tumeur initiale. Cependant, cette évolution n'est pas forcément négative. En effet, il arrive, dans environ 40% des cas, que la tumeur continue de croître un tout petit peu pendant le traitement pour après décroître pendant plusieurs mois. On appelle cela une "pseudo-progression". 
Dans la mesure où David n'a aucun symptôme de récidive, le Professeur est quasi certain que nous sommes dans ce cas de figure.
Il nous prescrit une nouvelle IRM pour début juin.

Mercredi 13 mars 2013

Je prends ma matinée pour conduire David chez le Dr Brain à Sélestat, le neurologue qui siège à la commission des permis de conduire.
Nous patientons un peu en salle d'attente avant qu'il vienne nous chercher.

Quand notre tour arrive, nous prenons place dans son cabinet. Nous lui expliquons le pourquoi de notre visite et lui remettons le compte-rendu de l'IRM reçu la veille de la part du Pr Pâques.
Il le lit attentivement tout en caressant sa barbe. Je l'observe à l'affût d'une réaction dans ses yeux, mais rien ne transparaît.
Le terme de "pseudo-progression" ne semble pas l'effrayer...

Après lecture et tout en continuant à trifouiller dans sa barbe, il nous annonce qu'il va faire faire des petits exercices à David pour mesurer son niveau neurologique. Il nous précise aussi qu'il est tout à fait favorable à ce que David conduise un véhicule léger si les tests sont bons. En revanche pour ce qu'il en est du permis des transports en commun, nous verrons ça plus tard, car pour l'instant, il n'est absolument pas question que David retravaille.

Les tests consistaient en de la gymnastique des yeux, des jeux de reflex, tenir debout sur une seule jambe (vous savez, cette pose que prennent les gens qui ont trop bu, pour se rassurer qu'ils peuvent prendre le volant !), marcher en tendant les bras et en fermant les yeux, etc...
Le bouquet final a été un électroencéphalogramme de trois quarts d'heure, afin de vérifier que David n'a jamais fait de crises d'épilepsie. En effet, il arrive que des personnes en fassent sans même qu'elles, ou leur entourage, ne le remarquent (elles ne durent alors que quelque secondes).

Il nous annonce son verdict avec un grand sourire : "- Je vous donne votre autorisation de conduire pour 6 mois. Nous nous reverrons d'ici là pour vous la prolonger".

Je vous laisse imaginer notre joie !!!

"Autofahren ist so schön, fidi fidi rulala,
Wir sagen jetzt auf Wiedersehn, fidi fidi rulala,
Wir fahren durch die weite Welt, fidi fidi rulala,
Wir sehen Berg und Walt und Feld, fidi fidi rulala".

Malheureusement, David n'aura pas l'occasion d'utiliser son nouveau permis...

Lundi 18 mars 2013

Pierre, 6 ans, un petit cousin de la famille, est décédé cette nuit à l'hôpital de Hautepierre. Son enterrement aura lieu vendredi après-midi.

Samedi 23 mars 2013

Nous voilà de retour chez le Dr Schnitt.
Vous vous souvenez, ce médecin qui ne voulait pas, dans un premier temps, prendre le risque de donner à David la permission de conduire...
Et bien une fois dans son cabinet, je lui dis que le Dr Brain a signé l'autorisation, et qu'il ne serait donc pas seul à aller en prison !!!
Sur le ton de l'humour, ça nous fait d'ailleurs bien rire tous les trois.
Il fallait que je la place celle-là, non mais, pour qui se prend-il ???
Samedi 30 mars 2013
Samedi de Pâques.
Cette après-midi, nous fêtons Pâques avec certains de nos amis.

Comme d'habitude depuis le mois d'août, je profite de chaque occasion pour célébrer les fêtes, à leur juste valeur, comme si c'était les dernières... J'invite, je cuisine, je pâtisse, nous rions, nous profitons, cela nous change les idées, et j'espère toujours que David apprécie ces moments conviviaux et y prend plaisir.

En fait, c'est une méthode qui devrait être un art de vivre, mais malheureusement, si peu de personnes l'appliquent.
Je préfère administrer ce type de traitement palliatif à David, en plus de tous les autres !
Je sais qu'il est condamné, aussi, je me dis que personne ne pourra rien changer à ce que notre destin nous réserve de pire. Alors, pourquoi ne pas essayer de ne profiter que des meilleurs moments que la vie peut encore nous offrir.
Evidemment, il y a des jours, où cela n'est pas possible, car l'état physique de David ne lui permet de faire grand chose, hormis se reposer. Cependant, les jours où ça va, on fonce !, et tant pis pour la raison !!!
Le lapin a déposé une superbe charrette garnie dans notre jardin !
Une fois de plus, il s'est montré extrêmement généreux !
Dimanche 31 mars 2013

Dimanche de Pâques.
Nous continuons sur notre si bon chemin, et allons fêter le dimanche de Pâques chez ma Marraine et mon Parrain. Dommage qu'il fasse si froid, mais bon, nous sortons à peine de l'hiver...

 Marianne et son Papa d'Amour

Le lapin de Pâques a rapporté beaucoup de choses !!!

Lundi 1er avril 2013

Lundi de Pâques.
La dernière prise de sang de David a été très mauvaise. Le traitement quasi triplé a été trop fort pour lui. Le Dr Tobago essaie de le rebooster pour que le traitement puisse être readministré le plus vite possible.

Nous continuons aussi le régime alimentaire personnel... Il doit me détester quand il me voit cuire ce morceau de foie dans la poêle... Il ne dit rien et mange en forçant sur le ketchup, mais je vois bien qu'il préférerait autre chose !!!

Toutefois, aujourd'hui, c'est son jour de chance, puisque nous avons été invités chez son sœur Sophie et notre beau-frère Laurent pour le repas de midi. Enfin, David va pouvoir manger des mets bien plus appétissants !!!

Maël et Titouan, les deux cousins de Marianne
J'en profite pour remercier toutes ces personnes qui ont su "jouer le jeu" et nous aider à passer de bons moments en famille.
En effet, il n'était pas possible pour moi de toujours inviter du monde. J'aurais souhaité que nous nous réunissions d'avantage chez nous, mais entre mon travail à plein temps, David malade, Marianne si petite, et toutes les corvées liées à la maison, il y a des fois où j'étais totalement dépassée et bien trop fatiguée.

De plus, pour ne rien vous cacher, nous aimions beaucoup nous retrouver juste tous les 3. Ces moments à nous étaient vraiment privilégiés et magiques.

Dimanche 07 avril 2013

Nous partons en excursion à La Bresse, pour faire de la Schlitte Mountain ! Waouhhh !!! C'est super chouette ! Nous nous amusons vraiment bien.

Un coup, c'est David qui descend avec Marianne, un autre coup, c'est moi. Elle rit au éclats. Avec le vent et le froid, elle a les larmes qui coulent tout le temps de notre activité, mais qu'importe, on se marre et c'est le principal !

Descente en Schlitte Mountain
Une fois les billets épuisés, nous finissons par un peu de luge avec le super scooter des neiges que nous avons offert à Marianne.

Le super scooter des neiges de Marianne !
Jeudi 11 avril 2013

David rencontre à nouveau quelques soucis depuis aujourd'hui : il vomit un peu.
Et dire qu'il y a 4 jours, il faisait de la luge à vive allure, et tout allait bien... Je n'y comprends rien.

Vendredi 12 avril 2013

Les vomissements s'intensifient...
"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être
changé, et le courage de changer ce qui peut l'être,
mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre."
Marc Aurèle

Samedi 13 avril 2013

Les vomissements de David se sont maintenant produits au réveil...
Il est très fatigué, et a toujours la tête qui tourne lorsqu'il change rapidement de position ou lorsqu'il passe de la position assise à couchée, ou le contraire...

Avec son aval, j'ai appelé le centre Paul Strauss. En effet, nous avions convenu avec le Pr Pâques, qu'au moindre doute de symptômes, nous le contacterions.
Malheureusement, le samedi, c'est chocolat ! Personne ne travaille...

Je réussi à avoir l'interne de garde.

Je lui explique le problème, il sort le dossier de David et dit que l'idéal serait de faire une imagerie (IRM), mais qu'aujourd'hui, seul le CHRU de Hautepierre est en mesure de pratiquer l'examen. Il me conseille donc d'appeler les urgences. Ce que je fais.


Là-bas, on me fait comprendre que l'IRM ne sera sans doute pas réalisée, car l'examen est compliqué, et les créneaux surchargés...

Avec David, nous décidons alors de passer le week-end à la maison et de nous débrouiller par nous-même, en nous fiant à notre expérience acquise dans les mois passés. Je lui fais donc prendre des corticoïdes, qu'il me restait du mois d'août dernier, pour réduire la pression intra-crânienne, et donc limiter, voire stopper les vomissements, et essayer d'éviter une attente interminable aux urgences de Hautepierre.

Nous adoptons la même posologie que celle administrée à l'hôpital 8 mois plus tôt, et croisons les doigts en espérant que tout ira bien d'ici lundi matin.
Le reste de la journée, je le passe à mettre la maison en bon état, et à m'occuper de mes 2 chéris. David se repose presque tout le temps.

Même désespérés, nous continuons à trouver la force de nous amuser un peu !

Dimanche 14 avril 2013

Ce matin, grand nettoyage de la terrasse et du salon de jardin.
À peine la chaise longue asticotée, voilà David qui s'y allonge pour lézarder au soleil.
Son état ne s'est pas empiré depuis hier matin... Merci les corticoïdes, qui ont réussi à stopper les vomissements. Par-contre les douleurs à la tête sont toujours présents dès que David la bouge légèrement.


Il fait très beau. À 17h, nous décidons d'aller nous promener en New Beetle.
Nous partons donc décapotés pour le plus grand bonheur de Marianne, qui rit aux éclats.
Au retour, arrêt chez Old Pizza ; puis nous rentrons avec la sensation d'avoir profité d'un bon week-end, avec la satisfaction de ne pas l'avoir passé dans les couloirs du CHRU, confinés entre les urgences qui n'en sont pas et les cas plus sérieux.

Lundi 15 avril 2013

7h30 j'appelle le centre Paul Strauss et demande à parler a l'interne de garde. Je lui explique tout ce qui s'est passé ce week-end. Il me répond spontanément :
"- Laissez-moi le temps d'organiser son hospitalisation, et je vous rappelle". 

Dix minutes plus tard, le téléphone sonne.
"- C'est bon, vous pouvez venir dans la matinée".

David est donc admis au centre. Il est immédiatement placé sous perfusion de Solumédrol et de Mannitol pour réduire l'oedème cérébral. Il se sent rapidement mieux, du moins les vertiges qu'il ressent dès qu'il bouge la tête de deux centimètres ont diminué.
Nous attendons un créneau pour passer une Irm.

Encore une semaine difficile (*) qui s'annonce : aujourd'hui, j'ai pris des heures de récupération pour rester avec David, mais demain, je vais devoir retourner au travail.
En sortant à 18h, j'irai rendre visite à David. Pendant ce temps, ma mère récupérera Marianne chez sa Tatie et la fera dîner. A 20h, je quitterai l'hôpital pour récupérer Marianne, puis nous rentrerons à la maison pour faire la toilette et se coucher pas trop tard, car le lendemain, il y a école.

(*) Quand j'emploie le mot "difficile", c'est dans le sens où il m'est pénible d'être au travail, et de savoir David à l'hôpital. Il m'est pénible de ne pas pouvoir m'occuper de ma fille convenablement et de devoir la parachuter à gauche, à droite, en attendant que je sois enfin disponible pour prendre la relève. Je sens très bien, le soir, que nous n'avons pas eu notre quota de temps passé ensemble, et cela me fait vraiment souffrir. Je lui explique ce qu'il se passe, et même si elle est gentille et ne s'en plaint pas, elle n'a même pas encore 4 ans...

Mercredi 17 avril 2013

Ouf ! Le créneau tant attendu finit par se libérer ce jour. Malheureusement, l'IRM étant en manutention, David passera un scanner. Cette imagerie est moins précise, mais c'est mieux que rien !!!
Résultat Jeudi.

Jeudi 18 avril 2013
J'arrive à "coincer" un interne, pour lui demander ce qu'il en est de ce scanner passé la veille. Il me répond simplement qu'il ne peut pas encore nous en parler, car le dossier sera traité en commission le soir même à Hautepierre.
Sans le savoir, il vient de nous donner la réponse que j'attends et dont je me doutais : si le dossier de David doit passer en commission, ça veut tout simplement dire qu'il y a récidive et qu'il va falloir discuter du nouveau protocole à mettre en place, à savoir, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, tout ou rien ? Et oui, dans la maladie, le pire est toujours possible.
Jusqu'à cette minute, j'avais espéré. Est-il possible qu'après avoir tant subi et tant surmonté, le couperet s'abatte sauvagement ?

Bonne nouvelle, David rentre à la maison demain après-midi.

Vendredi 19 avril 2013

Je quitte le travail à midi et me rends à l'hôpital... Il faut impérativement que je parvienne à parler au médecin.
J'arrive à 12h30 et me rends directement à l'infirmerie pour faire savoir aux soignants que je suis là, et que je souhaite que le Dr. Jolitier (oncolgue) nous rejoigne dans la chambre de David, car j'ai un certain nombre de questions à lui poser. Je retourne dans la chambre de David ; il est entrain de terminer son repas. Je sens mon estomac et mes intestins noués. J'ai tellement peur de ce que nous nous apprêtons à entendre...
Les minutes défilent et personne ne vient. Pour passer le temps et essayer de m'occuper l'esprit, je commence à rassembler les affaires de David.
Vers 14h, le Dr. Jolitier arrive enfin, et nous annonce que la tumeur a effectivement à nouveau grandi. Elle est située à quelques millimètres près au même endroit que celle du mois d'août.


Malheureusement, dans le cerveau, chaque millimètre a son importance et peut faire basculer une situation. Je lui pose la question :
"- Le Dr. Cordo peut-il réopérer ?" 
"- Le cas a été étudié en commission avec les neurochirurgiens et neuro-oncolgues hier soir, et malheureusement, non, cet emplacement ne permet plus d'opérer, mais nous allons passer à la 2ème phase de chimiothérapie, à savoir une chimio concomitante Avastin et Irinotécan, qui, utilisés ensemble, peuvent donner de bons résultats".
Quand on dit "peuvent donner de bons résultats", il faut comprendre : peut allonger la survie de quelques semaines...

Après ce petit entretien, armés de zéro médicaments à prendre, nous quittons le centre Paul Strauss pour regagner le "plus beau village du monde" (dixit David). Je suis en vacances toute la semaine prochaine, et nous comptons bien passer de bons moments en famille...
Je sais maintenant que les jeux sont faits. Tant que la récidive ne faisait pas parler d'elle, je restais assez positive, mais maintenant qu'elle est apparue, je sais ce que le destin nous a réservé.
 
Je m'inquiète par-rapport au comportement positif, que je me dois de tenir devant mon mari. Il va décliner, et va forcement s'en rendre compte... Le plus tard possible, j'espère. Mais s'il sait la vérité, il va se laisser couler tout de suite. Je sais que ça va être très dur. Il me faudra encore mentir, à lui, à tout le monde. Ca ne va pas être facile. 
J'entre dans une nouvelle forme d'existence qui, à la fois, m'éloigne et me rapproche de David.
Elle m'éloigne en ce que, pour la première fois que nous nous connaissons, il y a entre nous le mensonge.
Elle m'en rapproche parce qu'il n'en dépend plus que de moi, qu'il assume, dans la sérénité, les derniers mois de sa vie et marche vers l'inéluctable à travers des instants de "bonheur" tranquille.

Mardi 23 avril 2013

Ce matin, je dépose David au Centre Paul Strauss, pour qu'il y subisse une petite opération sous anesthésie locale, qui consiste à lui poser une chambre implantable percutanée (C.I.P.), qui aura pour vocation de servir à injecter les chimiothérapies et autres traitements. De cette manière, les médicaments passeront directement dans le sang, sans passer par l'estomac.
Le C.I.P. est un boîtier que l'on place sous la peau, à hauteur du sternum, et qui est connecté en permanence à une grosse veine. Un gripper permet de loger l'aiguille des injections, non plus dans la chair du malade, mais dans cette chambre, le débit des liquides étant réglé grâce à une pompe.

Je suis censée récupérer David à midi.
A 11h00, mon portable sonne. Je me retrouve en ligne avec l'infirmière du service dans lequel se trouve David, et qui me demande de lui ramener des affaires pour passer une nuit, car ils auraient eu un petit souci lors de l'intervention, et souhaiteraient le garder en observation...
Je prépare le sac, et fonce à Strauss.
Mais que s'est-il donc passé ? Lors de l'intervention, le chirurgien a réussi à sectionner la carotide de David... Et oui, le truc le plus improbable, qui n'arrive jamais à personne, arrive à David. Quand je dis que mon mari n'a pas de chance et que la vie ne nous épargne en rien...
J'enrage ! A quoi bon tout ça ? Pour quelles perspectives inaccessibles... ?
D'un autre côté, peut-on y échapper ? La Faculté fait son métier : maintenir en vie le plus longtemps possible en dépit des échéances programmées.
Mercredi 24 avril 2013

Les vomissements sont à nouveau de retour... Forcement, David avait été placé sous Mannitol à son arrivée à l'hôpital la semaine dernière, ce qui avait pour but de réduire l'oedème cérébral, et par la même occasion les vomissements, mais étant donné qu'il n'était plus traité particulièrement depuis, il était tout à fait logique que les vomissements réapparaissent.

Jeudi 25 - Samedi 27 avril 2013

Les vomissements s'intensifient et épuisent David.
Malheureusement, les différents médicaments anti-vomitifs ne fonctionnent pas du tout.

Samedi 27 avril 2013

Cette nuit, ma Mamie Marthe est décédée. A presque 90 ans, on pourra dire qu'elle aura eu une belle vie.
Une vie "normale" (ne voyez aucune allusion à notre Président "normal"... Désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher !) avec des hauts et des bas.
Après une enfance heureuse à Blaesheim, elle est partie dans un camp de travailleurs pendant la 2ème guerre mondiale.
A son retour, elle s'est mariée avec mon grand-père Alfred (décédé en 1981). Ensemble, ils ont eu deux jolies filles, puis deux très jolies petites-filles et trois magnifiques arrières petits-enfants !!! 
Depuis plusieurs semaines elle nous faisait des frayeurs, mais à chaque fois, elle reprenait des forces.

A 37 ans, j'estime avoir déjà beaucoup d'expérience de la vie et de la mort, surtout comparé à des personnes de 70 ans qui n'ont jamais eu le moindre décès de personnes de moins de 80 ans dans leurs familles...
Quand je vois l'état de David à 46 ans, je me dis que ma grand-mère a eu beaucoup de chance d'arriver à ce bel âge.

Ce soir, nous étions censées sortir entre filles pour marquer le coup pour l'adieu jeune fille de ma cousine, qui se marie samedi prochain. Il va de soi, que vues les circonstances, nous ne ferons rien.
Je dois avouer, que j'étais partie pour décliner l'invitation, car psychologiquement, je suis au bout du rouleau.

En effet, il devient plus qu'éprouvant pour moi de toujours devoir changer de personnage : dans mon quotidien, je suis moi, une jeune femme et jeune maman, qui s'apprête à vivre une terrible épreuve, une des pire que l'on puisse imaginer, et d'un autre côté, je joue le jeu de la fille sympa, en m'efforçant de faire plaisir à tout le monde, en participant au maximum aux festivités et manifestations de toutes sortes, comme si de rien n'était.
Mais, je peux vous dire que ça me coûte moralement... Par moment, j'ai l'impression de vivre dans un film d'horreur...
 
Ma Maman et ma Mamie

Dimanche 28 avril 2013
Maintenant, c'est moi qui ne vais pas bien... J'ai la gastro et je suis lessivée. J'essaie tant bien que mal de ne pas la transmettre.
Ce n'est pas facile de s'occuper de David et de Marianne en étant épuisée comme je le suis et sans leur refiler le virus...

Lundi 29 avril 2013

L'état de David ne cessant d'empirer, je recontacte le centre Paul Strauss et nous décidons d'une nouvelle hospitalisation le matin même.
Avant de partir pour le centre, je vais faire un petit tour chez ma généraliste qui me porte malade pour 2 jours, car entre ma gastro, et l'état complètement dégradé de David, je n'arrive plus à suivre.
David n'arrive plus à garder aucun de ses repas. Les parcours en voiture sont éprouvants pour lui, car les céphalées et vomissements s'intensifient au moment des transports.

Nous arrivons au centre Paul Strauss. David est tout de suite pris en charge.

En début d'après-midi, on lui branche une petite poche de Solumédrol et 500 cc de Mannitol sur quatre heures.
David récupère à vue d'oeil. Ce cocktail est vraiment celui qu'il lui faut. Je suis persuadée de son efficacité en terme de soulagement.

Après ces injections, je rappelle au personnel qu'il était prévu que la première nouvelle chimiothérapie soit administrée le lendemain... "- pourquoi ne pas la lui donner aujourd'hui ?" suggérerais-je à demi-mots...
L'infirmier trouve cette idée bonne et part la soumettre à l'oncologue, qui lui donne son aval.

Encore une petite analyse d'urines pour vérifier la présence ou pas de protéines, et voilà David rebranché pour sa première séance de chimiothérapie.
David va rester au centre quelques jours, le temps d'être "remis sur pieds".

Ce soir, je rentre de l'hôpital satisfaite de notre combat du jour.
Dans la nuit de lundi à mardi, c'est Marianne qui développe la gastro... Décidément...

Mardi 30 avril 2013

Cette après-midi, nous enterrons ma Mamie.
Je ne suis pas encore guérie, et je me sens toute "flagada".
Exceptionnellement, je vais voir David le matin, de manière à être de retour dans les temps pour me rendre au culte.

A 13h45, toute ma famille est réunie devant l'Eglise, le cercueil arrive et nous l'accompagnons devant l'autel.
Je ne sais pas quoi penser, ni quoi faire.
Avec ce que je vis 24 heures sur 24 à la maison avec David, je me rends compte que je ne suis pas du tout dans le coup de cet enterrement.
Je viens de perdre ma grand-mère, et je n'en ai pas réellement conscience.
Je me retrouve assise sur le 1er banc de notre Eglise, et je me demande comment je suis arrivée là.

Mon corps fonctionne comme un robot, dans lequel les sentiments ont du mal à trouver leur place. Seul le combat compte. Depuis 8 mois, je suis programmée ainsi... Se battre encore et encore, il n'y a pas de place, pas de temps pour autre chose.
Aussi, je m'en veux, car je n'arrive pas à offrir à ma grand-mère la tristesse que je lui dois. J'ai l'impression qu'elle m'est étrangère. Je n'arrête pas de tout ramener à David. C'est lui que je vois sans cesse, c'est à lui que je pense continuellement.

A la fin du culte, je suis le mouvement. Nous grimpons la colline pour nous rendre au cimetière. Tel un robot programmé pour accomplir sa tâche, je fais ce que j'ai à faire.
Après le verre de l'amitié pris dans un restaurant du village, je récupère Marianne et nous rentrons à la maison.

Enfin, je peux à nouveau m'adonner à ce que je sais faire de mieux à cette période de ma vie : m'occuper de ma fille et de mon mari, que je ne tarde pas à appeler à l'hôpital.

Jeudi 02 mai 2013

Je rentre chaque soir, à la maison, un peu plus abattue que la veille. Mais pour autant, je ne désarme pas. Tout essayer !... Tout essayer !
Par-rapport à notre entourage, je fais de mon mieux pour faire passer ma confiance et mon bonheur de le voir émerger alors qu'aucune amélioration ne se dessine, ni ne peut se dessiner, en dépit des efforts qu'il fait lui-même pour accueillir sereinement ses visiteurs.
Je garde de cette période un souvenir horrifié.

Vendredi 03 mai 2013
Je prends libre cette après-midi pour ramener David à la maison.
Je profite de ce passage pour tirer un coup de chapeau à ma hiérarchie, qui a toujours fait tout ce qu'elle pouvait pour m'arranger. Evidemment, je n'ai pas choisi ce que je vis, mais malgré cela, elle aurait pu me mettre des bâtons dans les roues, et me créer des difficultés. Cela n'a jamais été le cas, bien au contraire, et je l'en remercie.
J'arrive à l'hôpital alors que David termine son repas de midi.
Je m'annonce auprès des infirmières, et leur fais part de mon souhait de m'entretenir avec le Dr Berry, chef de service, au sujet du retour à domicile de mon mari.
En effet, avec beaucoup de bonheur, je ramène David à la maison. Il sera hospitalisé à domicile (HAD), mais je ne sais pas vraiment tout ce que cela implique... C'est pour cette raison que j'ai demandé à avoir quelques explications, et des réponses à mes questions.

Je commence à préparer les affaires de David, lorsque le Dr Berry franchit la porte.
Je la salue avec un large sourire, que je ne tarde pas à regretter.
"- Ah enfin vous êtes là, je ne vous ai pas du tout vue cette semaine ! Il va falloir vous rendre beaucoup plus disponible pour votre mari !" me lance-t-elle.
"- Pardon ?" lui dis-je indignée, avant de reprendre :
"- J'étais là lundi toute la journée à lutter pour ne pas m'endormir sur le fauteuil car lessivée par ma gastro, mardi matin puis j'ai enterré ma grand-mère l'après midi, mercredi toute la journée, jeudi soir après mon travail, et vous me dites que je n'étais jamais là ? Sachant que j'ai en plus une petite fille de même pas 4 ans dont il faut aussi que je m'occupe un minimum, à part me dédoubler, je ne vois pas comment je pourrais en faire encore plus. Jusqu'à présent, les médecins et personnels soignants avaient plutôt tendance à me conseiller de faire attention à moi, de m'épargner un peu plus pour ne pas craquer et tenir sur la longueur, et vous, vous  prétendez que je n'en fais pas assez, alors que vous ne me connaissez même pas !"

Après quoi, je la vois toute sage dans ses souliers...
Elle se risque quand même à rajouter :
"- Vous savez, vous devriez songer à vous arrêter de travailler."
"- Ah oui, et de quoi allons-nous vivre ? Que nous suggérez-vous ? Si vous avez une super idée, moi je suis preneuse. Vous savez, mon mari ne travaille plus depuis 9 mois, et je constate que son salaire baisse, mais les charges ménagères ne baissent pas. Heureusement que nous avons mon salaire qui permet de compenser. Avec tous les problèmes de santé auxquels nous devons faire face, je refuse que nous ayons encore en plus des soucis d'argent."

Elle finit par me dire que nous devrions installer un lit médicalisé à domicile. Là, enfin, je suis de son avis. Malheureusement, jusqu'à présent, David a toujours refusé cette option. Je vais essayer de le "travailler" pour qu'il se fasse à l'idée que ce type de lit lui permettrait d'être installé plus confortablement, et que ce n'est en rien humiliant.
Nous en discuterons tranquillement à la maison en tête à tête.

Je renonce à lui poser les questions que j'avais prévues. J'ai n'ai plus rien à dire à cette femme. Je me débrouillerai toute seule, je sais faire, j'en ai pris l'habitude.
Elle quitte la chambre, et je m'effondre sur ma chaise. Jamais mon dévouement à mon mari n'a été insulté. Je suis sonnée de ce que je viens d'entendre.

Pendant un court instant, je me demande si ce qu'elle a affirmé ne serait pas vrai ? Peut-être que c'est moi qui ne vois pas clair, et qui m'imagine me décarcasser, alors que je ne suis pas à la hauteur ? Mais non, ce n'est pas possible, comment pourrais-je en faire encore plus ?

J'ai le moral dans les chaussettes, et David fait de son mieux pour me rassurer... Le pauvre, il a assisté à cette conversation honteuse...

Allez, je ne suis pas du genre à me laisser abattre. Cette femme me rencontre aujourd'hui pour la première fois, et se permet de me juger gratuitement. Qu'importe ! Je respire bien fort et décide d'essayer d'oublier.
Le plus important à cet instant, est que je rentre avec David, et cela me comble.
D'ailleurs à ce propos, il va falloir qu'on se presse un peu pour rentrer chez nous, car nous allons avoir une livraison de médicaments de la part de la pharmacie de l'HAD.

Nous regagnons donc le plus beau village du monde.
A peine avons-nous franchi la porte d'entrée que notre livraison arrive. Quatre grosses caisses de toutes sortes de médicaments et matériel de soin. Il va falloir que l'on organise tout ça.
Nous décidons de transformer la table de notre salle à manger en pharmacie. Cette pièce sera dorénavant réservée aux soignants, de manière à ce qu'ils aient leurs repères chez nous.
S'en suivent les visites des infirmiers de chez HAD, et de nos infirmiers libéraux, qui ensemble, étudient les instructions laissées par le centre Strauss. Dans la mesure où je suis au courant de tous les protocoles, je participe à cette passation, et je me sens à nouveau utile, malgré la pseudo perte de confiance que m'a infligée le Dr Berry dans l'après-midi.
 
Samedi 04 mai 2013
C'est le grand jour pour ma cousine Sandrine qui épouse Nicolas.
Sandrine et Nicolas

Je suis vraiment très heureuse pour eux, mais avec David qui vient de rentrer et qui est maintenant en HAD, tout ce va-et-vient dans la maison avec les infirmiers qui viennent, qui partent... etc..., je suis un peu déboussolée.

Dans la matinée, nous réfléchissons avec David à comment élaborer le meilleur plan pour qu'il puisse profiter de ce mariage, tout en jonglant avec des phases de repos.
Depuis que David a été opéré en août 2012, il a toujours eu besoin d'énormément de repos, et encore plus depuis sa récidive.
Ses siestes occupent la majeure partie du temps : environ 2 heures le matin, + 4 heures l'après-midi, + entre 8 et 10 heures la nuit...
Il est aujourd'hui impératif pour lui que nous tenions compte de son rythme pour qu'il puisse profiter de ce mariage, sans être trop fatigué.
Nous avons donc décidé que David n'irait pas à la cérémonie religieuse, mais que j'irai le chercher après, pour nous rendre à l'apéritif.
Vers 19h30, nous rentrerons pour qu'il puisse dormir jusqu'à 21h30.
Puis nous retournerons à la noce pour profiter du bon repas !
Après quoi, nous verrons bien, et ferons en fonction de son état général.
Marianne, Cathy & David
 
 

Dimanche 05 mai 2013

David a tenu bon jusqu'à... 3 heures du matin. Il a épaté tout le monde !
Aujourd'hui, c'est repos total pour tous les 3 !

Trois infirmiers : Noël, Anabelle et Nicky, hautement compétents, souriants et chaleureux, se succèdent à la maison deux fois par jour pour renouveler le contenu des poches que la pharmacie nous livre une fois par semaine, changer hebdomadairement le gripper, mettre en route et régler les perfusions sur une pompe.
Dès leur arrivée, nous conférons dans la salle à manger. Je leur décris ce qu'a été, pour nous, la journée ou la nuitée.
Aux environs de 8 heures, l'infirmier branche les poches de Solumédrol et de Mannitol sur 4 heures.
A midi, David est "libéré" et peut vaquer à ses occupations.


Dimanche 02 juin 2013
Aujourd'hui, Marianne fête ses 4 ans. Si petite et déjà si peu de chance dans sa courte vie...
Avec David, nous avons décidé de lui offrir la balançoire de ses rêves, avec toboggan et tout et tout !
J'ai mis 3 soirs de 20h à 1h du matin pour monter l'engin en cachette dans le garage, mais le résultat est là, elle est super belle !
Marianne est ravie et profite bien de son nouveau joujou avec Théo.


La famille est là pour le goûter d'anniversaire que j'ai organisé.
David est assis dans un confortable fauteuil sur la terrasse. Il est physiquement présent, mais sa vivacité d'esprit a pris le large, je n'entends pas du tout le son de sa voix.
Il me fait mal au coeur,

Le soleil brille à fond, tout le monde parle, et lui est assis au milieu des invités, à l'ombre et observe sans jamais parler.
Je lui sers un morceau de gâteau juteux à l'ananas qu'il a choisi. Il peine à en manger la moitié de la part...
Au bout d'une heure, n'y tenant plus, il se lève pour aller faire sa sieste.
Lundi 03 juin 2013
Aujourd'hui, nous "fêtons" nos 7 années de mariage. Nous avons signé pour le meilleur et pour le pire... Nous avons droit au deux, et chacun dans leurs degrés les plus forts...
Nous avons beaucoup voyagé durant toutes ces années, même Marianne s'est déjà promené à New York et en Floride !
Ces voyages ont été les seules véritables bouffées d'oxygène que nous nous permettions.

En effet, dans la mesure où David a toujours travaillé dans notre maison, nous passions notre temps à économiser de l'argent pour pouvoir continuer le bricolage, et un jour le finir...
Il ne verra malheureusement jamais notre maison achevée, puisqu'à ce jour, je continue les travaux inachevés. Quel plaisir, quel challenge et quel honneur pour moi, de pouvoir finir son œuvre... Avec l'aide de mes amis "artisans", j'y mets toute ma bonne volonté et tout mon amour.
Voilà la photo de notre maison en 1993...
et...
... voilà la même maison -ci-dessous-,
20 ans plus tard, après que David l'ait entièrement restaurée avec l'aide de son père.

Je lui imposais toutefois de partir au moins une fois par an, car si nous ne nous absentions pas de la maison, David n'aurait jamais soufflé, il aurait toujours continué à travailler, encore et encore...

Je me félicite aujourd'hui d'avoir toujours insisté pour faire un long-courrier au minimum par an, sinon, mon pauvre David n'aurait pas eu grand chose de sa courte vie.
Je n'arrête pas de me dire qu'il est venu au monde pour bosser.
Le fait que nous ayons vadrouillé dans le monde, et que nous ayons pu profiter l'un de l'autre durant ces périples me console un tout petit peu...

Les pays que David a eu le loisir de visiter sont : Chine (Hong Kong et Canton), Seychelles, Thaïlande, Inde (Rajasthan en routard... le plus difficile à tous les niveaux !), Canada (Québec), Etats Unis (Californie, Louisiane, Texas, New York, Philadelphie, Washington...) et beaucoup de pays sur le territoire européen.

A compter de ce jour, je ne travaille plus qu'à 80%. L'état de David ne permet plus d'occuper mon poste à temps plein. Il a besoin de moi, et moi j'ai besoin de m'occuper de lui, et de lui donner toute mon affection pour me sentir bien, et pour cela, j'ai besoin de plus de temps.

Samedi 15 juin 2013

Anouchka et Guiseppe viennent nous rendre visite.
Nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps, et, à leur regard, je comprends à quel point David a changé.
Moi qui le vois tous les jours, je n'en ai pas pris conscience jusqu'à maintenant.
Il est vrai que depuis ce matin, tout va de travers : il n'a pas pu garder son petit-déjeuner, à midi il n'arrivait qu'à absorber quelques bouchées, qu'il a restituées quelques minutes plus tard.

Lundi 17 juin 2013

Je rentre du travail, et je trouve David allongé sur le canapé, Noël, notre infirmier à ses côtés.
Le lundi est le jour de la semaine où l'infirmier de service change l'aiguille dans la chambre implantable.
Il vient donc de terminer cette petite opération hebdomadaire, et me dit qu'il trouve David pas bien du tout, et qu'il souhaite que nous appelions son médecin traitant.
A force de ne pas se nourrir convenablement, nous trouvons David dénutri, déshydraté...

Je prends de suite le combiné et l'appelle. Il est 18 heures, et je suis obligée d'insister pour qu'il passe le soir même, mais en vain. En effet, il prétexte, que de toute façon il n'est pas judicieux de faire hospitaliser David le soir-même, car "plus rien ne sera fait", mais plutôt le lendemain matin, et qu'il passerait donc juste avant pour faire le nécessaire.
David devait se sentir très mal, car lui qui ne se plaint jamais a tout de suite accepté l'idée de l'hospitalisation.
Mardi 18 juin 2013
Une fois le Dr Larmer parti, nous montons dans la voiture avec notre sac de voyage, et prenons la direction du centre Paul Strauss, où une chambre attend David.
Il est hospitalisé pour dénutrition. Je crois tomber à la renverse au moment de la pesée... -7 kg en 6 semaines... Déjà qu'il n'était pas bien épais, mais alors là, il est carrément maigre.
La décision est prise de le nourrir par voie parentérale de 900 calories par nuit. Je trouve cela peu, mais ils espèrent que David arrivera à compléter avec de la nourriture "normale".
Mercredi 19 juin 2013
Un scanner a été fait ce jour pour voir l'état de la tumeur. Une IRM aurait été préférable, mais la machine était ce jour en manutention.
Je suis bien contente qu'ils aient pris cette initiative, car de cette manière, nous aurons au moins un support pour notre entretien du lendemain avec le Professeur.
Jeudi 20 juin 2013
Nous avons rendez vous avec le Pr Pâques. Il nous apprend que le scanner semble montrer un état stationnaire de la tumeur, peut-être même une légère régression.
Nous continuons donc le même traitement, et fixons les prochains rendez-vos de contrôles pour octobre. Octobre... c'est si loin... Je me surprends à rêver à octobre un court instant... Si seulement tout pouvait aller bien et mieux d'ici là...
Vendredi 21 juin 2013
Dernier jour d'hospitalisation pour cette fois.
L'interne de garde vient nous voir pour une dernière précision et pas des moindres... : après une étude poussée du scanner de David, et en concertation avec son oncologue, le Dr Jolitier, il nous annonce que la chimiothérapie prévue mardi ne se fera pas de la manière habituelle. En effet, ils ont repéré des minuscules tâches noires sur le scanner de l'avant veille, et pensent que ces tâches sont des micro-hémorragies dues à l'Avastin (effet secondaire très fréquent pour cette chimiothérapie). Il nous annonce donc que seul l'Irinotécan serait administré mardi. À ce moment là, je ne peux m'empêcher d'intervenir : "- Mais pourquoi lui administrer ce produit, alors qu'aucune étude ne prouve son efficacité utilisé seul, bien au contraire". Je peux vous garantir que des études, j'en ai lu de toutes sortes et en quantités phénoménales, même des américaines et des canadiennes, elles sont toutes d'accords sur ce point : cette chimio n'est efficace qu'utilisée de manière concomitante, c'est à dire l'Avastin et l'Irinotécan injectés ensembles.
L'interne m'a regardée d'un air interrogateur, puis a quitté la chambre ; je ne l'ai plus jamais revu !
Retour au domicile avec nutrition parentérale de 1900 calories par nuit.
Une telle quantité de liquide dans le corps de David la nuit nous pose problème. Dans la mesure où il prend un somnifère tous les soirs, il ne se réveille pas lorsque l'envie d'aller aux toilettes se fait ressentir... C'est pas grave, nous sollicitons notre machine à laver. De plus, il fait beau et chaud, les draps sèchent vite !!!

Samedi 22 juin 2013

Au moment des repas, David se met à table et s'efforce d'avaler quelques bouchées de ce que j'ai préparé. Systématiquement, il s'endort assis devant son assiette.

Le soir, l'infirmier se pointe, et met en place la perfusion de nourriture parentérale pour la nuit. Après quoi nous regardons ensemble un programme de télévision ou discutons un peu, tout simplement, la chatte dormant sur les genoux de David.

Je ne parle pas de ses vomissements, mais ils ne cessent jamais... Chaque changement de position, chaque inclinaison de la tête ou du corps les déclenche. David vit en permanence avec une bassine à ses côtés.
Nous avons beau en parler aux médecins, aucun des différents médicaments prescrits ne les soulagent... Ils sont un calvaire pour David, car ils l'épuisent... ... jusqu'à ce soir...

Nous regardons la télévision, et comme il n'a pas souhaité manger d'avantage que le minimum du minimum (forcement quand on sait qu'on vomit systématiquement, ça n'encourage pas vraiment à manger...), je lui propose, tout à fait par-hasard, un bonbon Ricola "Plantes Miel" en guise de dessert. Il l'accepte.

Après le film, arrive un moment que je redoute beaucoup : la montée au lit.
En effet, je crains cette étape, car ce que nous sommes obligés de faire n'est pas sans risque. David se tient à la rampe de l'escalier avec son bras gauche. Il passe son bras droit autour de mon cou, afin que je le soutienne, car il n'a plus beaucoup d'équilibre lorsqu'il est debout. Moi, je le sers contre moi avec mon bras gauche, et avec mon bras droit, je porte la potence sur laquelle sont accrochés ses 2 litres de nourriture parentérale. Je vous garantis que c'est sportif, et qu'on se fait des frayeur pendant notre ascension !

Arrivés en haut, je lui fais un brin de toilette, et direction le bon lit.
C'est à ce stade, que David sait qu'il va vomir : il s'assied dans le lit, et tout doucement s'allonge, en évitant tout geste brusque.
En principe, le vomissement se déclare dans les trente secondes, mais ce soir, rien, rien n'arrive...
Tout de suite, nous faisons le lien avec le bonbon Ricola. Nous trouvons ça fou, mais pourquoi pas, Ah ces Suisses, ils sont trop forts !!!
Nous réitérons notre expérience tous les soirs suivants, et cela fonctionne.
Sur seize soirs, le vomissement est apparu deux fois.
Le bonbon Ricola "Plantes Miel" a été définitivement adopté !
Du coup, David se sentant plus en confiance, adopte un petit rituel : chaque soir il s'offre un Miko (chocolat ou pistache ou noisettes), puis un bonbon Ricola, pour son plus grand plaisir !!!

Cependant, cette solution en est une sans l'être... Jamais contente vous dites-vous ? Je vous explique :
Quand David vomit, le problème est que ses repas ne lui profitent en rien.
Quand il ne vomit pas, grâce au bonbon, il sent que "sa tourne" dans son estomac, et du coup, il a du mal à dormir...
 Mardi 25 juin 2013
C'est le jour de la 5 ème injection de chimiothérapie. Nous nous rendons donc au centre Strauss.
Cool, David est admis en chambre individuelle.

Vers midi, les Docteurs Jolitier, Berry et Heller (interne) arrivent dans sa chambre, pour nous annoncer que la chimiothérapie ne se ferait pas tout compte fait, car vu l'état très faible de David, et étant donné que l'efficacité de l'injection de l'Irinotecan seul n'a absolument pas été démontré (ha ha ha, sans blague, j'aurais du faire "médecine" !!!), elles préfèrent ne pas prendre le risque d'épuiser David encore davantage, pour rien.
Merci de nous avoir fait venir pour... rien...


Comme le but est de rebooster David pour qu'il puisse bénéficier d'une nouvelle injection dans les prochains jours, je demande au Dr Jolitier une nouvelle ordonnance avec des poches de nourriture parentérale de 2200 calories par nuit.
Nous discutons aussi d'un certain nombre de sujets "sociaux" m'étant plutôt destinés, et décidons aussi, avec l'aval de David, de faire venir un lit médicalisé à la maison.

Le Dr Berry, qui m'avait prise de haut lors de notre première entretien du 03 mai, est aujourd'hui aussi douce et attentionnée que le serait ma mère... Je pense qu'on l'a briefée sur mon dévouement, et elle a compris qui je suis et ce que je fais...

Mercredi 26 juin 2013

Le lit médicalisé électrique est livré ce matin.
Nous l'accotons à notre grand lit, dans notre chambre à coucher, de façon à ce que nous puissions passer un maximum de temps ensemble. De cette façon, David pourra se coucher de bonne heure, et moi je pourrai m'occuper (lire, internet sur la tablette... etc...) dans notre grand lit, à moins d'un mètre de lui.
Ce lit nous simplifie à tous la vie : à David pour se coucher et se lever, aux infirmiers qui se trouvent à bonne hauteur pour leurs interventions de toutes natures, et à moi, pour mes massages et soins divers.
Jeudi 04 juillet 2013

Nous avons rendez-vous pour une Irm. C'est moi qui emmène toujours David à ses rendez-vous en voiture particulière... Nous aurions bien entendu droit à une ambulance, mais comme le moindre millimètre de faux geste le fait vomir, je préfère ne pas prendre de risque et me charger de ses transferts.
L'Irm s'est bien déroulée, sauf qu'au moment de rentrer dans le fameux "tunnel", David a vomi. Passer de la position assise vers celle couchée déclenche quasi systématiquement des vomissements, et de manière certaine s'il s'allonge sur le dos.
Nous aurons les résultats le 18 juillet... C'est loin...


Jeudi 11 juillet 2013

C'est vers la mi-juillet que l'on dénote chez David une évolution sensible, physique, psychique et mentale.
Nous sommes censés attendre le 18 juillet pour connaitre les résultats de l'IRM passée la semaine dernière. 
Malheureusement, l'état de David se dégrade considérablement de jour en jour, et je ne supporte plus cette impression de "laissés à l'abandon".

Début de semaine, j'ai tenté de joindre le Dr Jolitier, l'oncologue de David, mais elle était en vacances et devait être de retour aujourd'hui.
Je réitère donc mon appel ce jour, et je parviens à lui parler. Je tremble de partout durant tout le temps de l'appel téléphonique, tellement les nouvelles sont catastrophiques.

Elle commence par me dire que théoriquement, elle ne donne jamais de résultats par téléphone, mais vue la situation, elle accepte de faire une exception.
"- Comme vous l'avez compris, je ne vous cache pas que l'image est très mauvaise. Je suppose que votre époux vomit à chaque mouvement et ne peut plus marcher tout seul ?" - me demande-t-elle.
"- C'est exact... les vomissements sont omniprésents, et David n'ayant plus du tout d'équilibre, ne peut plus faire un seul pas tout seul. Je suis obligée de le soutenir à chacun de ses déplacements..."
"- C'est normal. La tumeur s'est répandue un peu partout dans le cerveau, et notamment dans le cervelet, ce qui explique l'absence d'équilibre. Il est évident que le traitement actuel ne convient pas à votre époux. Malheureusement, cette chimio de 2ème phase est la plus efficace dans le traitement des glioblastomes... Maintenant, je ne voudrais pas que nous baissions les bras comme ça, et je vous propose de lui en injecter une autre, une plus ancienne, mais peut-être que... enfin, il faudrait essayer. Vous êtes d'accord ?"
"- Bien entendu que je le suis ! Nous ferons tout ce qu'il est possible de faire !"
"- Dans ce cas, je vous propose de faire hospitaliser votre mari dès qu'un lit se libère chez nous pour que nous fassions un petit bilan, et pour voir s'il est en état pour supporter une nouvelle injection."
"-  Très bien, je lui en parle ce soir, et j'attends votre appel." 

Malgré ces très mauvaises nouvelles, je me sens mieux, car au-moins, je sais maintenant.
Je suis très contente d'être en vacances à compter de ce soir. Je pourrais enfin m'occuper de David à temps plein. Je suis pour ainsi dire certaine, de ne pas retourner travailler après mes trois semaines de congés...

Son état est si dégradé que je ne peux plus demander à qui que ce soit, hormis du milieu médical, de le "garder", ne serait-ce que quelques heures... De toute façon, je n'ai plus confiance en personne... Une après-midi de la semaine passée, une personne était censée veiller sur lui, cela supposait s'occuper devant la télé ou prendre un bouquin pendant que David dormait, puis l'aider à descendre après sa sieste. Au lieu de cela, cette personne est allée je ne sais trop où, et quand David a appelé pour descendre, il n'y avait personne dans la maison. Si bien qu'il a emprunté les escaliers tous seul... avec 0 équilibre, cela tient du miracle qu'il ne soit pas tombé. Arrivé en bas, David s'est installé sur le canapé du salon, seul, jusqu'à ce que je rentre du travail... En arrivant, je lui ai demandé : "- Depuis combien de temps es-tu assis là tout seul ?", et il m'a répondu : "- Quarante-cinq minutes !".
Forcement, je ne peux plus faire confiance, j'estime que cela est compréhensible.
Vendredi 12 juillet

Premières incontinences de jour... Ça se complique pour moi... Trois changement de draps quotidien...
Cela fait quelques jours que David a des petits propos incohérents... Rien de très choquant pour quelqu'un qui ne le connait pas, mais pour moi, cela est évident.


Samedi 13 juillet 2013

Ce soir, nous avons la visite de nos amis de Innenheim. Nous décidons de chercher des tartes flambées chez un restaurateur du village. David adore cette spécialité alsacienne : il engloutit sa tarte flambée et sa glace... Je ne l'ai jamais vu manger aussi vite, cela ne lui ressemble pas du tout.

Comme je l'ai craint, au moment du coucher, il a tout rendu... Encore des calories qui ne lui profiteront malheureusement pas...

Lundi 15 juillet 2013

Mes vacances commencent officiellement... Vacances de l'horreur, à l'image de celles de l'année dernière... ?
David est admis en soins palliatifs (SSAJH : Service de Soins Accompagnants de Jour et d'Hospitalisation) au centre Paul Strauss.
Il me devient difficile de l'assumer à la maison, et le spectacle devient choquant pour les petits yeux innocents de Marianne. Jusqu'à présent je suis arrivée à la préserver des mauvaises visions, puisqu'en général, les vomissements avaient lieu le soir tard, mais maintenant, ils peuvent se produire n'importe quand.


David n'a plus aucune autonomie.
Cette saleté de maladie à pris le dessus sur tout son système. En fonction des endroits où appuie la tumeur, cela créé des effets néfastes sur certaines parties du corps.
Le cerveau étant le moteur, c'est lui qui contrôle absolument tout : vu que la tumeur a maintenant touché le cervelet, cela fait que David est extrêmement fatigué et dort tout le temps. Cette partie du cerveau agit également sur le sens de l'équilibre ; en effet, David est incapable de se déplacer tout seul. Je suis obligée de le soutenir et malgré cela, si quelqu'un nous observe entrain de nous mouvoir, il peut penser que nous avons forcé sur la bouteille (mais ça c'est quelqu'un qui ne nous connaît pas !). C'est aussi lui qui va donner le signal lorsqu'on a besoin d'aller aux toilettes - ce signal ne fonctionne presque plus chez David.

Pour la première fois, il part en ambulance (au passage, bravo aux ambulanciers, très efficaces et compréhensifs et prennent le temps qu'il faut).
Je suis en voiture, c'est plus pratique pour le retour !


Le temps de me garer au parking, de trimballer le gros sac sous les 30°C, j'arrive après David. Je me présente à l'accueil, pour voir s'il faut des papiers supplémentaires pour l'enregistrement de David. Elle me dit qu'il est en chambre 9 des soins palliatifs. Pouf, choc, je ne savais pas qu'il allait en palliatifs.

Comme les journées aux côtés de David sont relativement longues, car il dort la majeure partie du temps, j'ai emporté mon i-pad. Je demande donc à la même dame de l'accueil de bien vouloir me brancher le wifi, et là, nouveau manque de tact, elle me répond : "il quitte sa chambre quand ?". Je la regarde avec des yeux ronds comme des billes, et là, sa collègue lui dit : "il est en soins palliatifs...", la première répond alors : "ah oui, je le mets jusqu'à la fin du mois, alors" !
Je monte au 2ème, puis me dirige vers la chambre n°9, celle qu'on m'a indiquée à l'accueil. La porte est ouverte, mais je ne vois que les pieds de la personne alitée, et je peux vous dire qu'ils ne sont pas ceux de mon mari. Les pieds de David sont longs et fins, ceux-là sont des orteils saucissons, un peu des knackis !!!

Je recherche alors le bureau des infirmières. Une aide-soignante m'accueille, et à la vue de mon gros sac me demande : "vous restez dormir avec lui jusqu'à la fin ?"
Et là, je me dis que je viens de décrocher le 1er rôle dans une série noire...

Le Dr. Rey décide de remettre David sous Mannitol pour à nouveau agir sur l'oedème cérébral, il pense que cela lui fera du bien, voire le reboostera un peu. En effet dans l'état actuel des choses, ils n'injecteront pas une nouvelle dose de chimiothérapie, David étant beaucoup trop faible.

Si David n'était pas tombé malade l'été dernier, à l'heure qu'il est, nous nous serions sans doute envolés pour la Corse... En effet, le 08 août 2012, soit deux semaines avant que sa maladie ne soit diagnostiquée, nous avons dîné avec Franco et son épouse, des amis de David qui habitent dans le sud de la France, et avions envisagé de faire ce voyage ensemble. Les hommes se seraient lancés à la conquête du GR 20, tandis que les femmes et enfants se seraient prélassées au soleil, sur une plage de Calvi, entre deux virées de shopping ! Ce voyage aurait été, pour David, un entraînement supplémentaire avant de s'attaquer à la réalisation de son rêve : gravir le mythique Mont Blanc.

Pour vous expliquer la volonté dont faisait preuve David à tout bout de champ : en 2011, nous étions déjà en Corse. Il avait envie de tester une étape du GR20. Il part donc un matin, et en chemin, décide de faire deux étapes de ce parcours... aller-retour... soit quatre étapes en un seul jour... Voilà, il était comme ça mon David !

Mardi 16 juillet 2013

David mange à midi. Heureusement, car l'alimentation parentérale a été arrêtée, pour "voir ce que cela donne". Si il continue à manger correctement, je n'y vois aucune objection, au contraire, il vaut toujours mieux privilégier la voie normale.
Dans l'après-midi, David prend un super bon bain à 40°C. Il s'y prélasse pendant qu'Alexia, une aide soignante, et moi-même le lavons de la tête aux pieds.
Après cela, Alexia le masse et l'"huile" sur tout le corps. Je m'occupe de son visage, ses oreilles et ses dents.


Durant tout le temps de son alitement, et jusqu'au dernier jour, je me suis toujours occupée de sa bouche. Par la suite notamment, lorsqu'il ne pouvait plus manger ni se brosser les dents, je lui faisais un à deux soins de bouche par jour. Cela consistait à mélanger du sérum physiologique avec un peu d'huile d'olive. J'imprégnais des morceaux de gaze de ce doux mélange et m'en servais pour laver toute sa bouche. Je frottais en douceur les gencives, les dents, le palais, la langue et je finissais par les lèvres, en essayant d'éliminer les peaux mortes sans les arracher. Il adorait ce moment, qui lui procurait douceur et fraicheur. Quand il me voyait arriver dans notre chambre avec tout le nécessaire pour prodiguer ce soin, il ouvrait déjà la bouche, alors que j'étais encore à cinq mètres de lui ! Il était vraiment attendrissant... Normalement, lorsqu'on prodigue ce soin, on est censé utiliser une pince pour nettoyer l'intérieur de la bouche, car on n'est jamais à l'abri de passer ses doigts entre les dents très coupantes... N'étant pas du tout à l'aise avec ce matériel, je ne les ai jamais utilisées... J'ai toujours pris le risque de mettre les doigts, en demandant à mon mari de ne pas me mordre. Jamais, je n'ai eu de soucis.

Après toutes ces péripéties, il s'endort comme un bébé avec un petit sourire aux lèvres. J'imagine son bien-être, il fait vraiment plaisir à voir.
Le médecin lui a maintenant installé une sonde urinaire, car sa vessie ne se vide pas correctement, et le risque de finir en globe avec une infection est important.


Avec le Dr Rey, nous nous installons dans le salon des familles (salon avec canapés, tables conviviales, des choses à manger et à boire dans le réfrigérateur, réservé aux malades du service des palliatifs et leurs familles) pour discuter. Il répond aux différentes questions que je me pose. Il me dit que David est maintenant en phase terminale de la maladie, mais qu'en terme de durée de survie, aucune estimation n'est faisable, car chaque individu réagit différemment aux produits qu'on injecte. Certains continuent à régresser un petit peu plus chaque jour, alors que d'autres reprennent un peu du poil de la bête, pour après, replonger à très grande vitesse.
Quoiqu'il en soit, il n'y a plus aucun espoir à avoir, il n'y en a d'ailleurs jamais eu, car une fois que cette saloperie de tumeur a élu domicile dans un cerveau, elle n'en délogera plus jamais. Il n'est pas possible de vivre plusieurs années avec cette maladie... Le glioblastome est un cancer du cerveau de grade IV, ce qui signifie hyper agressif et invasif. Il est aussi appelé astrocytome. Pour arriver à comprendre les dégâts qu'il fait, il faut s'imaginer que la tumeur est une pieuvre avec un nombre infini de tentacules qui grandissent et s'allongent sans cesse. Elles s'infiltrent dans le cerveau en profondeur, s'enroule autour des tissus cérébraux comme des lianes pour les étouffer.
Du coup, le cerveau n'arrivant plus à fonctionner normalement, travaille de plus en plus au ralenti, jusqu'à stopper son activité.
Même si je connais la finalité de notre combat depuis le 06 septembre dernier, même si ce docteur me parle avec une très grande douceur, le fait de l'entendre prononcer les mots de "phase terminale" provoque un choc en moi.

Pour tenir le coup, je pleure toute seule le soir quand Marianne est couchée (ça fait un bien fou, et ça requinque), j'écoute de la musique à fond lors de mes trajets en voiture, je regarde des téléfilms avec de belles histoires qui finissent bien et me font penser à autre chose, je lis énormément - l'espace d'un temps, je me réfugie dans une vie qui n'est malheureusement pas la mienne, mais cela me suffit pour recharger les batteries bien souvent à plat, et j'écris, j'écris toujours et encore, tout ce que nous traversons main dans la main.

D'ailleurs, j'en profite pour passer un message (et là je saurai qui m'a lue jusqu'ici !!!) : si certains d'entre vous pouvaient me prêter des DVD sympathiques et romantiques, ça serait vraiment chouette. J'enregistre presque tous les jours les téléfilms de l'après midi sur M6, mais parfois ils sont limites !!! (Je déteste les films de combats et de sciences fictions).

Mercredi 17 juillet 2013

J'ai décidé ce jour que je n'irai plus travailler après mes congés. Je ne sais pas du tout comment je m'en sortirai financièrement, mais quoiqu'il en soit, mes seules priorités sont David et Marianne.
David perçoit toujours son salaire, mais drôlement minoré...
De mon côté, si je prends le congé d'accompagnement d'une personne proche en fin de vie, je ne percevrai plus aucun salaire.
Tout ce que la sécurité sociale prévoit est un forfait journalier d'une 50aine d'euros bruts pendant 21 jours... La belle affaire ! Rien que d'écrire cela, je me fâche... Je pense à tous ces gens qui vivent aux crochets des aides sociales durant leur vie entière, sans forcément de raisons, et nous qui ne demandons jamais rien, il arrive un jour où tout bascule, et personne ne vous aide.
Surtout que, figurez-vous que l'indemnité est "sucrée" si David est hospitalisé...

Tant pis, Marianne et moi nous débrouillerons comme nous pourrons.

Aujourd'hui, nous discutons d'un éventuel retour à domicile. En fait, le Dr Rey me dit que la décision nous appartient. Si notre choix est de rentrer, vu les soins nécessaires, il n'y aura aucun problème à tout mettre en place. Par contre, si je ne me sens plus assez forte pour l'assumer, il pourra le garder en hospitalisation en soins palliatifs (il est horrible ce mot).
Je lui dis que je lui donnerai notre réponse le lendemain, car pour moi, il est tout à fait évident que c'est à David de choisir ; c'est à lui de se sentir en confiance avant tout dans l'endroit où il séjourne.


Je le retrouver donc dans sa chambre. Je lui expose la situation, il me répond qu'il souhaite rester au centre Strauss. J'acquiesce en lui précisant qu'il peut encore réfléchir jusqu'au lendemain. Sa réponse ne me convainc pas... Il me semble impossible qu'il préfère rester dans cette pièce lugubre et sombre.

Jeudi 18 juillet 2013

J'arrive dans sa chambre. C'est connu, "la nuit porte conseil" ! En effet, David, de sa petite voix, m'annonce qu'il souhaiterait quand même revenir à Blaesheim.
Parfait ! C'est ce que je voulais entendre, car je savais que c'était ce qu'il voulait au fond. Je préviens le Dr Rey, et on organise tout ça.


J'appelle aussi Noël, notre infirmier, pour lui demander s'il était prêt à s'occuper d'un "gros bébé" avec moi (!). Il me répond "- Quand je vois votre motivation, et votre force, comment pourrais-je ne pas vous aider et vous laisse tomber !!!" Cool, tout roule !

La voix de David devient de plus en plus faible. Lorsqu'il me parle, je suis obligée de me rapprocher et de tendre l'oreille pour tout comprendre...

Nous regardons des vidéos sur mon téléphone portable, sur lesquelles il s'éclate sur une piste de dance. Il me dit tout doucement : "- Ca c'est le David que tu vas bientôt retrouver..."
Je suis mal à l'aise, car je sais pertinemment que c'est une utopie...
Je lui répond : "- Oh oui, j'aimerais tellement..."
Il poursuit en disant : "- Ce ne sera plus jamais comme ça..."
Cette petite phrase a la force d'un poignard qui me transperce.

Vendredi 19 juillet 2013

Je me réjouis, David revient !!! Fini l'hôpital, ses bruits de couloir, ses réveils aux aurores pour un thé qu'on ne pourra certainement pas avaler, ses va-et-vient d'infirmières et d'aides soignantes, ses odeurs de désinfectant et ses menus rebutants...

En fait, lundi lorsque je l'ai préparé pour partir au centre, je n'arrêtais pas de me demander s'il reverrait un jour tel ou tel endroit dans la maison, ou si c'était la dernière fois qu'il y passait. Je pensais notamment à la chambre, ou au couloir par lequel il était évacué, ou encore le terrasse et le jardin par lesquels il quittait la maison, car il était bien plus aisé pour les ambulanciers de ne pas avoir à emprunter de marches. Ils se garaient donc dans la cour arrière de la maison.
Du coup, je suis tellement heureuse. OUI, il reverra tous SES endroits. Ceux qu'il a passé sa vie entière à restaurer de ses mains, sans même avoir le temps de les achever. Il a construit et façonné chaque centimètre carré de cette maison. Il mériterait tant de pouvoir profiter enfin de son œuvre. Au lieu de cela, le destin le frappe de plein fouet, et va bientôt le priver de tout ce bonheur qu'il a mis des années à ériger.

Il y a quelques mois, il m'a dit que ses dix dernières années étaient les plus heureuses de sa vie. Il s'était installé dans sa maison à Blaesheim, dixit "le plus bel endroit du monde", nous nous étions rencontrés lors du Messti du village en 2003, puis nous nous sommes mariés en 2006 et avons eu Marianne en 2009. Début septembre 2012, il était prévu que la cigogne refasse un nid chez nous. Malheureusement, nous avons perdu cet enfant fin février. Nous étions prêt à retenter l'expérience quelques mois plus tard, mais nous n'en avons pas eu le temps, le destin nous a rattrapés... La suite vous la connaissez, elle a commencé en août 2012 (début de ce blog).

Semaine du 22 au 28 juillet 2013

David est donc toujours hospitalisé à domicile, mais cette fois-ci, les médecins appellent cela "une prise en charge palliative à domicile en phase terminale".
Le mercredi 24 juillet a été le jour du dernier repas de David. A partir du lendemain, il ne mangeait plus que quelques mini bretzels apéritif, une demie boule de glace coco de temps en temps.
Je n'ose plus vraiment lui donner de bonbons Ricola, qui lui permettent de limiter les vomissements, car les aliments font très fréquemment de "fausses routes". Alors, je les mets dans un sachet alimentaire et les réduis en miettes à l'aide d'un marteau. Il est alors beaucoup plus aisé pour lui de les sucer.


Le mardi et le vendredi, les ambulanciers viennent le chercher pour l'amener au centre Paul Strauss afin d'y prendre un bon bain, faire une évaluation de son état général, et ajuster les traitements si nécessaire.
Le service dans lequel il se rend s'appelle le "Service de Soins d'Accompagnement de Jour et d'Hospitalisation". On trouve aussi dans ce même service 5 lits pour, m'avait dit une des infirmières qui y travaille, des séjours en soins palliatifs... Alors là, je trouve que le mot palliatif est  utilisé à mauvais escient. En effet, je ne trouve pas le personnel spécialement à l'écoute du patient et de sa famille... Du moins, pas plus que les autres service du centre auxquels nous avons eu affaire. Alors de là à accompagner le patient jusqu'à son dernier voyage ? Non, ce n'est pas comme ça que je m'imagine la chose.


David ne parle plus du tout. Il n'a plus de voix.
Je ne sais pas si il ne trouve plus la force pour s'exprimer, ou si c'est son cerveau qui n'a plus la capacité de donner l'ordre d'articuler pour parler... ?
Nous n'avons pourtant aucun problème de communication. Il suffit simplement de se concentrer l'un sur l'autre, car tout passe par le regard, par les pressions des mains, et les hochements de tête.
Même Marianne s'adonne à ce nouveau "jeu" pour elle !

Durant toute la maladie de son Papa, Marianne a toujours été exemplaire. Elle s'est conduite comme une grande petite fille, si raisonnable... Trop raisonnable par moment.
Il est vrai que je ne lui ai jamais rien caché. Elle a vécu chaque étape de la maladie. J'ai toujours mis un point d'honneur à tout lui expliquer.
Certains diront certainement qu'elle est trop petite, que ce n'est pas de son âge, et tout et tout, mais qu'importe, je n'ai jamais été de cet avis.
Je pense que cacher les choses à un enfant et mille fois plus difficile à vivre pour lui, que de lui expliquer la vérité avec des mots simples.

Marianne qui a aujourd'hui quatre ans, sait qu'elle ne reverra plus jamais son Papa. Elle est consciente que tout être vivant sur Terre sera amené à mourir tôt ou tard. Même sa Maman.
La mort n'a rien de tabou ni pour elle, ni pour moi. Je ne dirais pas que nous en parlons quotidiennement, mais presque.
Elle me pose énormément de questions sur ce thème et j'avoue, que par moment, je dois bien réfléchir, car les réponses ne sont pas évidentes à expliquer !

Je trouve que l'œil droit de David a changé d'aspect, un peu comme s'il était déconnecté.
Je lui demande s'il voit bien de cet œil là.
Il me fait signe que non.
Je lui demande alors s'il voit tout court de cet œil là.
Encore une fois, il me répond que non.
Voilà comment je me rends compte que David est maintenant aveugle d'un œil...

 Nos fameux "pique-nique" : David ne pouvait pas descendre à la cuisine pour les repas,
qu'à cela ne tienne, c'est nous qui montions à lui chaque jour pendant 2 mois.
Regardez ce beau sourire sur ses lèvres. Ne semblait-il pas heureux dans ce malheur ?
"Jusqu'A La Mort Accompagner La Vie" (JALMALV).

Semaine du 29 juillet au 04 août 2013

Donc non. Je persiste, ce service n'a rien de palliatif.
Les jours où David s'y rend, les ambulanciers viennent le chercher pour l'y déposer. Je les rejoins un peu plus tard pour m'entretenir avec les médecins (les 3 sont sympathiques).
Il y arrive aux environs de 9h30. Les quatre fois où il y a été jusqu'à présent, je m'y suis moi même rendue entre 11h30 et midi. À chaque fois je l'ai trouvé "jeté" sur le lit, la tête presque coincée entre les barreaux. Il était donc arrivé depuis environ 2 heures, personne n'était venu le voir pour l'installer confortablement dans son lit, nettoyer ce qui n'était pas passé pendant le voyage, lui brancher sa perfusion d'hydratation, lui donner à boire, prendre son classeur de suivi à domicile pour voir ce qui a été fait le matin, et ce qu'il reste à faire...


La définition de soins palliatifs est la suivante : "Les soins palliatifs sont des soins actifs, complets, donnés aux malades dont l'affection ne répond pas au traitement curatif. La lutte contre la douleur et d'autres symptômes et la prise en considération des problèmes psychologiques, sociaux et spirituels, sont primordiales. Le but des soins palliatifs est d'obtenir la meilleure qualité de vie possible pour les malades et leur famille."

Ce que je vois et vis dans ce service, ne correspond pas à cette définition. Je ne dis pas que c'est un mauvais service, mais ce n'est pas du palliatif.
Ces deux semaines passées m'auront au-moins aidée à prendre une décision importante : David ne sera jamais plus hospitalisé dans ce service. Je ne me sentirais pas en confiance le sachant là bas.
S'il devait vraiment partir en hospitalisation palliative pour l'une ou l'autre raison, je ferai tout pour lui obtenir un lit à la clinique de la Toussaint, la crème des crèmes en la matière.

Même Gala, notre chatte, venait nous tenir compagnie.
Au mûr, une photo du fameux Mont-Blanc...

Mercredi 31 juillet 2013

Au cours d'une longue conversation téléphonique, que j'ai eue avec l'assistante sociale de l'HAD il y a quelques jours, elle m'a donné les contacts d'une association qui prépare les enfants à faire face à la mort d'un de leur proche, puis après, les aide, ainsi que les adultes à faire leur deuil.

Ce matin, Marianne et moi sommes allées dans cette association, qui s'appelle Jalmalv (Jusqu'A La Mort Accompagner La Vie) à Strasbourg pour commencer notre très grand "travail". Marianne va fréquenter un groupe d'enfants ayant tous un point en commun, à savoir, la perte d'un papa/maman, ou frère/sœur par maladie, accident ou suicide. Ils se réunissent toutes les 3-4 semaines et font des jeux et des activités sur le thème du deuil. Le but est, dans un premier temps, de leur faire comprendre ce qui va bientôt arriver (notamment que papa ne va certainement pas guérir), puis, par la suite, leur faire comprendre et accepter ce qui s'est passé (le fait que papa n'est pas parti, mais qu'il est mort, et qu'il ne reviendra plus jamais).
Nous discutons trois heures avec Ricky, qui nous reçoit. Pendant ce temps, Marianne joue à côté de nous avec un hôpital Playmobil, boit du jus de pommes et mange des gâteaux au chocolat, mais a les oreilles qui trainent, ce que nous souhaitons. À tout bout de champ, elle pose des questions sur ce que nous venons d'évoquer.

En fin d'après-midi, elle s'installe à côté de son Papa et lui chante une chanson de sa composition avec des termes comme : "tu vas t'endormir tout doucement"...
J'assiste à la scène, ne sachant plus où me mettre... David sourit...

Le soir même, elle dit à notre infirmier que son Papa allait "être mort et après qu'il se réveillerait". Avec Ricky, nous avons bien fait attention à ne pas employer le terme de "mort" devant Marianne, et pourtant, elle a tout compris. Le travail a donc bien commencé !

Vendredi 02 août 2013

David a une infection urinaire. Après avoir trouvé du sang dans sa poche de sonde urinaire depuis lundi, j'ai demandé une analyse. Les résultats sont tombés aujourd'hui. Nous débutons les 8 jours d'antibiotiques ce soir.

Nous commençons à coller des patchs de "Scopolamine" pour parer aux encombrements de David. Ces encombrements lui donnent du mal à respirer, le font tousser et vomir. Bref, ils prennent beaucoup du peu d'énergie qu'il reste à David.
Le principe est de coller un patch derrière l'oreille. Trois jours plus tard, on le retire, et on en colle un autre derrière l'autre oreille... etc...

Dimanche 04 août 2013

Depuis que David a rechuté, il ne parle plus de la mort, du fait qu'il allait peut-être ne pas s'en sortir... Car aujourd'hui, plus que concret, tout cela était devenu totalement tabou pour lui, pour nous deux. Chacun y pensait de son côté, mais ni lui, ni moi n'osions l'évoquer et en parler.

A plusieurs reprises, j'ai essayé de me mettre dans sa peau et d'essayer de comprendre ce que l'on peut ressentir lorsqu'on réalise que l'on prend le mauvais chemin, et cela malgré le combat que l'on mène d'arrache pied... A chaque fois, j'ai terminé au bord de la crise d'angoisse...

Toujours est-il, ce soir, je tente une approche. Marianne dort déjà, nous sommes tous les deux. A la fin des différents soins quotidiens, je m'installe sur son lit, et tranquillement, je "discute", et David m'écoute.
Je prends mon courage à deux mains, et lui dis que je ne sais pas comment tout ça va finir, mais qu'il ne doit en aucun cas s'inquiéter, car je serai toujours là pour lui, tant qu'il sera dépendant de moi, je serai là. Je lui jure de toujours prendre soin de lui, et qu'il resterait sous mon aile à la maison aussi longtemps que les soins nécessaires pourront être administrés à domicile. Jamais je ne l'abandonnerai, oh que non, jamais...
Pour finir, je le rassure en lui disant que si notre chemin devait prendre une mauvaise route, qu'il devait garder l'esprit tranquille, car toujours, je saurai me débrouiller, car j'ai une volonté énorme, et que toujours je ferai tout ce que je peux pour le bonheur de Marianne, notre petit amour à tous les deux.

En lui parlant ainsi, je n'ai aucune idée quant à l'attitude qu'il aurait... Déjà, j'ai beaucoup de chance, car il reste hyper conscient et concentré pendant tout le temps où je lui parle.
Sa réaction est grandiose : il me regarde avec des yeux étincelants. Il me remercie en articulant faiblement sa bouche et avec des signes de la tête, et me serre les mains du bout de ses doigts. Une fine larme coule sur sa joue.

Cette conversation nous a beaucoup rapprochés, et je me félicite d'avoir osé la provoquer.
Après, il ne me quitte plus des yeux, je me déplace dans notre chambre, et sans cesse, il me suit du regard et me sourie, heureux que nous nous soyons délestés de ce lourd paquet.

Marianne ausculte son Papa sous son regard attentif.

Encore une petite piqûre avant que Papa, très fatigué, ne s'endorme.

Mardi 06 août 2013

9h00, départ pour le SSAJ au centre Paul Strauss.
Aujourd'hui, ce fut LA journée catastrophe de David. Je ne tolérerai plus jamais qu'il passe une journée aussi pitoyable.
Comme nous en avons pris l'habitude, David part en ambulance, et moi, je le rejoins une petite heure plus tard en voiture.

Lorsque j'arrive, je me rends directement dans sa chambre. Quelques temps plus tard, l'infirmière Athina se présente à nous. Comme à l'accoutumée, elle me pose différentes questions sur les jours qui viennent de s'écouler.
Pour finir, elle me fait une proposition des plus surprenantes et des plus déstabilisantes... :
- "Je voulais encore vous proposer d'envisager une nutrition entérale qui consiste à introduire un tube dans le nez et à le faire descendre jusque dans l'œsophage", me dit-elle.
- "Alors là, je n'y comprends rien... Il avait été convenu que nous allions nous contenter des poches de glucides, étant donné que c'est cela un véritable accompagnement palliatif, et que nous allions "laisse faire les choses", dans la mesure où à ce stade de la maladie, mon mari n'a plus de sensation de faim. Cela fait maintenant 2 semaines que mon mari ne mange plus du tout, et maintenant vous me proposez de reprendre la nourriture ???"
- "Non non, il n'y a pas de problème... Je vous fais juste la proposition, après, c'est vous qui décidez si on le fait ou pas..."
- "En clair, vous me demandez de décider si oui ou non nous allons laisser mon mari mourir de faim ??? Je suis désolée, mais pour pouvoir prendre une telle décision, j'ai besoin de connaître les tenants et les aboutissements, et là, je ne les maîtrise pas. Je souhaite m'entretenir avec un médecin".
Après quoi, elle quitte la chambre, et je ne la reverrai plus.

Je me mets donc à la recherche d'un médecin. Dans les couloirs je tombe sur le Dr Rey.
Je lui répète mot pour mot la conversation que je viens d'avoir avec l'infirmière, et précise que je refuse toute nouvelle forme de torture.
 Il me répond :
- "Ah non, je ne comprends pas non plus... Je vais demander au Dr Pomme si quelque chose aurait été décidé sans que je n'en sois informé..."
Il revient 5 minutes plus tard en me demandant d'oublier ce que cette infirmière m'avait dit, et qu'il n'en est rien. Il me demande aussi le prénom de cette personne pour aller lui parler.

Un peu plus tard, et après deux semaines de congés, c'est l'aide-soignant Alexia qui passe dans la chambre et qui me dit :
- "Oh vous, à chaque fois que je vous vois, vous avez l'air inquiète !"
Oui, c'est vrai que dans un service de soins palliatifs, l'heure est plutôt à la fête du slip... Désolée, j'ai oublié ! Quand j'écrivais il y a quelques jours que ce service n'avait rien de "palliatif", ça se confirme !


Après cela, je décide d'aller faire des courses, puis de rentrer à la maison pour changer les draps et nettoyer la chambre pour le retour de David chéri prévu vers 17.00 heures.
C'est ainsi que je pars la boule au ventre, à la découverte du magasin Leclerc au centre commercial Rive Étoile. Malgré les prix assez attractifs, je n'arrive pas à me concentrer sur mes achats, je n'arrête pas de repenser à cette histoire de sonde gastrique... Je suis franchement choquée que cette infirmière ait pu me faire une proposition aussi maladroite...

Je rentre à la maison avec mes maigres provisions, fais un brin de ménage, puis décide de squatter le canapé devant un bon téléfilm américain bien cucul comme je les adore ! J'éprouve quelques complexes à ne rien faire, et tente de me rassurer en me disant que, après-tout, lorsque David se rend au centre pour son bain, cela est censé être un répit pour moi !, alors autant en profiter un peu...
Je ne le sais pas encore, mais le "répit" sera de très courte durée...

À 17.00, l'infirmière Athina m'appelle pour me prévenir que mon mari rentrerait avec plus d'une heure de retard, car elle a "oublié" de commander les ambulanciers. "Une faute avouée à moitié pardonnée" me direz-vous ? - mais là, celle-là commence à me les gonfler...
18h15 mon petit David arrive enfin. Les ambulanciers me le déposent dans son lit tout frais. À cause des ses problèmes de constipation liés à la maladie, je sais qu'à l'hôpital, Athina, pour ne pas la nommer, lui a fait un lavement intestinal. Mais à aucun moment je n'ai pu penser qu'elle préparerait mon mari en omettant de lui mettre une protection, jusqu'à ce que je découvre les dégâts dans les draps fraîchement changés. Et là, je me dis que David, n'a déjà pas de chance avec cette grosse merde qui pousse dans sa tête, mais en plus de ça, il est suivi à Strauss par l'infirmière la plus nulle au monde !


Mais à ce moment, je suis loin de m'imaginer que le pire allait encore arriver.
Pour ceux qui le connaissent bien, vous savez certainement que mon mari ne se plaint jamais.
Des amis avec lesquels nous sommes partis en vacances l'ont baptisé "David le thermo-regulé" (il n'a jamais chaud, jamais froid, jamais faim, jamais soif... etc... tout va toujours très bien).
Du coup, ce soir-là, lorsqu'il commence à se plaindre de douleurs au bas-ventre, je le prends très au sérieux, car justement, s'il en parle, c'est que ça doit faire drôlement mal...
Puis ça va un peu mieux. Nous arrivons à passer à nuit.

Mercredi 07 août 2013

Le lendemain matin,  je constate que la poche de sa sonde urinaire est vide. Je commence à trouver ça bizarre et à m'inquiéter...
En fin de matinée, ses souffrances sont devenues intenses... Mon mari se tord de douleurs.

Juste avant que l'infirmière Anabelle ne revienne, je trouve dans le lit de David une grosse tâche de 60 cm de diamètre sous ses fesses. C'est son urine qui s'échappe de son urètre le long de sa sonde, et non plus dans la sonde... Il souffre comme jamais. Ses urines le brûlent au moment de passer. C'est l'horreur. Il a mal depuis son retour du SSAJ la veille. Mais que s'est il passé dans ce service hier ???
Anabelle arrive. Nous décidons de retirer la sonde. Anabelle dégonfle le ballonnet, mais la sonde ne sort pas.
Anabelle appelle le centre Strauss. Elle tombe sur le Dr Pomme, lui explique le problème. Celui-ci a le culot de lui dire qu'il faut que nous composions le 15 et que nous fassions transporter David aux urgences à Hautepierre. Anabelle raccroche et me fait le rapport.

A ce moment, je rentre dans une colère noire. Je recompose le numéro, retombe sur le Dr Pomme et lui dit que j'ai pris connaissance de ses instructions et que je refuse catégoriquement de les suivre. David sera transporté au SSAJ, dans SON service, dans l'hôpital qui le suit depuis le début. Là, il me répond énervé :
- "Mais enfin Madame, il va falloir être raisonnable, je n'ai pas de lit, nous n'allons quand même pas faire ça dans le couloir !"
- "Non, c'est vous qui allez être raisonnable. Certes, "nous n'allons pas faire ça dans le couloir", et vous allez me trouver un lit que ce soit en A1, en C1, en Curiethérapie, en ce que vous voulez, mais vous m'en trouvez un, car il est hors de question que mon mari en phase terminale finale aille patienter je ne sais combien d'heures dans les locaux des urgences pour une "boulette" commise chez vous hier. Vous allez prendre vos responsabilités, car il ne mérite pas un tel traitement.
- Je vais voir ce que je peux faire et vous rappelle, m'a t'il répondu.
10 minutes plus tard, ce Dr Pomme m'avait trouvé un lit au SSAJ.


Là encore, je fais tout ce que je peux pour mon mari, et quand je dis tout, c'est vraiment tout. Ce qui est triste c'est que quand j'ai besoin d'un coup de main, je me fais envoyer paître, alors que c'est dans ce même service qu'on m'a garanti que si je prenais David à la maison, au moindre "pépin", je pourrais faire appel à eux, voire le faire hospitaliser sans aucune difficulté.
De suite j'appelle l'ambulance pour nous y conduire.
Entretemps, et avant que l'ambulance n'arrive, David avait réussi à expulser sa sonde grâce aux spasmes, et du coup avait beaucoup moins mal.
Je profite de l'attente pour écrire nos péripéties dans le classeur de suivi médical de David. Une histoire pareille doit se savoir, pour ne pas se reproduire.


Arrivés à Strauss, nous sommes reçus en VIP par le Dr Poire : après une minute d'attente, elle arrive avec son chariot tintinnabulant de matériel, un sourire radieux. Elle se confond en excuses après avoir lu mon rapport, et me remercie de leur faire encore confiance...
David déguste encore au moment de remettre la nouvelle sonde malgré le gel anesthésiant.    Forcément, il devait être hyper irrité à l'intérieur suite à ce qui venait de se dérouler.
A qui la faute sur ce coup là ? 

L'aller-retour nous aura pris 1h30 en tout, bouchons autoroutiers et détours compris !

Au vu de nos péripéties de ces derniers jours, je prends la décision de ne plus jamais envoyer David dans le service d'accompagnement de jour du centre Paul Strauss. Je me suis juré qu'il ne souffrirait plus jamais comme cela a été le cas ces derniers jours, et je vais tout faire pour tenir parole.

Je connais une personne qui a des "entrées" aux soins palliatifs de la clinique de la Toussaint. Je ne suis pas du genre à profiter des pistons, mais là, je vais faire exception à mes principes, car le bien être de mon mari est en jeu, et cela n'a pas de prix à mes yeux.
J'appelle mon ami dans le foulée. Il me propose de contacter le service de l'équipe mobile des soins palliatifs (EMSP) personnellement. J'accepte.
Le rendez-vous est pris pour le lendemain matin 10 heures, chez nous.

Jeudi 08 août 2013

A 10 heures arrivent le Dr Trek, l'infirmière Jocelyne et une psychologue. Waouh, tout ce petit monde pour nous !
Nous nous installons dans le salon. Je dresse un historique, le plus précis possible, de notre dernière année. Le Dr Trek note tout ce que je lui raconte, et me glisse de petits conseils de temps à autres.
Il est le premier à me prendre au sérieux, lorsque je lui dis que les bonbons Ricola, sont le seul remède qui fait diminuer les vomissements de David...

Après quoi, ils vont voir la grosse quantité de matériel dont nous disposons dans notre salle à manger, et font un peu le point.
Puis nous montons tous ensemble pour voir mon gros bébé d'Amour, que j'ai bien entendu prévenu de leur visite.

Quand je lui ai dit que ces personnes viendraient dorénavant à nous, et qu'il n'aurait plus à emprunter les ambulances pour se rendre à Strauss, ses yeux brillaient d'un milliards d'étoiles tellement il était heureux. Je lisais des remerciements dans son regard et il me serrait les mains pour exprimer sa joie de ne plus avoir à se déplacer ! C'était devenu le bagne pour lui, des épreuves et de la fatigue inutiles.
Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que je pouvais ressentir, lorsque je constatais que mes actes le rendaient heureux. Il m'était difficile d'arriver à l'emmener dans ces états de joie, mais quand j'y arrivais, c'était une sensation magique qui se faisait ressentir en moi...

Le Dr Trek examine David sur chaque centimètre carré de son corps. Il est à la recherche d'une quelle conque réaction de mon mari, mais aussi d'éventuels escarres. David est alité depuis un certain temps, et il faut savoir que les escarres arrivent très très vite.
C'est pour cette raison que je le masse de la tête au pieds plusieurs fois par jour avec des crèmes très hydratantes, et il faut bien reconnaitre que mes efforts portent leurs fruits, puisqu'il n'a jamais eu le moindre escarres sur le corps (juste un petit à l'oreille, dû à l'oreiller, mais qui ne le fait pas souffrir).

Le rôle du Dr Trek est de gérer la douleur de David. En fait le but est de faire en sorte que David n'ait jamais à souffrir.
Je n'ai jamais eu à administrer de durogesic (morphine) à David, mais je savais que cela risquait d'arriver. D'ailleurs le Dr Trek me le confirme. Aussi il me propose de me fournir en patchs de durogesic pour les avoir sous la main "au cas où". Il me propose également un spray de morphine que je pourrais administrer dans une narine de David, si celui-ci devait avoir des réactions dues aux douleurs lors des toilettes, massages, ou autres manipulations. J'accepte tout.

Mon but n'étant pas de shooter David inutilement, car je sais bien que si on commence les patchs, on ne reviendra plus en arrière, et il faut bien savoir que ces traitements rendent le patient somnolant, ce que je ne voudrais pas si ce n'est pas nécessaire. Nous moments d'échanges sont très précieux et je ne voudrais pas nous en priver trop vite, sauf si cela devait être nécessaire pour son confort, évidemment. 

Dimanche 11 août 2013

David a réussi à regarder les journaux télévisés des trois derniers jours en replay sur notre tablette.
Puis il a enchaîné sur une émission qui s'appelle "Va voir ailleurs" sur Madagascar. Il est resté concentré jusqu'à la fin des 1h20 !

Lundi 12 août 2013

L'état de David s'empire.

A tout bout de champ, notre infirmier souhaite que je fasse hospitaliser David.
En effet, il pense que ce serait mieux pour Marianne et pour moi, car la situation devient très difficile à vivre et à gérer.
Il craint que Marianne ne garde à l'esprit des images choquantes de son Papa, et pense que moi je ne tiendrai plus très longtemps le coup physiquement. Il est vrai qu'on peut se passer de tout, sauf de sommeil, et cela fait plusieurs semaines que je ne dors pas plus de 4-5 heures par nuit. Je ne ressens pas spécialement la fatigue car je suis sans cesse dans le feu de l'action, mais je me rends bien compte que j'ai très mauvaise mine !
Qu'importe, je n'ai qu'une seule parole et je la tiendrai jusqu'au bout... J'aurai, "après", toute la vie pour me reposer... Ras le bol de cet égoïsme dont tout le monde fait preuve aujourd'hui. Mon mari est en souffrance et a besoin de moi comme jamais. Si moi je le laissais tomber, qui s'occuperait de lui ??? Personne !

Pour réponse, il n'obtient qu'un large sourire de ma part...
Donc, c'est hors de question, il restera avec moi, avec Marianne et Gala. C'est ici qu'il est bien et c'est ici que nous nous quitterons.
Je me rends compte qu'il en faut une sacrée force de caractère, entre autre, pour tenir le coup, et pour allez contre les avis et propositions des soignants.

Mardi 13 août 2013

L'état de David s'est encore empiré et il répond "oui" à tout.

L'EMSP nous a commandé un matelas anti escarres à air. Il a été livré ce matin.
Pour transvaser David d'un matelas à l'autre, cela a été sportif !!! Nous l'avons soulevé et fait glisser sur notre grand lit, pendant que le livreur de chez HAD installait le nouveau lit.
Lorsque tout était prêt, nous l'avons fait glisser en sens inverse.
Evidemment, comme cela, tout semble simple, mais si on rajoute à cela les vomissements habituels, tout se complique subitement !

Ce matelas est une très bonne chose, cependant, un problème surgit rapidement...
L'après-midi, lorsque le matelas se met à gonfler, soit environ toutes les cinq minutes, l'appareil vibre tellement fort et émet un son qui ne convient pas du tout à David. Il respire de manière saccadée, devient  nerveux, et son cœur s'emballe... Je lui explique précisément ce que c'est que ce bruit, comment fonctionne le matelas, mais malgré cela, il n'arrive pas à se calmer.
J'appelle le Dr Trek pour lui faire part du problème posé par notre nouveau joujou.
Il m'explique que cela arrive de temps en temps, et qu'il faudrait que je démonte le moteur accroché au lit de David, pour le poser sous le lit, sur un coussin ou une couverture, de manière à atténuer les vibrations.

Je raccroche et monte de suite pour expliquer à David ce que nous allons faire, et accomplir ma mission : le résultat est là, David se calme aussitôt. Ouf !

Mercredi 14 août 2013

Venue de l'équipe mobile des soins palliatifs de la Toussaint. Le Dr Trek et Jocelyne sont mes sauveurs. Chaque semaine, je les attends avec beaucoup de réjouissance, car ils sont encore notre seul lien avec le milieu hospitalier, et les avoir prêt de nous et à notre écoute me rassure considérablement. Ils m'écoutent et prennent en compte mes remarques.
Le Dr Trek est un médecin formidable. Très humain et gentil.
Son calme me fait un bien fou lorsqu'il vient. Je me sens apaisée et ma batterie est rechargée lorsqu'il repart.
C'est tellement rassurant de savoir qu'en cas de problème, il me suffit de composer son numéro pour avoir un conseil, ou tout simplement un soutien.

Aujourd'hui, David coopère très bien face aux questions du Dr Trek. Il se donne beaucoup de mal pour "répondre" le plus clairement possible.

En fin de journée, David ne réagit plus à rien, ne donne plus d'avis.

Jeudi 15 août 2013

Journée un peu meilleure que les dernières.

Mardi 20 août 2013

Cela fait aujourd'hui 1 an que nous avons découvert la tumeur de mon Amour de David.

Sur les conseils de notre infirmier, je colle ce soir le premier timbre de morphine sur l'épaule de David...
En effet, il montre des signes de souffrance au moment de sa toilette, et comme une promesse est sacrée pour moi, j'agis.
J'appréhende ce jour depuis un moment, car je sais qu'une fois que le durogesic se répand dans le corps, l'état de David sera de plus en plus somnolent, et nos échanges se feront de plus en plus rares... Nous qui avons toujours tellement discutés tous les deux, devons aujourd'hui nous contenter de presque rien...
La posologie du Durogésic est la même que celle de la Scopolamine : on change de patch et d'épaule tous les trois jours.

Mercredi 21 août 2013

Journée difficile.

Le timbre de morphine agit. Pour preuve, l'état de somnolence en continu de David.
Nous n'avons eu aucun moment d'échange.
Peut être que ce n'est pas dû au timbre seulement. Il a eu un certain nombre de visites.

Elles ont commencé à 10 heures, avec le Dr Trek, le Dr Kron, et Jocelyne l'infirmière de l'équipe mobile des soins palliatifs de la Toussaint. Ils ont ausculté David en long, en large, en travers, et sont restés un peu plus d'une heure.

À 11h30, une infirmière de HAD  (Hospitalisation À Domicile) est venue pendant 1/4 d'heure pour récupérer la commande de médicaments et de matériels de soin nécessaires, et prendre la tension de David.
Entre nous, je ne suis pas convaincue de la nécessité de cette visite hebdomadaire... C'est un peu faire pour faire quelque chose qui ne sert pas à grand chose ! La commande pourrait très bien être scannée et envoyée par courriel, et la tension prise par l'équipe de la Toussaint...

De 11h45 à 13h00, visite de sa petite sœur.

À 13h00, arrivée de Noël, l'infirmier. Cette visite nécessite une importante sollicitation de David, car c'est celle de sa toilette. Impossible de dormir, ni même de somnoler !!!

À 15h00, j'ai été obligée de le déranger, car il fallait impérativement que je le rafraichisse.

Après, il a enfin pu dormir jusqu'à 18h00, heure de la prochaine visite.

J'ai beaucoup de difficultés à soigner son escarre à l'oreille droite. Le problème, c'est que pour dormir, son côté de prédilection est le droit. Mais aujourd'hui, je l'ai obligé à rester toute la journée sur le côté gauche... J'ai calé sa tête avec un boudin de serviette pour l'empêcher de la tourner !
Ce soir, je l'ai repositionné à droite, mais j'ai fabriqué un méga pansement d'une hauteur de 3 cm de gaze pour créer un support afin que les frottements de l'escarre sur l'oreiller soient moins forts. Demain, nous repasserons à gauche !

Lundi 26 août 2013

À 5 heures du matin j'ai été réveillée par David, car il était encore très encombré cette nuit.
Je me suis levée pour aller le voir, et là, stupeur le tuyau de sa sonde urinaire avait cédé au niveau de l'embranchement... Évidemment, une partie de ce qu'elle était censée recueillir était par terre, l'autre partie dans le lit... Tout était trempé de la tête au pied, coussins compris. J'ai d'abord désinfecté les 2 parties de la sonde endommagées, puis je les ai remboitées et scotchées, puis je me suis mise au travail, j'avais trop de peine à le voir dans cet état ! Une heure et demie plus tard, nous revoilà endormis pour finir notre nuit. Heureusement que l'équipe de la Toussaint passe dans la matinée. À mon réveil, il faudra que je l'appelle pour qu'elle ramène de quoi poser une nouvelle sonde.

À 10h30, ils sont arrivés à trois personnes : le Dr Trek, le Dr Kron et Jocelyne l'infirmière, et ont changé cette fichue sonde. L'acte a été un peu douloureux pour David. Le Dr Trek a été obligé de lui administrer une dose de morphine par spray dans le nez. Cela l'a un peu shooté pendant 1h30 de manière à ce que l'acte puisse se faire sans le faire souffrir.

Vendredi 30 août 2013

Ce matin, à mon réveil, j'ai vraiment cru que c'était LE jour...
J'ouvre les yeux à 7h15. Un calme quasi insolent habite la chambre malgré le matelas à air qui lui se met à gonfler toutes les cinq minutes.
Il est vrai que j'ai tellement pris l'habitude des encombrements auxquels doit faire face David quotidiennement, que je n'ai plus l'habitude de tant de calme !
Toujours est-il, rien ne se passe. J'ose tourner la tête pour observer les mouvements de sa respiration... Son ventre ne bouge pas, en fait rien ne bouge.

Je reste couchée tranquillement et je me mets à organiser la journée, à savoir qui appeler en premier, en deuxième, etc...
En fait, je crois qu'inconsciemment, je cherche à gagner du temps jusqu'à l'arrivée de Noël, notre infirmier...
À 8h., je décide de me lever. Je fonce droit sur une fenêtre pour ouvrir un volet.
Après seulement, je décide enfin à me retourner pour observer David. Je ne vois toujours rien bouger, jusqu'à ce qu'enfin j'entends une mégas inspiration. Ouf, moi aussi je me remets à respirer !!!
Dimanche 1er septembre 2013

Aujourd'hui, je suis énervée.

Il était prévu qu'une copine de David, Fanny, vienne pour 17h. C'est une personne que je ne connaissait pas jusqu'à il y a quelques semaines. Elle est infirmière et a une bonne expérience en soins palliatifs. Du coup, quand elle vient, elle me conseille et m'aide à lui administrer quelques soins.
À 17h45, une visite débarque.
Une demie heure plus tard, un couple arrive avec leurs enfants.
Par pitié, quand vous allez rendre visite à des personnes dans notre cas, prévenez-les.
Cela parait capricieux de ma part, mais vivant ce que je vis, je suis épuisée moralement et physiquement.

Les gens ne comprennent pas que, ayant mon mari mourant, à gérer, je n'ai pas encore envie d'assumer la visite de neuf personnes, plus nous trois simultanément.

Avec ma copine qui travaille aux soins palliatifs nous massons David de la tête aux pieds.
Pendant ce temps, les personnes se déplacent dans la maison et font du bruit... Bonjour la sérénité pour David. Il doit passer un bon moment entre nos quatre mains, je ne suis pas certaine que ce massage soit optimal.

En ce qui me concerne, je donne tout ce que je peux pour assouvir le besoin de bienêtre de David. Je fais aussi tout ce que je peux pour que Marianne vive la situation au mieux.
Je n'ai pas pour habitude de me plaindre. Jamais qui que ce soit ne m'a entendu me lamenter sur notre sort à tous les trois. Or, nous aurions de quoi nous plaindre, car devenir veuve à 37 ans et orpheline à 4 ans, il y a plus joyeux... Et bien non, malgré cette tragédie, on ne nous respecte toujours pas. Donc ne pas se plaindre est un tort. Je ne suis moi-même qu'un être humain, avec mes limites comme tout le monde.

Ce soir, David ne va pas bien du tout. Je ne sais pas si c'est dû au stress des visites de ce soir, toujours est-il, son rythme cardiaque et sa respiration partent au galop. En plus de ça, son encombrement s'accentue de plus bel.

Je prends l'initiative de lui coller un deuxième timbre de scopolamine, car son état empire de minute en minute.
À minuit, cela se calme enfin.

C'est décidé, à partir de maintenant, c'est moi qui fixe les règles des visites. Priorité : David, Marianne et Cathy.
L'état de David s'étant considérablement aggravé ce soir, je décide d'envoyer un courriel aux plus proches, et à nos amis, de manière à leur annoncer en douceur ce qui est entrain d'arriver. Pour les plus sensibles, une révélation trop tardive ne risque-t-elle pas d'être trop brutale ? J'ai constaté, en leur parlant de temps à autre, qu'ils ne réalisent pas toujours la gravité de la situation. Aussi, je souhaite essayer d'amortir un peu le choc que pourrait provoquer l'annonce du décès de David à quelqu'un qui ne s'y attend pas. Je ne suis pas certaine que cela arrivera cette nuit, mais je sens que nous sommes maintenant arrivés devant la porte de l'au delà... David n'a plus qu'à frapper pour que quelqu'un vienne lui ouvrir. Il le fera quand il se sentira prêt.

Le courriel est le suivant :

Chers tous,

Le désespoir et la détresse m'obligent à vous écrire ces quelques lignes.
Vous n'êtes pas sans savoir que David est très très malade depuis un an.
En avril, notre vie a encore basculé davantage lorsque nous avons appris sa récidive.
Depuis, sa santé ne fait que se dégrader, malgré les différents traitements mis en place.
Nous n'avons eu aucun répit. A chaque contrôle, une mauvaise nouvelle nous était annoncée. Malgré tout, David n'a jamais perdu espoir.
Malheureusement, début juillet, la situation s'est considérablement aggravée.
Mi-juillet, les oncologues m'ont annoncé qu'il n'y avait malheureusement plus de remèdes pour sauver David.
Il est hospitalisé à domicile. Aidée par ses beaux sourires quotidiens, je m'en occupe sans relâche, assistée et soutenue par les infirmiers libéraux du village et par l'équipe mobile des soins palliatifs de la clinique de La Toussaint.
Dans les jours (semaines ?) à venir, les choses vont prendre une mauvaise tournure.
Sa volonté, son courage incommensurable et son amour fou pour la vie et pour nous font qu'il est toujours parmi nous, puisqu'il n'a plus ni mangé ni bu depuis 6 semaines...
Merci à vous tous, qui l'aimez et l'appréciez, de l'accompagner par la pensée et la prière, pour ceux qui le peuvent, dans ses derniers moments de vie.
David est un homme loyal, juste, gentil et foncièrement honnête. Il a un coeur énorme, et pourtant, n'a jamais été épargné de rien, il mérite le soutien de vous tous.
Il vous aime et partira heureux de vous avoir connus.

Bien affectueusement,
Cathy
Lundi 02 septembre 2013

A partir de minuit, la nuit est correcte. David retrouve une respiration quasi normale.
Ce matin, il est plutôt "bien".
Avec Marianne, nous préparons les dernières affaires de la rentrée.
Demain est le grand jour pour elle !!!

Mardi 03 septembre 2013

Le jour de la rentrée est arrivé ! Marianne, du haut de ses 4 ans, va faire son entrée en moyenne section de maternelle.

Son choix est fait, plus tard, elle sera vétérinaire ou infirmière !!! Forcement, vu le milieu dans lequel elle évolue depuis ses 3 ans, elle ne peut que vouloir se diriger vers le domaine du médical... !
Elle maîtrise déjà le jargon : seringues, tubulures, perfusions, voie per os, stéthoscope... n'ont plus de secret pour elle !

Après avoir déverrouillé la porte, pour que les infirmiers puissent entrer chez nous pendant ma courte absence, je l'accompagne à l'école.
On y retrouve le maire, les adjoints, et tous les parents d'élèves. L'heure est aux sourires, aux photos, aux pleurs aussi !!!
Beaucoup d'enfants hurlent leur désespoir en voyant leur maman ou leur papa s'éloigner..., qui eux-même ont souvent la larme à l'oeil aussi !

Une fois revenue à la maison, je file voir mon chéri, qui dort toujours sereinement.
Je suis cependant inquiète par-rapport aux scènes auxquelles nous faisons face tous les soirs.
Cela fait quelques jours que je me demande si David ne fait pas des terreurs nocturnes lors de la tombée de la nuit. Pour pallier à cela, je lui fais tous les soirs de longues séances de luminothérapie et lui parle énormément pour le rassurer, mais ça ne suffit pas.

Aussi, j'ai décidé d'appeler le Dr Trek de la Toussaint pour lui faire part de ce fait.
Il me propose de me scanner une ordonnance pour chercher une préparation magistrale à la pharmacie. Il m'explique qu'il faudra appliquer une goutte sur la face interne de chaque poignet, et cela devrait aider David à mieux s'endormir.
J'accepte, et m'empresse de retirer la potion magique à la pharmacie.

En fin d'après-midi, nous avons la visite de ma marraine, et de Paulette, une arrière-cousine de la famille.
Après le départ de ma marraine, arrive madame le Pasteur.
A plusieurs reprise, elle nous a rendu visite durant la phase terminale de la maladie de David. Elle est très à l'écoute et attentive à notre bien-être.

David enfant a été baptisé catholique. Lorsqu'il m'a connue, il s'est familiarisé avec le protestantisme et disait s'y retrouver beaucoup plus que dans le catholicisme. Si bien qu'au moment de notre mariage, il n'a pas souhaité la présence d'un curé et a choisi sa nouvelle religion.

Ce soir, Madame le Pasteur nous propose de prier ensemble, ce que j'accepte.
Marianne me regarde, inquiète. Je lui souris pour la rassurer. Je ne sais pas ce qu'elle comprend et pas de ce qu'elle voit ! Je lui donnerai quelques explications plus tard. Heureusement que j'ai toujours joué franc-jeu avec elle, et que je ne l'ai jamais mise à l'écart de quoique ce soit... Cela fait quelques semaines maintenant qu'elle a compris que son Papa allait bientôt mourir.

Dans sa prière, madame le Pasteur emploie un terme que jamais nous n'avions utilisé devant David. Sa prière commence par : "En cette fin de vie"...
Ces 5 mots ont l'effet d'une bombe en moi, un électrochoc auquel je ne m'étais pas préparée...
Je suis gênée, une seule chose me hante : mais que doit penser David ? Je ne sais pas si à l'instant présent il est conscient, car ses yeux sont fermés...
Paniquée, ma tête tourne, je peine à ne pas me laisser emporter dans ce tourbillon, j'ai peur de m'évanouir tellement je suis secouée.
Je ne le sais pas encore, mais à partir de ce moment, je ne verrai plus jamais les beaux yeux bleus de mon Amour.
Avant que le soleil ne commence son déclin, j'applique les gouttes de préparation magistrale prescrite ce jour sur la face interne des deux poignets.
Une fois Marianne couchée, je commence le massage de mon mari.

Durant toute la phase d'alitement de David, ce massage a été notre grand moment d'intimité. Deux à trois fois par jour, je m'y adonne pour son plus grand bien-être, et pour mon plus grand plaisir.
J'utilise une crème très hydratante, ou de l'huile d'amande douce. Je commence toujours par les jambes et je remonte petit à petit jusqu'à la nuque, sans oublier chaque orteil et chaque doigt.

Je profite aussi de ce moment pour lui faire faire un peu de gymnastique, histoire de lui dégourdir un peu les jambes. Je place une de mes mains sous le haut de son mollet, et la deuxième sous son talon, et je le fais pédaler. En principe, lorsque je remonte la jambe au-dessus d'un certain niveau, David se met à grimacer, mais ce soir, rien. Je pousse même jusqu'à faire en sorte que son genoux touche sa poitrine, mais toujours rien. Aucune réaction de sa part... C'est totalement anormal.
David vient de tomber dans le coma.

Sa respiration est moins forte, et David fait de l'apnée...Une à deux inspirations très fortes, puis plus rien pendant dix à quinze secondes.
Après mon massage, je m'allonge à côté de lui et lui prends les mains. 
Nous restons ainsi longtemps. Je le sais parti, mais son corps palpite encore faiblement. Il est dans un coma profond, je ne cherche plus à le stimuler, je souhaite qu'il s'en aille tranquillement, rassuré, et qu'il sente ma chaleur tout contre lui. Mon David, lui est déjà très loin, très haut... Quel beau départ, où seule la sérénité règne...

Mercredi 04 septembre 2013

A mon réveille, David ne souffre pas, mais son souffle est court et saccadé.
Au petit matin, Marianne se lève et vient dans notre chambre. Je la prends dans mes bras et lui explique que son Papa n'a pas mal, mais qu'il va de moins en moins bien, et que je pense qu'il va bientôt mourir.
Ca vous paraît cru ? Je suis d'accord, mais on m'a appris à utiliser les bons mots, et à appeler un chat un chat . Il suffit de prendre son courage à deux mains et après, tout est tellement simple. Pas de tabous, ne rien cacher, rien. En adaptant ce langage, un enfant, même de quatre ans, est tout à fait capable de comprendre la plupart des choses.

Anabelle, notre infirmière arrive. Je la laisse prodiguer les soins à David, et descends prendre le petit-déjeuner avec Marianne.
Lorsque Anabelle s'en va, nous remontons avec Marianne pour faire notre toilette.

Arrivées en haut des escaliers, je trouve que l'étage est extrêmement calme, En effet, depuis plusieurs jours, David respire très bruyamment, et là, rien, on entend même les oiseaux chanter à l'extérieur.
Je trouve cela bizarre, et propose à Marianne d'aller jouer dans sa chambre pendant que je m'occupe de son Papa.
Curieusement, elle obéit sans rechigner.

Au moment de passer la porte de notre chambre, je le regarde, et je comprends.
Son âme l'a quitté pendant que Marianne et moi finissions notre petit-déjeuner. Elle a réussi à s'échapper de ce corps qui ne pouvait plus lutter.
Il a profité des quelques minutes où il était seul pour s'en aller. Quelle classe... Jusqu'au bout il aura été classe, et avec le sourire sur les lèvres en plus. Le voilà délivré.

Sur le champ, j'appelle ma maman, lui explique la situation et lui demande de venir chercher Marianne -qui ne sait encore rien-, pour s'occuper d'elle pendant que j'organise tout ce qu'il faut.
Je contacte le Dr Trek, de la Toussaint, en qui j'ai toute confiance, qui me propose de venir immédiatement avec l'infirmière Jocelyne.
Puis j'appelle le Dr Larmer, le médecin généraliste de David. Etant justement à Blaesheim, il se présente rapidement et constate son décès.

Le Dr Trek et Jocelyne arrivent tout de suite après. Ils me proposent leur aide pour laver et habiller David.
D'ailleurs le Dr Trek me demande d'aller me reposer pendant qu'ils s'occupent de David.
Je lui dis tristement : "- Hier, je lui ai promis de le raser ce matin..."
Il me répond tout doucement : "- Et bien, je vais le raser !"
Quelle gentillesse. Ces deux personnes, ma Maman et Paulette sont les seules à m'avoir soutenue à 100% dans mon choix de garder David à la maison. Eux seuls ont été amènes de comprendre pourquoi cette décision me tenait autant à coeur, et combien je voulais agir parfaitement pour l'accompagnement de fin de vie de mon mari. Faire tout ce qui était en mon pouvoir avant, pour n'avoir aucun regret après... C'est tout ce que je demandais.
Je descends et appelle Madame le Pasteur. Nous fixons la date de l'enterrement au samedi 07 septembre. En fait, je lui dis très explicitement que ce serait la date idéale, car dans notre entourage, nous sommes tous encore actifs, et dans la mesure où je souhaite réunir un maximum de personnes, le samedi serait parfait ! Elle comprend et accepte tout de suite.
Puis je contacte les pompes funèbres. Nous mettons plusieurs choses au point, et je leur demande s'il est possible que je garde David à la maison toute la journée, car je souhaiterais un peu "profiter" de lui, et passer du temps avec Marianne et lui.
Elle nous connaît, comprend la situation avec une petite fille, et accepte tout de suite, à la condition que je ferme bien les volets et les fenêtres, car dehors il fait 30°C.
En remontant, je retrouve David joliment coiffé, et pour la touche finale, le Dr Trek l'a parfumé délicatement de ce parfum que je lui ai offert à Noël.
Nous restons ainsi longtemps, David sur son matelas à air qui n'arrête pas de gonfler toutes les 5 minutes, et moi assise tantôt à côté de lui sur son lit, tantôt sur le chevet de nuit., main dans la main, je lui raconte une multitude de choses.

La mort n'est qu'un passage, je suis simplement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes vous,
Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait,
N'employez pas un ton solennel ou triste,
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble,
Priez, souriez, pensez à moi,
Que mon nom soit prononcé comme il l'a toujours été,
Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre,
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié,
Elle est ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé, simplement parce que je suis hors de votre vue.
Je vous attends. Je ne suis pas loin,
Juste de l'autre côté du chemin.
Vous voyez, tout est bien.
                                                                                                                Charles PEGUY

Il repose sur le lit médicalisé que j'avais fait installer dans notre chambre à coucher, les deux mains jointes.
Son visage s'irradie d'une telle sérénité qu'il semble dormir, un sourire léger aux lèvres.

Je téléphone à ma maman en lui demandant de bien vouloir ramener Marianne.

Au même moment, l'angelus se met à sonner pendant 15 minutes.
"- Tu entends les cloches ? Elles sont pour toi mon Amour."
J'ouvre les fenêtres de notre chambre pour mieux faire entrer et entendre le chant mélodieux venu du clocher. Que c'est beau, je me sens transportée.

Je m'installe à côté de lui pour l'observer et pour savourer ce moment unique et magique, pendant lequel tout s'arrête autour de nous.
A la fin de ces 15 minutes, Marianne arrive. Je l'accueille dans le salon, et lui explique tranquillement que ce dont je lui avais parlé ce matin était arrivé : Papa est mort.
Elle me demande tout de suite :
"- Je peux le voir ?"
Heureuse de sa réaction, je lui réponds par l'affirmative, et l'emmène voir son Papa.

Aux côtés de son Papa, Marianne est tout simplement merveilleuse.
Elle lui fait des bisous, se couche à ses côtés pour le serrer dans ses bras, et me demande si elle peut lui donner un doudou qu'il emmènera avec lui.
Je lui réponds simplement que Papa serait ravi de pouvoir emporter avec lui un petit souvenir d'elle.
Sur ce, elle court dans sa chambre est revient avec une grande peluche en forme de vache...! et la pose délicatement à côté de la tête de David.
J'en profite pour fixer cette image bouleversante. Je fais plusieurs photos de Marianne et de son Papa.
La scène peut paraître surnaturelle pour quelqu'un qui n'a jamais rien vécu de tel, mais pour nous, tout est tellement naturel, et tellement beau.
Je lui dis combien je suis fière d'elle, et combien son Papa doit être fier d'elle de là où il nous voit.

A 14h30, je décide d'envoyer un sms à tous mes amis et proches pour les informer que David s'est éteint ce matin. Je ne me voyais pas passer quatre vingt dix coups de téléphone...
Puis, je pars aux pompes funèbres pour faire le nécessaire. Pendant que je m'y trouve, mon portable n'arrête pas de sonner et vibrer... Je décide de ne prendre aucun appel. Je n'en ai ni le temps, ni l'envie. Une amie m'avoue sur la messagerie qu'elle espérait vraiment tomber sur mon répondeur, car cela serait plus simple pour elle. Je la comprends aisément. Il est toujours difficile de trouver les mots justes...

Sur le chemin du retour, je pense à David tout seul à la maison, et je me surprends à me demander ce qu'il se passerait si un cambrioleur était amené à rentrer chez nous pendant mon absence... Ferait-il son "travail", ou s'enfuirait-il à la vue de David dans son lit ?
Bizarre comme réflexion... Mais c'est celle que je me suis faite !

Je suis de retour pour 16h00.
En rentrant, je trouve un message sur mon répondeur qui me glace... : l'hospitalisation à domicile me demande de les rappeler, car ils souhaiteraient venir récupérer le lit médicalisé de David...
Mon sang ne fait qu'un tour ! Je compose le numéro. Lorsqu'ils décrochent, je leur explique qu'à l'heure où nous conversons, mon mari est encore couché dans le lit tant convoité...
J'en profite pour leur faire part, que leur manque de tact est très choquant pour quelque qui vient de perdre son mari le jour-même.
Toujours est-il, le rendez-vous est pris pour le lendemain matin !

Je décide que mon heure est venue de passer un peu de temps avec mon mari en tête à tête. Je n'ai pas eu à m'occuper de lui de toute la journée, et il me manque déjà.
Après m'être investie comme je l'ai fait, 24h/24, je ne peux que ressentir ce vide dont j'ai perdu l'habitude.

Je ferme tout à clé, monte dans notre chambre, m'allonge à côté de lui, et commence ma conversation en monologue...
Bien entendu, je n'obtiens aucune réponse, et pourtant, j'ai le sentiment d'être écoutée...
Encore un moment passé avec lui, que je n'oublierai jamais. Oh non, jamais...
J'estime avoir passé un moment vraiment exceptionnel avec David. Je ressens une grande satisfaction et un infini bien être.

A 17h30, quelqu'un sonne. Ce sont nos voisins, qui souhaitent faire leurs adieux à David.
Cette visite me fait très plaisir, car jour après jour durant la maladie, ils ont su être près de moi. Jamais distants, jamais étouffants, ils avaient la capacité de trouver le juste équilibre vis à vis de nous.
Concernant nos voisins, que ce soit ceux de gauche ou ceux de droite, avec David, nous avons toujours estimé être très chanceux, car nous avons tout simplement des voisins en Or. L'entente entre nous est parfaite. Nous sommes toujours prêts à nous aider mutuellement, chacun ayant ses spécialités (cuisine, jardinage, bricolage, etc...) !

Vers 19h00 arrive le véhicule des pompes funèbres.
Là, ça commence à se compliquer pour moi... Je crois que j'aurais souhaité garder David à la maison encore quelques temps... L'heure de la séparation a malheureusement sonné.

Les deux croque-morts tiennent compte de la présence de Marianne, une petite fille de 4 ans.
Ils savent que tout un travail est fait avec elle depuis plusieurs semaines et le continuent à leur niveau.
Ils décident donc de placer le cercueil à l'arrière de notre maison, sur la terrasse. Nous n'avons aucun vis-à-vis à cet endroit.
Puis ils transportent David à l'extérieur et le couche dans son ultime lit.
Une partie de notre famille est présente, et assiste à la scène encore une fois surréaliste, et émouvante de Marianne faisant ses adieux à son Papa.
Au dernier moment, elle décide de changer la peluche qui accompagnerait David pour l'éternité. Elle troque donc la grande vache contre un doudou chiffon avec une tête de clown, en souvenir de son Papa qui faisait toujours le clown avec elle ?
Toutes les deux sommes postées devant le cercueil à observer David et caresser ses mains pour la dernière fois.
D'un signe de la tête, je fais part aux croque-morts que nous sommes prêtes.
Il couvrent alors David d'un drap blanc cassé et place le couvercle dessus.
Puis, ils scellent le cercueil à l'aide de sceaux rouges.
Marianne m'interroge sur ce qu'elle voit, notamment sur la manière de créer ces sceaux en faisant couler de la cire sur le chêne du cercueil.
Nous avons assisté à la mise en bière du corps de David. Faits exceptionnels, elle a été faite sur sa terrasse, dans sa maison qu'il a tant chérie. Je pense que je n'aurais pas pu lui rendre un plus grand hommage...
Puis le cercueil est chargé dans le corbillard, qui s'en va.

Quelle journée... Entre temps, Madame le Pasteur est passé à la maison, pour me déposer des carnets de textes pour préparer le culte d'adieu.
Malgré toutes les émotions de ce jour, et malgré la fatigue qui s'abat sur moi, la journée est loin d'être terminée.
Une fois Marianne couchée, je m'atèle à la préparation de la cérémonie, que je souhaite exceptionnelle pour un être exceptionnel. Je la veux belle, riche en émotions, à la hauteur de l'être qu'était mon mari David. C'est tout ce que je peux encore faire pour lui, alors j'y vais, et j'y mets tout mon cœur et toute l'énergie qu'il me reste. Je me couche à 3 heures du matin, relativement satisfaite du travail accompli.

Jeudi 05 septembre 2013

Cette après-midi, j'ai rendez-vous avec Madame le Pasteur. Je lui fais part des textes que j'ai choisis et transformés pour les personnaliser.
Nous sélectionnons aussi les chants, et réglons un grand nombre de points.

Puis je me rends chez un restaurateur du village, chez lequel nous irons prendre le verre de l'amitié après le culte pour donner quelques instructions et là encore, régler quelques détails.

Le soir, je continue à travailler jusque tard dans la nuit, mais ça vaut le coup, la cérémonie sera magnifique !

La mort, si c'était...

Quelqu'un meurt,
et c'est comme des pas qui s'arrêtent...
Mais si c'était un départ pour un nouveau voyage ?
Quelqu'un qui meurt,
et c'est comme une porte qui claque...
Mais si c'était un passage s'ouvrant sur d'autres paysages ?

Quelqu'un meurt,
et c'est comme un arbre qui tombe...
Mais si c'était une graine germant dans une terre nouvelle ?

Quelqu'un meurt,
et c'est comme un silence qui hurle...
Mais s'il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?
                                                                                                             Benoît MARCHON

Vendredi 06 septembre 2013

Encore beaucoup de choses à régler : derniers détails de la cérémonie, fleurs que Marianne et moi offrirons à David.

Je passe la majeure partie de la journée à nettoyer et ranger la maison.
Ma famille espagnole se déplace pour assister aux funérailles de David, et je vais héberger deux de mes tantes.
Quand nous leur avons appris son décès, ils ont tout de suite affirmé qu'ils feraient le déplacement. Ils vont quitter la région des Asturies le vendredi matin, pour arriver chez nous le samedi matin (il faut compter 24 heures de route). Puis, ils ont prévu de repartir le dimanche en début d'après-midi... Que de gentillesse et de générosité... Si ça ce n'est pas de l'esprit de famille, alors je n'y comprends rien !!! Il faut dire qu'ils ont toujours énormément estimé David, qui le leur rendait bien. Avec intelligence, ils l'avaient tout de suite intégré, et traité comme un véritable membre de leur famille.
Ils disaient de mon mari qu'il était quelqu'un de bon et généreux.

Samedi 07 septembre 2013

Marianne et moi nous levons de bonne heure et partons chez le fleuriste pour récupérer les bouquets de roses rouges, pour moi, et blanches, pour elle.
Notre famille d'Espagne est arrivée à 10h00 et se repose après 24 heures de voiture... La dernière fois que nous avons eu un tel va-et-vient dans le maison, c'était lors de notre mariage... Quand j'y repense, j'ai l'impression que c'était hier... Quel gâchis...
A 13h30, nous partons pour l'église, de manière à arriver à temps pour accueillir David. En marchant, je remarque que des gens attendent assises dans leurs véhicules. En arrivant, je place 2 grandes photos de David sur les tables destinées à accueillir les registres de condoléances. Qu'il est beau !
Le culte est exactement comme je le souhaitais : grandiose. Les textes sont magnifiquement lus par Madame le Pasteur, Sophie la soeur de David, et mes amies. Merci à elles pour ce beau geste. Je sais qu'il leur à fallu beaucoup de courage pour se lever et s'avancer. Quelle fierté j'éprouve, vis-à-vis de David, lorsque, en me retournant, je me rends compte que notre énorme église est bondée sur les deux étages, et que des personnes sont debout tout au fond par manque de place. "- Ca, c'est tout pour mon David, quel homme exceptionnel, quelle chance j'ai eu de l'avoir connu. Marianne peut vraiment être fière de son Papa !". La Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) a dépêché un bus urbain pour véhiculer le personnel souhaitant rendre un dernier hommage à David. Dans le foule, j'entre-aperçois même des médecins et soignants qui se sont occupés de mon chéri pendant sa maladie.

Poème pour David, que j'avais fait distribuer à l'Eglise
Pour clôturer la cérémonie, nous passons une musique que j'ai choisi pour ses paroles, et la magnifique interprétation, dont Jean-Jacques Goldmann a le secret : Puisque Tu Pars. Déjà au moment de l'introduction, le son du hautbois me donne la chair de poule tellement elle est belle. Je connais les parole par-cœur et ne peux m'empêcher de les fredonner. Nous venons d'atteindre le sommum en terme d'émotion.
Après le culte, nous nous rendons au cimetière, perché sur la colline du Gloeckelsberg.
Selon le souhait de David, il est inhumé dans notre tombe familiale, avec mon Papa, décédé en septembre 2004.
Marianne et moi avons jeté nos bouquets de roses sur le cercueil. Marianne a aussi jeté deux de ses  nombreux doudous, et moi, mon bouquet de mariée séché. Je l'avais gardé en souvenir de notre mariage, et en aucun cas, je n'avais pensé m'en séparer de cette manière...
Je me répète, mais j'ai trouvé que Marianne a tenu son rôle divinement bien. Gentille et obéissante, elle a toujours très bien accompli son rôle. Je suis satisfaite de ne jamais l'avoir exclue de notre vie difficile. Les enfants comprennent tant de choses, bien plus que ce que nous pouvons nous imaginer...
Pour finir la journée, nous prenons le chemin d'un restaurant du village, dans lequel nous prendrons le verre de l'amitié, tous réunis.


Voilà comment s'est terminée notre combat contre le glioblastome ; nous l'avons malheureusement perdu.
Je suis néanmoins satisfaite d'avoir tout essayé, tout tenté, pour nous en sortir.
Lorsqu'il n'y avait vraiment plus aucun espoir, nous avons continué à garder la tête haute, et à faire régner dans notre maison un "atmosphère aimante et vivante", comme me l'a écrit le Dr Trek par la suite.

Je vous fais maintenant part de ma citation, à laquelle j'ai donné un véritable sens durant cette dernière année :

"Tout faire en amont, pour ne pas avoir de regrets en aval."

Cathy Castaño

CAR

"Les larmes les plus amères versées
sur les tombes tiennent aux paroles passées
sous silence et aux actions restées inaccomplies."

Lillian Hellman

Merci à tous les Médecins et Soignants qui m'ont tant soutenue et conseillée dans mon rôle.
C'est grâce à vous, si j'ai pu mener jusqu'au bout mon combat aux côtés de mon amour, David.
Merci à ma famille et à tous mes amis pour ne jamais nous avoir tourné le dos. On m'avait dit que c'est dans ce genre de circonstances que l'on reconnait ses vrais amis... Les vrais restent, les faux partent... : la plupart sont restés, de nouveaux se sont même rajoutés.

Merci à Ricky et à tous les bénévoles de l'association Jalmalv pour le merveilleux travail qu'ils accomplissent avec nous.
Toute ma vie, j'aurai le regret de l'avoir vu partir, mais la satisfaction énorme d'avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour lui rendre ce départ le moins difficile possible, et cela n'a pas de prix.
Merci, et merci encore de tout cœur.
Je vous embrasse tous très fort,
Cathy
"La vie c’est comme une bicyclette, il faut
     avancer pour ne pas perdre l’équilibre."   

Albert Einstein
***********************************************************************

Voilà quelques photos supplémentaires de nos moments de bonheur
et de quelques-uns de nos voyages :

Monaco - décembre 2003
New-York - mai 2004

David, mon cousin Marcos et mon Papa Julio - mai 2004

Asturias (Espagne) - juillet 2004

Hong-Kong - mai 2005
Thaïlande - mars 2007

Inde - novembre 2007
 
Mai 2008
Mont-Blanc - Juillet 2008
Québec - septembre 2008
Annonce de l'arrivée prochaine de Marianne - novembre 2008
Naissance de Marianne - 02 juin 2009

Marianne 1 mois - juillet 2009
Baptême Marianne - Septembre 2009
Marianne 11 mois -  mai 2010
 
Marianne 1 an - juin 2010
Gérardmer - août 2010

Août 2010

Août 2010

Autriche - août 2010

O.N.U. New York - décembre 2010

Noël 2010

Marianne 2 ans - juin 2011

Corse - septembre 2011

Champ du Feu - mars 2012

Mai 2012

Juin 2012

"Ne laissez pas le monde changer votre sourire,

mais laissez votre sourire changer le monde."

Liam Payne
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L'amour ne disparaît jamais...la mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce d'à côté.
Je suis moi et vous êtes vous.
Ce que nous étions les uns pour les autres,
nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
Ne changez rien au ton,
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de votre pensée,
simplement parce que je suis hors de votre vue?
Je vous attends, je ne suis pas loin,
juste de l'autre côté du chemin.
Vous voyez, tout est bien.
                                                                                                      Saint Augustin
 
Pour garder ce blog "vivant",
n'oubliez- pas de laisser votre griffe ci-dessous...
ou à l'adresse suivante :
blog.cathydavid@gmail.com

72 commentaires:

  1. C'est vraiment un superbe hommage pour David... c'est si émouvant et poignant...
    j'en reste sans voix...
    Bruno

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  2. David, je l'ai connu par l'intermédiaire de son dernier métier.
    Entre David et ses collègues, le courant passait bien.
    Marianne, ton papa était un homme exceptionnel. Fort attachant, toujours disponible, toujours souriant, toujours avenant, toujours positif et donc pour toujours dans nos coeurs.
    Cathy, Marianne, vivez par lui, je vous embrasse, Nathalie Pozzetta.

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  3. Très émouvant l'hommage à ton mari ! j'en ai pleuré !! courage pour la suite....
    Patrick

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  4. Ein ergreifendes Erinnerungsporträt über meinen besten französischen Freund David! Cathy, hab' 1000 Dank für all das, was du ihm gabst!
    Mögest du mit Marianne die Kraft finden, den unvorstellbaren Verlust und all die Schmerzen zu überwinden sowie irgendwann wieder glücklich zu werden! David würde sich freuen!
    Hans-Diether

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  5. Connaître un Amour aussi grand est magnifique. Une personne qu on a aimé et perdu reste toujours parmi nous dans nos souvenirs et je suis certaine , même si je ne le connaissais pas , qu'il est très fier de sa femme et de sa fille .Ton témoignage est poignant et merveilleux en même temps . Milles bises .Anita

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  6. Absolument bouleversant, poignant et magnifique!!
    Philippe

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  7. tres belle hommage a david , tres émouvant , david était un collègue trés gentil toujours le sourire nous pensons beaucoup a lui.
    merci cathy bisous
    marie noelle et jean -marc

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  8. Requiem in Pace David.Ton sourire restera gravé dans nos mémoires.
    La vie est devant vous Cathy et Marianne.
    Merci à vous pour cet émouvant partage.
    Jean-Louis

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  9. un grand merci pour ce merveilleux blog
    je ne sais que dire , je reste bouche bée
    mon souvenir est ce merveilleux sourire
    je pense souvent a David et il me manque
    un collegue de travail

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  10. Le peu que je l'ai connu, j'ai été touché de sa gentillesse, de son tact, de son optimisme. J'espère que ces quelques petits mots que je dépose ici vous aideront. Merci pour sa mémoire. Fabien Harter, conducteur CTS.

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  11. Coucou Cathy, comme le monde est petit, je l'ai connu à la CTS et un jour par hasard il me parle de toi.... Je lui ai toujours dis de passer avec toi à la maison et maintenant il n'est plus là. Mais ma porte t'est grande ouverte si un jour l'envie t'en prend ce sera avec une grande joie.

    Stéphane Noel

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  12. Témoignage d'1 an de vie, d'1 de combat contre la maladie... BOULEVERSANT. Très ému à la lecture de ce récit. David me laisse le souvenir d'un homme souriant, aimant la vie et toujours à l'écoute. Merci à vous pour cet émouvant partage. Marianne tu peux être fière de ton papa!

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  13. j'en reste sans voix, avec un paquet de mouchoir vide à mes côtés ! quel bel hommage rendu à votre mari !

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  14. très bel hommage pour votre mari ! quel bel amour qui vous unissait et qui vous uni toujours, ma maman a vécu une histoire similaire a la votre et a accompagner son compagnon aprés 25 ans de vie commune , qu'au bout, chez lui aussi, après 10 mois de combat (pas toujours simple avec le milieu médicale) d'un cancer de l'estomas le 18 novembre 2013 , de très grandes et tendre pensées a vous et votre fille !! en ces moment douloureux christelle

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  15. Bouleversant votre récit Cathy, j’ai pleuré, pleuré….
    David pour avoir été sa collègue à la banque durant qq années était une belle personne !!!
    Ses souffrances, vos souffrances …c’est bien de les avoir écrites je peux vous témoigner tout mon respect, mon admiration pour votre courage, votre sensibilité hors pair …merci Cathy
    Je n’oublierai pas David , je me souviendrai tjrs des moments intenses de travail où nous sortions de la banque souvent tard pour encore et encore terminer qq tâches administratives impossible de faire dans la journée réservée à l’accueil des clients et souvent il faisait le taxi avec sa GOLF de l’époque déposait d’autres collègues et moi-même à un arrêt de bus et moi rue des Arquebusiers à Strasbourg.
    Marianne votre papa était sensationnel, ses grands yeux bleus reflétaient la gentillesse la joie !!! il reste présent dans nos cœurs.
    Cathy, vous êtes aussi une belle personne et vous avez droit encore à bcp de bonheur. La vie continue et David était et sera tjrs fier de vous.
    Courage !!!
    Bien affectueusement,
    Renée DROUVOT TRAUTMANN

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  16. Je suis partagé entre le désir d'être aussi admirable et aimé que mon Ami David et la fragilité de sa vie dont tu retraces Cathy la lente conclusion.
    Ce témoignage est bouleversant , si bouleversant que l'on songe à sa propre vie si misérable et souvent si dénuée de sens...
    Je suis donc vivant et heureux que cet Ami là ait eu ce Bonheur là !
    Il est tard , je n'ai pu quitter cette lecture et l'Amitié de cet Homme me fait du bien, beaucoup de bien.
    Merci David !
    Christian de la Rue Des Sarcelles. à STRASBOURG

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  17. Votre témoignage est bouleversant, plein d'amour et c'est un bel hommage que vous faites à David qui était un collègue très gentil et toujours souriant.
    Bon courage à vous et à Marianne.
    Isabelle

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  18. J'ai mis près d'une heure à lire votre poignant récit. Je suis un collègue de David mais je ne l'ai malheureusement pas connu,travaillant dans un autre dépôt que lui.
    Votre récit traduit parfaitement votre amour pour votre mari et l'engagement totale que vous avez eu pour lui; je tiens à vous féliciter, David veille sur vous et votre fille de là où il est, et doit être fière de vous.
    Son âme et son souvenir sont omniprésents à vos cotés, qu'ils vous aident à vous reconstruire et à vous guider vers une nouvelle vie.
    Par la même occasion et d'après ce témoignage très réaliste et bien raconté, je vous conseillerai d'écrire un ouvrage( si vous en avez le courage) sur votre mari,vous et votre fille, relatant vos moments heureux passés ensembles, tel l'a fait Valérie Fignon, la veuve du coureur cycliste Laurent Fignon, vainqueur des tours de France 1983 et 1984.
    Vous souhaitant tout le meilleur pour l'avenir
    Olivier Linder

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  19. Cathy, je n'ai pas connu ton mari, mais avec tes mots j'ai pu lire et comprendre tout le sens des mots "pour le meilleur et pour le pire". Vous avez connu une magnifique histoire d'amour, certes courte mais intense ! La vie continue, courage mais j'ai bien compris que tu l'as. C'est beau, grâce à toi David sera toujours là. Marianne a beaucoup de chance de pouvoir grandir à tes côtés !
    Je vous souhaite à toutes les deux de vivre encore pleins de beaux moments de bonheurs, vous le méritez...
    Une collègue à toi, Régine, bisous

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  20. Que de larme verser en vous lisant bravo pour votre courage j'ai souvent ressenti la douleurs et le parcours de mon père également arracher a notre coeur épuiser par un cancer la vie et injuste bonne continuation a vous et votre petite fée Marianne

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  21. Je pense à vous depuis que j'ai lu ton blog et je voulais encore te rajouter ceci "L'amour est le seul remède, aimer et être aimé"
    Régine

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  22. David était pour nous un voisin exceptionnel, un confident fidèle et discret, il nous manque beaucoup. Nous voulons aussi rendre hommage à Cathy pour son dévouement sans limites que nous avons pu constater tous les jours. Nous lui souhaitons ainsi qu'à Marianne un avenir serein.
    Elisabeth et Frédéric

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  23. Que d'émotions en vous lisant, David restera à jamais dans notre mémoire.
    Il à été un formidable collègue de travail tellement gentil et souriant.
    Ce récit,c'est le plus bel hommage que vous ayez pu faire à votre mari.
    Nous pensons fort à vous et à votre petite Marianne
    Estelle et Luc ADAM

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  24. Merci Cathy pour ce partage si émouvant, son sourire l'aura accompagné jusqu'au bout. Belle vie à vous et à votre précieuse Marianne.

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  25. j'e suis un collègue de David, je le côtoyais de temps en temps lors des relèves en ligne, toujours souriant et à l'écoute des "transmissions" que l'on échange dans ces moments là.
    Parfois nous pouvions discuter brièvement lors d'une pause, et lui toujours égal à lui même, avenant et de bonne humeur..
    Je ne le connaissait pas davantage, mais je garde de lui un excellent souvenir.
    Je pense à sa fille et à son épouse qui ont perdu un père et un mari.
    Je suis sur que là ou il est...David est toujours à vos cotés....impalpable, mais présent...
    Gardez courage . !!!

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  26. Tres émouvant votre blog.et magnifique hommage a votre mari et papa de Marianne

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  27. un magnifique hommage...bouleversant ...qui se lit comme un roman ...la vie est un roman ...Après ce que vous avez toutes les 2 traversé ,vous ne pouvez avoir droit qu'au bonheur ....Marianne sera forcément fière de son papa en lisant tout cela ...et de sa maman qui a fait preuve d'un courage et d'un dévouement incroyable ...

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  28. Ce jour du 22/08/2012 nous nous rendons joyeux à l'hôpital d'Hautepierre , une amie vient d'accoucher d'un petit garçon!
    Sur le chemin, avec Gilles nous parlons de tout, de rien et je lui dis "Quelle chance , Cathy et David sont partis hier pour les USA!!"
    A peine arrivés dans les couloirs de cet énorme hôpital, nos regards se croisent à la fois incrédules et stupéfaits : David !!! mais qu'est ce qui se passe? de suite je pense qu'il est arrivé quelque chose à Marianne ou à toi Cathy...et en même temps je réalise qu'il est en pantoufles...
    Notre gorge se serre de plus en plus lorsqu'il nous explique : une masse dans le cerveau , opération prévue lundi prochain...comme tu l'écris ma Cathy : un véritable coup de poignard !...
    On fait de notre mieux pour l'encourager et cacher notre émotion...on le sent tracassé mais comme à son habitude il garde son super sourire et son regard apaisant !
    Il était comme çà ton Papa , Marianne , un battant ! toujours garder espoir , être confiant et positif !

    Ma chère Marianne , avec ton Papa et ta Maman ,nous nous sommes essentiellement rencontrés lors de moments festifs (fêtes d'anniversaires, repas ,mariages..)
    S'il y a bien un moment que je souhaite relater aujourd'hui ,c'est la soirée de mariage de nos amis Laurence et Jean -Mathieu.
    Ce soir là nous étions assis ensemble avec ta marraine Caroline , Jérôme ,ta Maman et ton Papa ainsi que deux autres couples d'amis .
    Notre super organisatrice Lolo avait tout prévu : nous avions des chansons à interpréter entre les différents plats.
    Nous étions, à notre table, un bon petit groupe de "joyeux lurons" et nous renchérissions de plus belle aux blagues des uns et des autres.
    Arrive le moment des chansons et, comme un seul homme , nous nous sommes retrouvés tous les 10 debout sur nos chaises à entonner "la chanson du fromage"....un véritable moment de délire !!!!...je pense qu'on aurait pu passer pour des fous...;-))))) ...
    L'ambiance est partie d'une seule traite , à chanter encore plus fort, à lever nos verres.....et çà c'est vraiment , sincèrement ,le souvenir que nous allons garder de ton Papa .
    David était quelqu'un d'heureux , de communicatif dans sa bonne humeur et sa joie de vivre.
    Il aimait les autres et surtout plus que tout " ses deux Petites Chéries" , toi et ta Maman ! Garde toujours çà au fond de ton coeur, personne ne pourra te l'enlever .Tu es une petite fille adorable , pleine de ressources, qui peut être fière d'elle !

    Ma chère Cathy , je te l'ai dit et répétée des centaines de fois : ce blog est simplement Magnifique! C'est la preuve d'un Amour Incommensurable que vous avez partagé toi et David. Que c'est Beau !!
    Tu es quelqu'un , à l'image de David , d'exceptionnel et qui apporte beaucoup à ceux qui te côtoient.
    Merci pour ce blog, pour cette volonté de ne rien lâcher ,cette force que tu vas transmettre à ceux qui sont dans le désarroi et qui vivent des situations similaires ,qui se sentent seuls, qui n'osent pas: Parler , Agir ...et simplement Vivre après une telle épreuve.
    Merci ma Cathy et surtout Merci pour ton Amitié .

    Marianne, tu pourras découvrir la scène décrite plus haut en visionnant le film du mariage de JM&Lo .

    Je reste persuadée qu'il n'y a que ceux qui n'ont jamais souffert qui peuvent se permettre de critiquer et de juger ...

    Nous, on vous aime alors "VIVEZ , AIMEZ .... "comme tu l'écris si bien ma chère Cathy .

    Affectueusement Gilles & Aurélia

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  29. Quel beau témoignage. Je n'ai qu'un regret : ne pas avoir connu David.
    Je t'embrasse ainsi que Marianne.
    Agnès (une ex collègue)

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  30. Merci Cathy. Un témoignage bouleversant, leçon de courage et de vie. A méditer, qu’il puisse nous faire réfléchir dans ce monde superficiel sur ce qui est vraiment important et profiter de chaque instant. Il n’est pas sûr que nous ayons tous, votre courage et votre dévouement.
    David restera maintenant toujours avec vous, cela peut paraître cruel à dire, mais la vie continue pour vous et votre petite fille, alors comme le disent vos amis : « Vivez, aimez … » pour continuer à lui rendre hommage.

    RC

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  31. J'ai mis une soirée à lire l'ensemble de ton blog Cathy (je me suis rapidement armée de mouchoirs) et je n'ai qu'un mot à dire : chapeau !! Chapeau pour sa réalisation, car je le trouve extrêmement bien fait, chapeau pour ton courage et ta dignité surtout ainsi que celle de ta petite fille...
    Votre histoire est tellement belle et tellement triste à la fois, mais ce que j'en retiens c'est cet amour qui vous lie d'abord David et toi, puis tous les trois et que l'on ressent en lisant votre histoire durant cette année de combat....

    "Il y a des personnes qui ne cessent jamais de s'aimer, simplement parce que ce qui les lie est plus fort que ce qui les divise".

    Le jour où tu auras retrouvé l'équilibre sur tes deux jambes, au moins un peu, je te souhaite d'être à nouveau heureuse, car je suis convaincue, après la lecture de ce blog que tu es une personne extraordinaire, autant que ton mari...Tu le mérites sincèrement !

    Anne

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  32. Il n'y a pas de mots pour décrire ce que l'on ressent en te lisant, alors que toi tu as trouvé les mots justes...Quelle belle leçon de Vie et d'Amour , à nous qui sommes si souvent englués dans notre routine, notre quotidien...Je vous souhaite beaucoup de Bonheur à toutes les deux, et ne laissez personne vous dicter votre conduite ou critiquer vos choix. Amicalement Nathalie

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  33. Cathy, je n'ai pas connu ton mari. Mais j ai rreconnu ton visage . Souvenir de jeunesse, du collège.
    J'ai lu ton blog en une fois. Je n'ai pas de mots....je ne sais pas quoi dire. .. ton courage...de decrire ton combat....ta force....entre ton mari, les traitements, ton travail, ta fille. ....votre amour. ...on ressent cette force dans tes mots...Courage à toi et ta famille
    Sandrine hasenfratz

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  34. I read this late into last night, via Bruno's Facebook post. It brought me to tears and is filling my thoughts today.

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  35. Temoignagne magnifique, emouvant, plein d amour j ai et suis encore emue. Courage a vous et a votre petite fille
    Martine

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  36. Voilà, je viens de finir. Je m'y suis reprise en plusieurs fois car, à chaque fois que la charge émotionnelle devenait trop intense, je me suis permis ce que tu n'as pas eu le luxe d'avoir: faire une pause. Très fleur bleue moi-même (et oui, les téléfilms de M6 et les films de Noël, ça me connait), j'ai horreur de la romance qui finit mal, des héros qui ne finissent pas ensemble. Et en commençant la lecture de ton blog, ce n'est pas comme si on pouvait s'attendre à une fin heureuse, puisqu'on en connaissait malheureusement la fin inéluctable.
    Je te tire mon chapeau: tu es sans conteste la personne la plus forte que je connaisse. Pendant toute cette année, où je te voyais faire bonne figure au travail, je te pensais très entourée et épaulée au sein de ta famille et il me plaisait à penser que cet "optimisme affiché" ne pouvait présager que du bon et que tout finirait par s'arranger. Jamais, une seule minute, je n'aurais imaginé que tu avais, par amour, et pour préserver au maximum ton mari adoré de la dure réalité, caché à tout ton entourage la gravité réelle et quasi sans espoir de la situation. Je pense que tu as eu raison car tu lui auras permis d'avoir l'envie et le courage de se battre jusqu'au bout, pour toi et pour Marianne. Et même si peut être il s'avait, ou se doutait, connaissant un peu mieux David depuis que je t'ai lu ,comment aurait-il pu baisser les bras alors que tu étais son pilier, son roc? Si ça ce n'est pas une preuve d'Amour avec un grand A....
    A chacune de mes prières, je glissais un petit mot pour ton David. Je n'ai malheureusement pas été entendu plus que toi, mais je suis persuadée qu'au moment de franchir le tunnel, une belle, très belle et éblouissante lumière l'attendait de l'autre côté. Il ne peut en être autrement pour les justes.
    Et pour finir, je te dirais que si le bonheur devait pointer le bout de son nez un de ces jours, n'hésite surtout pas à l'attraper au vol. Oui, tu le mérites et ne laisse personne te faire croire le contraire. Même si certains dans ton entourage t'auront peut être reproché tes décisions, elles ne sont que le reflet d'un immense amour, un amour partagé. Et un homme qui t'aimait autant que cela ne peut que vouloir votre bonheur à toutes les deux.
    Bisous. Nath

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  37. j e te connais pas mais tiens a témoigner pour tout se que tu as fais pour david chapeau quelle courage j'ai veçu la meme chose avec mon frere robert qui lui aussi était chauffeur a la cts il est decede d'un cancer des poumons il y a setp ans juste 6mois apres avoir prie sa retraite courage a vous et a votre petite marianne

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  38. Que d'émotions dans la lecture de ton blog., tu as donné une très belle preuve d'amour à ton entourage. Ta petite fille saura être fière de son papa mais elle le sera également de sa maman. Bonne continuation sur cette route sinueuse qu'est la vie.
    Val

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  39. Des ancecdotes vous concernant toi et David, j'en ai quelques-unes...Vos premiers contacts où il te proposait de vous voir et où tu lui as répondu que "tu étais de la vieille école et que c'était à lui de t'inviter officiellement", puis ce fut votre mariage, vous étiez rayonnant de bonheur et si beaux et votre album de photos en témoigne!!! Et puis un jour Marianne est née confirmant votre amour l'un pour l'autre. Un matin, en allant au travail j'étais arrêtée au croisement du carrefour d'Auchan et par hasard j'ai tourné la tête vers le tram arrêté au terminus et David était là et nous avons pu échanger quelques paroles...depuis, chaque fois que je croise un bus ou un tram, je pense à lui et celà me fait mal et me révolte. Pourquoi
    la vie semble vouloir être si dure pour certains? Nous avions déjà été témoins, (nous tes collègues) de la perte si rapide de ton papa!
    Nous sommes impuissants et les mots sont si difficiles à trouver pour t'aider, sans risquer de commettre une bévue.
    Cathie, ton récit m'a terriblement émue et il m'a fallu plus de 15 jours pour parvenir à t'écrire ces quelques lignes. En toute honnêteté, je pense à vous tous les jours et te souhaite que des jours plus heureux viendront. Que Marianne te procure beaucoup de bonheur, c'est tout le mal que je te souhaite! Michèle

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  40. Ma chère Cathy

    De nos échanges, de nos confidences, de nos expériences.... nous en garderons pour toujours la "substantifique moelle".

    Là, à cet instant, j'ai simplement envie de dire au monde entier (car ton blog, ton
    message d'Amour en fera le tour, j'en suis certaine) que le sourire de David est le plus merveilleux et que tu es époustoufflante !
    Ce n'est donc pas un hasard si en cette journée internationale de la Femme (parfaite) tu célèbres ton anniversaire !!!. Tous mes meilleurs voeux de bonheur.

    Je t'embrasse fort, ainsi que votre petite Marianne et ta précieuse Maman.

    Très affectueusement. Ta Julia

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  41. "chat-peau" et bon anniversaire Ma Reine !

    Castagnette

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  42. Quel beau témoignage d'Amour, de Courage et de Lucidité, bravo malgré ce grand malheur.

    Un anonyme.

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  43. Quel beau témoignage d'Amour, de Courage et de Lucidité, bravo malgré ce malheur.
    Un anonyme.

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  44. Je suis tombé sur votre blog par hasard, et je suis tellement heureuse que le hasard fasse si bien les choses ... Votre histoire est bouleversante, les larmes ont tellement coulées... Je vous admire d'avoir eu une si belle force de caractère.
    Ayant traversé des choses similaires, je me suis retrouvé dans votre récit, et avec sa j'ai retrouvé les bons et les moins bons moments ...
    Merci d'avoir partagé votre expérience, et bravo à vous, pour tout ...

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  45. Nous sommes surpris par ce blog qui fait abstraction totale des parents de David qui se sont investis auprès de leur fils durant toute sa maladie. Nous leur souhaitons à eux aussi beaucoup de courage pour surmonter leur douleur.

    Françoise

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  46. votre récit est très touchant et très fort d'autant plus que David (pour l'avoir parfois côtoyé au travail) était un mec sympathique et toujours souriant.

    Le "pro de la rando" c'est ainsi que je l'appelais -il m'avait proposé une fois de faire une "petite" randonnée de 2h! (une petite rando normale quoi !!)
    -je lui ai dit: "2h?!!!!......!!! écoute, va falloir que tu me laisses un peu de temps...." et depuis je l'appelais ainsi "le PRO DE LA RANDO" (il m'avait fait le récit de quelques unes de ses courses...)
    Nul ne peut contester cet hommage que vous lui avez rendu; il le valait bien.
    Pensées sincères vers sa famille et ses proches.

    M. (un collègue de la CTS)

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  47. Bonjour à vous Cathy et Marianne. Je m'appelle Steve. Je suis un ancien collègue de votre mari. Nous avons fait parti de la même promotion de septembre 2005. C'était un collègue comme on aimerait en avoir tout le temps. Gentil, serviable, poli, dévoué... et tant d'autres qualités. Ce blog m'a été communiqué par Loïk dès sa mise en ligne mais je n'ai jamais osé mettre un commentaire. Je l'ai relu ce soir et je vous dit un grand bravo pour tout ce dont vous avez pu faire vous et votre entourage pour votre mari... Blog magnifique... Quel bel hommage. David est certainement très fier de vous...
    Je ne suis pas fortiche dans les paroles, donc je vais simplement vous dire Merci pour cet hommage.
    Courage à Vous (un exemple de dévouement) et votre (courageuse et mature) Fille...

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  48. vraiment touchant votre hommage quel courage marianne et vous les larmes au yeux sa me rappel le cancer de ma mère :(

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    1. Bonjour a vous, nous sommes en 2015 mais désoler, je n'est pas trouver les mots avant.
      David était un homme bien, sympa, vivant, mais ça vous le saviez déjà. Chaque contact au boulot était un plaisirs, une partie de détente, il était simple, vrai...Votre histoire est vraiment magnifique...BRAVO

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  49. je n'ai appris votre malheur qu'aujourd'hui et après la lecture de votre blog je suis bouleversé par votre histoire et votre amour magnifique
    je garderai le souvenir d'un mec tjrs souriant et de bonne humeur
    je vous souhaite des jours meilleurs à Marianne et à vous
    jean marc un collègue de la cts

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  50. mon frère est atteint d'un glioblastome grade 4 depuis janvier 2015 et je me reconnais dans votre récit, meme symptomes, meme traitements, j'ai peur du jour où malheureusement il lui faudra de la morphine pour qu'il s'éteigne à petit feu.
    Toutes mes amitiés.
    karima

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  51. Bonsoir, même histoire malheureusement, mon conjoint opéré le 15 mars est cependant totalement hémiplégique depuis début mai et nous n'avons pas eu le temps de profiter de moments de liberté, d'escapade.
    J'espère que la vie s'adoucit avec le temps. Pendant la maladie elle semble bien lourde. Merci pour votre témoignage et votre amour. Que la vie vous soit plus douce désormais. toute mon amitié. Agnès

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  52. luttant contre même maladie que celle de votre défunt epoux votre temoignage d amour d accompagnement m a bouleversée.
    Bénédicte

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  53. J'ai appris ce jour que mon père est atteint de la même saleté.
    A la recherche d'information sur le sujet, je suis tombé par hasard sur votre blog, au dela de l'amour qui s'en dégage, cela me permet d'appréhender les prochains mois (année aussi j'espère) avec des informations qui devrait m’être très utile. Surement bien plus simple et accessible que le charabia médical. J'espère avoir la chance d'offrir une aussi belle fin de vie à mon père. Bravo pour ce que vous avez fait!

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  54. Maman - soixante et un an - est aussi touchée par cette tumeur, diagnostiquée début janvier. Déjà deux interventions depuis. Une pour enlever la tumeur, une autre pour l'enlever une seconde fois (récidive en 1 mois). Bientôt radio et chimio... Merci bcp pour votre témoignage...je me sens très triste mais aussi bcp mieux à présent. Vous êtes une femme exemplaire. Courage à vous et à votre petite. Moi aussi je me bats, c'est un combat, il faut être forte très forte.
    Je pense très fort à vous et espère que vous allez bien.

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  55. Bonsoir, mon mari est atteint aussi d'un glioblastome phase 4 .Je reconnais les mêmes symptômes et j'ai peur.Je me permet de vous embrasser très fort toutes les deux.

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  56. C'est un privilège de partager ce témoignage miraculeux au monde. Mon mari a divorcé il y a quinze mois et j'ai été remplie de remords car je ne savais pas quoi faire pour régler les problèmes avec mon mari. J'ai cherché de l'aide sur Internet pour savoir comment obtenir de l'aide dans mon mariage et j'ai découvert d'excellents témoignages sur le DR WALE qui a été progressiste avec ses sorts. Je l'ai contacté et voici, le DR WALE m'a dit qu'il me préparerait un sort qui ramènerait mon mari. J'étais sceptique mais je n'avais pas d'autre choix que de travailler avec lui. Après avoir travaillé avec le DR WALE, quelques jours plus tard, mon mari m'a appelé pour me dire qu'il revenait à la maison et depuis ce jour jusqu'à ce moment, nous vivons en paix. Il est de retour maintenant avec tant d'amour et de bienveillance. aujourd'hui, je suis heureux de vous faire savoir à tous que ce lanceur de sorts a le pouvoir de ramener les amoureux et le plus surprenant est que notre amour est très fort maintenant, chaque jour est bonheur et joie. et il n'y a rien de tel que d'être avec l'homme que l'on aime. Je recommanderai fortement DR WALE à toute personne ayant besoin d'aide. Si vous rencontrez un problème, contactez DR WALE, je vous garantis à 100% qu'il vous aidera !!. Son WhatsApp/Viber/Telegram : +2347054019402 ou Email : drwalespellhome@gmail.com

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  57. Je suis pleine de joie de partager ici ce témoignage. Je suis tombé sur le témoignage de Mme T sur la façon dont le DR WALE l'a aidée à sauver son mariage et à reprendre son travail là où son patron envisageait de la licencier. Mais comme elle l'a dit, avec l'aide du DR WALE, tout est redevenu normal pour elle. Après avoir lu son témoignage, j'ai contacté le DR WALE parce que j'avais une sérieuse dispute avec mon mari. Il envisageait de mettre fin à notre mariage de neuf ans. Après avoir raconté au DR WALE ce qui se passait dans mon mariage, il m'a dit que tout irait bien dans mon mariage et je l'ai cru. Alors il m'a lancé un sort et voici, mon mari a recommencé à se comporter bien avec moi. Je suis heureux d'avoir découvert le témoignage de Mme T car cela m'a aidé à trouver la paix et la tranquillité d'esprit dans mon propre mariage. Vous aussi pouvez contacter DR WALE sur son WhatsApp/Viber +2347054019402 OU drwalespellhome@gmail.com

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  58. Ma femme a radicalement changé envers moi et ne communique plus. Il me manque de respect et m'accuse à tort d'infidélité à cause de mauvaises rumeurs… mais je suis tout simplement ÉTONNÉ des résultats du DR WALE qui m'a fait un sort d'amour de retrouvailles. Tout se passe si bien et EXACTEMENT comme il l'avait dit. Même s'il a fallu quelques jours pour progresser pleinement, cela en valait vraiment la peine car les choses sont presque parfaites ! Comment il a pris ma situation et l'a complètement retournée pour me donner exactement ce que je voulais, c'est au-delà de moi, mais c'est quelque chose que je ne remettrai jamais en question et je serai tout simplement complètement reconnaissant envers les dieux. Que Dieu bénisse le DR WALE pour avoir transformé le chagrin en bonheur. Contact DR WALE ; WhatsApp/Viber/Telegram: +2347054019402 OU Email: drwalespellhome@gmail.com

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  59. Bonjour à tous, je veux partager l'expérience que j'ai avec un lanceur de sorts appelé DR WALE, c'est un homme très puissant béni par son ancêtre pour aider les gens avec différents problèmes de vie, je traversais la pire phase de ma vie parce que ma femme m'a dit qu'il voulait divorcer de nulle part, je lui ai demandé où j'avais mal tourné mais elle ne m'a pas donné de réponse au lieu de cela, il a déménagé de la maison, c'était vraiment bizarre alors j'ai cherché de l'aide c'est à ce moment-là que j'ai rencontré DR WALE le lanceur de sorts en ligne, je lui ai expliqué mon état après quelques consultations j'ai découvert que ma femme est avec son patron au travail et qu'elle est sous son charme, le grand lanceur de sorts m'a dit ce qu'il fallait faire et j'ai suivi ses instructions. Aujourd'hui, je suis un mari fier car ma femme est à la maison avec moi et nous attendons notre deuxième enfant tout cela grâce à DR WALE le lanceur de sorts, si vous avez besoin de l'aide d'un lanceur de sorts pour tout type de problème DR WALE est la bonne personne pour un résultat parfait et fiable. Contactez son WhatsApp/Viber : +2347054019402 ou Email : drwalespellhome@gmail.com

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  60. Je joue à la loterie depuis que j'ai vingt-cinq ans et maintenant j'en ai trente-sept, ce qui signifie que je joue à la loterie depuis soixante-deux ans maintenant. Le plus gros montant que j'ai jamais gagné dans ma vie était de 1 500 dollars. Mais un jour, mon histoire se transforme en histoire après avoir trouvé le nom de cet homme sur Internet, selon lequel il est le meilleur quand il s'agit de gagner à la loterie. Cet homme est un DR WALE très fort qui donne les numéros gagnants de la loterie qui ne peuvent jamais échouer. Après toutes mes années de travail et de lutte pour gagner à la loterie, j'ai finalement gagné (17 000 000 $) DR WALE est le nom, son WhatsApp/Viber est : +2347054019402 ou EMAIL : drwalespellhome@gmail.com DR WALE peut également vous aider à résoudre vos problèmes de mariage.

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  61. Je n'ai rien vu d'aussi parfait que le sort DR WALE. J'écris cet article pour remercier DR WALE, le puissant lanceur de sorts qui m'a récemment aidé à ramener mon ex-amant qui m'a quitté pour une autre femme sans raison au cours des cinq dernières années. Après avoir vu un article sur Internet d'une dame nommée Rose Gilbert disant comment elle avait été aidée par WALE, j'ai également décidé de le contacter pour obtenir de l'aide car je n'avais pas le choix. Tout ce que je voulais, c'était que mon amant revienne avec moi. Après avoir contacté DR WALE, on m'a dit de payer tout le matériel nécessaire pour exécuter le sort, ce que j'ai fait. DR WALE m'a dit qu'après quelques semaines, mon mari serait de retour avec moi. La bonne nouvelle ici est qu'après quelques semaines, mon mari est revenu vers moi. À ma plus grande surprise, mon mari est rentré à la maison à genoux pour que je trouve une place dans mon cœur pour lui pardonner. J'ai été vraiment étonnée et choquée lorsque mon amant s'est agenouillé pour me demander pardon et pour que je l'accepte à nouveau. Je suis vraiment à court d'expressions et je ne sais pas comment vous exprimer ma reconnaissance, DR WALE, vous êtes un Dieu envoyé pour restaurer une relation brisée. Et maintenant je suis une femme joyeuse, DR WALE est la réponse à tous les problèmes. Français : Ses coordonnées sont : WhatsApp/Viber : +2347054019402 ou Email : drwalespellhome@gmail.com

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  62. Je suis ici pour témoigner de la façon dont un grand homme appelé DR WALE m'a aidé avec des herbes et des racines qu'il a préparées pour moi sous forme de guérison de la FIBROMYALGIE. J'ai pris son produit (remède) pendant (10) jours avant de savoir que j'étais totalement guéri, et je lui ai promis que je témoignerais de ma guérison au monde entier sur la façon dont il m'a guéri, ce dont je suis très heureux de faire maintenant, DR WALE guérit également toutes sortes de maladies, HÉPATITE, A,B,C, CANCER, DIABÉTIQUES, SWALLOW LEGS, POUR RAMENER VOTRE EX AMANT TOUTES SORTES DE SORTS, et bien plus encore, vous pouvez le contacter sur son WhatsApp/Viber : +2347054019402 OU par e-mail : drwalespellhome@gmail.com
    Il peut également guérir les virus suivants.
    (1). Herpès
    (2). Cancer
    (3). Hépatite
    (4). VIH/SIDA
    (5). Swallow Legs
    (6). Fibrome
    (7) Diabète
    (8) Fibromyalgie
    (9) Reconquérir votre ex-amant
    (10) Loterie
    etc.

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  63. Après avoir été en couple avec mon ex pendant des années, il a rompu avec moi, j'ai fait tout mon possible pour le ramener mais tout a été vain, je le voulais tellement à cause de l'amour que j'ai pour lui, je l'ai supplié pour tout, j'ai fait des promesses mais il a refusé. Je suis allée voir une amie et lui ai expliqué mon problème et elle m'a suggéré de contacter le DR Wale qui l'a aidée pendant son séjour. C'est ainsi que j'ai envoyé un WHATSAPP au DR Wale, le lanceur de sorts, je lui ai tout expliqué et je lui ai dit que mon esprit était perturbé de temps en temps. et il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème, que tout ira bien dans quelques semaines, il m'a dit que mon ex reviendrait vers moi dans quelques jours, il a lancé le sort et m'a dit de suivre les instructions, alors je l'ai fait et j'ai suivi toutes les instructions qu'il m'a données. Étonnamment, le troisième jour, il était environ 20 heures. Mon ex m'a appelé, j'étais tellement surprise, j'ai répondu à l'appel et tout ce qu'il a dit, c'est qu'il était tellement désolé pour tout ce qui s'était passé qu'il voulait que je revienne à lui, qu'il m'aime tellement. J'étais si heureuse que je suis allée le voir. C'est ainsi que nous avons recommencé à vivre heureux ensemble. Depuis lors, j'ai promis que toute personne que je connais qui a un problème relationnel, je lui serais utile en la référant au seul lanceur de sorts réel et puissant qui m'a aidé à résoudre mon propre problème. Son WhatsApp/Viber : +2347054019402 ou son e-mail : drwalespellhome@gmail.com
    si vous avez besoin de son aide dans votre relation ou dans tout autre cas dans votre foyer.

    (1) Attaque de sort spirituel
    (2) Sorts d'amour perdus
    (3) Sorts d'arrêt de divorce
    (4) Sorts de mariage
    (5) Sort de grossesse
    (6) Sorts de rupture
    (7) Sort de mort
    (8) Vous voulez être promu dans votre bureau
    (9) Attaque du mal et de la sorcière
    (10) Loterie

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  64. Je suis très reconnaissant au Dr Wale d'avoir sauvé ma femme qui m'a quittée pour un autre homme. Au moment où elle m'a quittée, je pensais avoir tout perdu jusqu'à ce qu'un ami de mon travail me recommande un excellent lanceur de sorts appelé Dr Wale. Je lui ai envoyé un message pour lui faire part de ma douleur. Il m'a alors assuré que tout irait bien. Il a prié pour moi et m'a conseillé de croire en moi. J'étais très optimiste. Il m'a donné quelques instructions simples à suivre et j'ai fait tout ce qu'il m'a dit. À ma grande surprise, quelques semaines plus tard, ma femme est rentrée à la maison en implorant mon pardon. J'étais si heureux car j'aime tellement ma femme. Je promets de partager ce témoignage miraculeux avec le monde entier. Vous pouvez contacter son contact ci-dessous. Je suis tellement reconnaissant et Dieu continuera de vous bénir, Dr Wale. Son WhatsApp/Viber/Telegram : +2347054019402 OU son e-mail : drwalespellhome@gmail.com

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  65. Je souhaite partager mon incroyable expérience avec le meilleur lanceur de sorts, DR WALE. Mon mari me trompait et lorsque j'ai découvert que nous nous étions disputés, ce qui l'a conduit à demander le divorce, j'ai pleuré et je suis tombée malade. En cherchant des citations d'amour en ligne, j'ai vu des gens parler du DR WALE et de son excellent travail, dont le cas était similaire au mien. Ils ont laissé son numéro +2347054019402. J'ai donc contacté le DR WALE. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter : après quelques semaines, il annulerait le divorce. Il a également ajouté que l'avocat statuerait en ma faveur. Il m'a donné des instructions à suivre, je les ai suivies et j'ai fait tout ce qu'il m'a demandé de faire. À ma grande surprise, quelques semaines plus tard, c'était mon mari. Il s'est agenouillé et m'a suppliée de le reprendre. Merci encore, DR WALE, vous êtes vraiment une bénédiction pour moi. Français Il peut également vous aider à contacter DR WALE sur WhatsApp/Telegram/Viber : +2347054019402 OU par e-mail : drwalespellhome@gmail.com

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  66. Mon ex-mari a divorcé il y a trois ans. Un jour, je suis allée sur le forum pour obtenir des conseils de guérison. J'y ai vu une femme témoigner de l'aide apportée par le Dr Wale pour reconquérir son homme après qu'il se soit lié avec le sort d'une autre femme. C'est ainsi que j'ai contacté le Dr Wale et lui ai expliqué mes problèmes. À ma grande surprise, le Dr Wale m'a aidée à retrouver mon homme après quelques semaines, et maintenant mon mariage est parfait, comme promis. La restauration permanente d'un ex permet non seulement de retrouver la personne aimée, mais aussi de réconcilier les sentiments amoureux et le bonheur avec cette personne. Mon homme me traite comme une reine maintenant et me dit toujours qu'il m'aime. Si vous traversez des difficultés dans votre relation, le Dr Wale peut vous aider à vous marier. Contactez-le. WhatsApp/Viber : +2347054019402 OU EMAIL : drwalespellhome@gmail.com

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  67. Je suis l'homme le plus heureux du monde aujourd'hui. Le Dr Wale m'a convaincu qu'il est bon de persévérer. Mon mariage de neuf ans touchait à sa fin. Je me suis marié il y a neuf ans et nous avons tous les deux deux enfants. Nous vivions heureux ensemble jusqu'à ce que ma femme soit mutée dans une autre ville pour travailler. C'est là que tous les problèmes ont commencé à surgir. Lors de sa première mutation, nous parlions toujours pendant ses pauses ou ses heures de fermeture. Il lui arrive même de venir passer le week-end avec nous. Au bout de quelques mois, les choses ont commencé à se dégrader et la communication s'est interrompue. Elle ne revenait plus à la maison et ne répondait plus aux appels. Maintenant, si j'appelle ma femme pour prendre de ses nouvelles, elle me trouve toutes sortes d'excuses. Tout cela m'inquiétait et me causait une profonde douleur. Un jour, j'ai dû me rendre dans la ville où elle travaille. Je suis arrivé à l'adresse qu'elle m'avait donnée, j'ai sonné à la porte. Quand la porte s'est ouverte, j'ai vu ma femme avec juste une serviette et, ce qui m'a choqué, c'est de voir un autre homme allongé dans son lit, entièrement nu. Cela m'a brisé le cœur et je suis parti. Après quelques mois, ma femme n'a même plus pris la peine de m'appeler. C'est alors que je me suis dit que ce n'était pas ordinaire. J'ai cherché de l'aide sur Internet. C'est ainsi que j'ai rencontré le Dr Wale, qui m'a aidée à retrouver la paix dans mon foyer aujourd'hui. L'homme que j'ai vu avec ma femme était un collègue qui a utilisé ses pouvoirs spirituels pour enfermer ma femme et lui faire oublier tout de nous. Mais grâce au Dr Wale, j'ai pu récupérer ma femme. Le Dr Wale a fait le meilleur sort de Maggie qui m'a ramenée. Vous pouvez le contacter via WhatsApp/Viber : +2347054019402 ou par e-mail : drwalespellhome@gmail.com

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  68. Je suis ici pour vous annoncer de bonnes nouvelles concernant le Dr Wale, l'homme qui m'a aidée. Après trois ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il invoquait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a arrêté de répondre à mes appels et à mes messages Whatsapp, et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai alors commencé à le voir avec différentes femmes, mais à chaque fois, il me disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui. Douloureuse et inquiète, j'ai décidé de partager mes difficultés avec un bon ami. C'est là que mon ami m'a parlé du Dr Wale. Je l'ai contacté et lui ai expliqué mes problèmes. Il m'a demandé des informations sur mon petit ami et m'a également payé des fournitures importantes qu'il utilisait pour mon travail. Il m'a jeté un sort d'amour et, quelques jours plus tard, mon petit ami est revenu vers moi et a commencé à me contacter régulièrement. Nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois. Il était plus ouvert à moi qu'avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi qu'avec ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et sommes heureux en ménage depuis cinq ans et avons un fils. Depuis que le Dr Wale m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'avant. Vous pouvez également contacter ce lanceur de sorts et améliorer votre relation. Contact : WhatsApp/Viber : +2347054019402 OU e-mail : drwalespellhome@gmail.com

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  69. Je souhaite partager avec vous comment récupérer votre ex-amant pour qu'il vous aime et vous chérisse à jamais. DR WALE m'a aidée à récupérer mon ex-amant après une rupture d'un an, sans communication, jusqu'à ce qu'il intervienne et prie pour moi. Mon ex-amant m'a alors appelée pour s'excuser. J'ai également postulé pour une entreprise pour laquelle j'avais toujours rêvé il y a trois ans. J'ai été surprise qu'ils m'appellent et m'envoient un e-mail pour me proposer de travailler avec eux. Tant de bonnes choses se sont produites dans ma vie depuis ma rencontre avec DR WALE. Je comprends maintenant comment fonctionner spirituellement. Je lui en suis reconnaissante. Vous pouvez le contacter pour lui donner ces informations sur WhatsApp/Viber : +2347054019402 OU
    par e-mail : drwalespellhome@gmail.com

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  70. Mon mariage était en train de s'effondrer parce que ma femme nous avait laissés seuls, mes trois et cinq enfants et moi. Mais tout cela grâce au Dr Wale, venu à notre secours. Lorsque je lui ai expliqué la situation, il m'a dit de ne pas avoir peur, car ma femme reviendrait. Il m'a demandé de payer pour du matériel spirituel, ce que j'ai fait. Il m'a ensuite dit que ma femme reviendrait dans quelques jours. Comme il l'avait dit, quelques jours plus tard, ma femme m'a appelé pour me dire qu'il ne comprenait pas ce qui lui avait pris. Elle s'est excusée pour son erreur. Aujourd'hui, alors que j'écris ces lignes, ma femme et moi vivons à nouveau heureux. Tout cela grâce au Dr Wale et à mon bon ami qui m'a présenté le Dr Wale. Vous aussi, vous pouvez être heureux avec l'aide du Dr Wale. Son WhatsApp/Viber : +2347054019402 OU son e-mail : drwalespellhome@gmail.com

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